Les scolaires de Monaco retourneront en classe le 10 septembre. Peu de changements sont à prévoir par rapport à l’an dernier.
Pas de coupes budgétaires dans l’éducation. Le message a été rabâché par le gouvernement monégasque. Cette volonté laisse présager d’une rentrée, le 10 septembre prochain, dans la continuité de la précédente année scolaire. Si l’école devrait obtenir les mêmes crédits que l’an dernier, nul doute cependant que la « chasse au gaspillage » évoquée lors de la rentrée 2011-2012 par la directrice de l’Education nationale en principauté, Isabelle Bonnal, se poursuivra. La sanctuarisation du domaine éducatif a en tout cas « rassuré le personnel enseignant », indique Joël Tchobanian, président de l’association du personnel monégasque des établissements scolaires (APMES). « Il n’y a pas de problème de moyens et le suivi des élèves est excellent », déclare-t-il. Même son de cloche du côté de l’association des parents d’élèves de Monaco (APEM). « Le message est positif. Les enfants doivent être protégés à tous les niveaux », note la présidente Ingrid De Bruyn.
Aussi Monaco est-il peu touché par le débat qui agite la France sur les rythmes scolaires, même si l’an dernier, Isabelle Bonnal n’avait pas fermé la porte à une éventuelle réflexion sur le sujet. Tandis que le voisin français pense à rétablir la semaine de quatre jours et demi voire de cinq jours, la Principauté s’en tient aux quatre jours et demi. « Habituellement, nous observons ce qui est nouveau en France et si cela marche, nous tentons de le mettre en place. Dans le cas présent, il se trouve que nous avons déjà la semaine de quatre jours et demi. Ce système fonctionne bien », commente Joël Tchobanian. « Nous pourrions aller plus loin mais cela relève pour l’instant de l’utopie. Pourquoi ne pas avoir classe en matinée et laisser les enfants libres l’après-midi pour des activités extra-scolaires. Mais c’est impossible de mettre cela en place dans la mesure où nous n’avons les infrastructures, notamment sportives, nécessaires », précise-t-il. Néanmoins, la semaine de quatre jours et demi n’est pas exempte de tout reproche. Ingrid de Bruyn pointe ainsi un « rythme très soutenu, surtout à partir du collège ». « Les enfants sont très sollicités. Il faudrait peut-être réfléchir à rallonger l’année scolaire et à alléger les journées », dit-elle.
Culture, environnement et numérique à développer
L’année scolaire 2012/2013 ne verra pas de changements fondamentaux dans les programmes, exception faite de la terminale qui achèvera sa mutation. Les orientations prises par la direction de l’Education nationale en principauté vont se développer. Au premier rang desquelles l’accent mis sur la culture, même si le secteur a été touché par les coupes budgétaires. « On peaufine notre dispositif en matière d’activités culturelles. Par exemple, notre collaboration se poursuit avec les musées de Monaco comme le musée d’anthropologie, l’Ecole d’arts plastiques et la Villa Sauber », explique Joël Tchobanian. Des interventions d’artistes bénévoles sont programmées à chaque niveau. Les lycéens devront, eux, réaliser une exposition consacrée au prince Albert et aux océans.
Les activités de sensibilisation à l’environnement seront reconduites à l’instar du potager cultivé à l’école du Parc et de la découverte des agrumes avec la DAU. Le bio sera en outre toujours servi dans les cantines, qu’il s’agisse d’un aliment ou d’un menu complet. « Un gros travail est prévu sur les économies d’énergie avec le service des Domaines. Ce dernier nous a fourni un logiciel pour voir quelle était la consommation de l’école. A St Charles, les économies d’énergie atteignent 50 %, cela permet d’économiser 80?000 euros par an », poursuit le président de l’APMES.
Enfin, l’expérimentation des nouvelles technologies continuera avec l’aide de vidéoprojecteurs, de manuels numériques et de tablettes. Il se murmure même que les pensionnaires du futur lycée technique à la Condamine auront chacun droit à une tablette tactile. Cependant, le tout numérique dans chaque classe n’est pas pour tout de suite. « Nous préférons avoir des classes pilotes avec des enseignants volontaires pour ensuite pouvoir faire une proposition de budget. Nous ne sommes pas dans le domaine du gadget », développe Joël Tchobanian, qui loue l’efficacité de ce matériel d’avenir. « L’introduction du numérique en classe est idéale. L’APEM y a contribué en grande partie. Cela ravit les parents et permet de soulager les cartables », ajoute la présidente de l’APEM, Ingrid de Bruyn. Revers de la médaille, l’évolution rapide du numérique oblige à une adaptation de l’enseignement inculqué aux élèves dans ce domaine. « Aujourd’hui, un enfant de trois ans utilise naturellement la souris d’un ordinateur. Ces notions étaient avant acquises plus tard », remarque Joël Tchobanian. Dans une époque marquée par les réseaux sociaux, l’utilisation des nouvelles technologies par les enfants en dehors de l’école appelle toutefois à la vigilance des parents.