jeudi 28 mars 2024
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Nouvelle désillusion pour l’AS Monaco Basket

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Les hommes de Sasa Obradovic se sont inclinés après prolongation face à l’ASVEL (84-82), samedi 25 juin 2022, dans le match 5 décisif des finales du championnat de France. Un scénario cruel pour les Monégasques, qui concluent donc cette saison 2021-2022 sans titre.

Jamais deux sans trois. Malheureusement, l’adage s’est vérifié pour l’AS Monaco Basket, battue pour la troisième fois en finale du championnat de France. Après deux échecs en 2017-2018 et en 2018-2019, les partenaires de Mike James ont laissé échapper un titre qui leur tendait les bras jusqu’à quelques secondes du terme de ce match décisif, samedi, à l’Astroballe. Il faudra donc attendre encore un peu avant de voir la Roca Team soulever son premier trophée de champion de France. Son adversaire du jour, l’ASVEL, en enchaîne lui un troisième consécutif — le 21ème de son histoire — et confirme son statut de bête noire des Monégasques après avoir déjà été plusieurs fois son bourreau en play-offs : défaite en quarts de finale en 2016-2017, en demi-finale en 2015-2016 et en finale en 2018-2019.

© Photo Stéphane Danna / Direction de la Communication

Si près, si loin du rêve

Cette finale en cinq matches contre le club de Tony Parker reflète assez bien la saison de la Roca Team, faite de hauts et de bas. Capables du meilleur comme lors du match 1 remporté en patron sur le parquet villeurbannais (74-82) — un succès qui leur redonnait alors l’avantage du terrain — les hommes de Sasa Obradovic sont aussi parfois passés à côté de leur sujet dans cette série. À l’image du match 2 au cours duquel l’ASM a été terrassée (91-54), ou du match 4 perdu à domicile alors que le club de la principauté jouait le premier titre de son histoire devant son public (68-85). En soufflant ainsi le chaud et le froid d’un match à l’autre, voire même au cours d’un même match, la Roca Team s’est grandement compliquée la tâche, face à un adversaire rompu à ce genre de scénario. Lors du match décisif, samedi, dans une Astroballe chauffée à blanc, les Monégasques ont d’abord affiché leur pire visage, celui d’une équipe bourrée de qualités individuelles mais incapable de se muer en collectif. Menée de 17 points (24-7) après seulement 7 minutes de jeu, puis de 10 points à la mi-temps (43-33), l’issue de la rencontre ne semblait faire aucun doute. Mais c’était sans compter sur la révolte des hommes de Sasa Obradovic qui revenaient des vestiaires avec un tout autre état d’esprit. Jusqu’alors muselé à 2 petits points à la pause, Mike James prenait, comme bien souvent cette saison, le destin des siens en main pour réduire l’écart, puis ramener l’ASM à hauteur des locaux en fin de troisième quart-temps. Le rêve redevenait possible, et même réalité quand les joueurs de la principauté prenaient l’avantage dès l’entame du dernier quart-temps (55-59 à la 32ème minute) grâce à deux paniers à trois points du meneur américain (16 points, à 5 sur 21 samedi soir). À quelques secondes du terme de cette finale, le titre tendait les bras à l’ASM qui menait 71-74, puis 73-75. Mais l’inévitable Élie Okobo (20 points, 7 rebonds, 9 passes), qui pourrait bien porter les couleurs rouge-et-blanche la saison prochaine, parvenait à arracher in extremis la prolongation sur un ultime rush. Le meneur villeurbannais avait même le panier de la gagne au bout des doigts mais il ratait sa tentative sur la ligne des lancers-francs (75-75). Émoussés par une saison harassante (87 matches joués), les Monégasques laissaient finalement échapper le premier sacre de leur histoire pour deux petits points (84-82). Rageant.

Une belle saison, malgré tout

Si la déception est évidemment immense, ce nouvel échec en finale du championnat de France ne doit pas faire oublier la remarquable saison des joueurs monégasques, marquée, qui plus est, par un changement d’entraîneur et de président en cours d’exercice. Car l’ASM Basket a incontestablement franchi un cap en 2021-2022. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil au casting cinq étoiles de cet exercice pour s’en convaincre. En parvenant à attirer dans ses filets des joueurs du calibre de James, Bacon, Hall ou Motiejunas, la Roca Team est entrée dans une nouvelle dimension. Ses résultats sur la scène européenne en attestent également. En poussant l’Olympiakos à un match 5 décisif en quarts de finale de l’EuroLeague pour sa première participation, elle a prouvé qu’elle était aujourd’hui capable de rivaliser avec les meilleures équipes du continent. Dans le championnat de France, l’ASM court certes toujours après un premier titre national, mais elle a, une nouvelle fois, été au rendez-vous des phases finales : finaliste en 2017-2018, 2018-2019 et 2021-2022, demi-finaliste en 2015-2016, et quart de finaliste en 2016-2017. En 2022-2023, la Roca Team devra enfin vaincre le signe indien pour entrer définitivement au panthéon du basket français car en sport, on ne retient que le nom des vainqueurs. Le manager général du club, Oleksiy Yefimov, a d’ailleurs déjà annoncé la couleur à l’issue de la défaite contre les Rhodaniens : « Je dis toujours qu’on veut faire le pas qui nous sépare du titre. On avait fait ce petit pas de plus (sourire) : ça s’est joué en 45 minutes avec la prolongation, et pas 40. Je veux féliciter l’ASVEL, et surtout notre équipe. La saison était incroyablement difficile avec le calendrier de l’Euroligue, les joueurs ont été magnifiques contre l’Olympiakos. Ce soir [samedi – NDLR], ce match 5 était le plus haut niveau de basket qu’on a joué. On va revenir encore plus affamé l’an prochain ». Il reste toutefois à savoir quel visage présentera le club de la principauté pour l’exercice 2022-2023 ? Va-t-il parvenir à conserver son ossature pour capitaliser sur cette belle saison ? À l’image de ce que réalise son rival villeurbannais, qui vient d’enchaîner un troisième titre national consécutif. Ou va-t-il encore repartir d’une page blanche avec un effectif totalement renouvelé, comme il en a l’habitude depuis plusieurs saisons ? Les prochaines semaines devraient permettre d’en savoir plus sur les intentions du président russe Aleksej Fedoricsev.