mercredi 24 avril 2024
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Monaco a rendu hommage aux victimes du terrorisme

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De nombreux représentants des autorités monégasques ont assisté, mercredi 11 mars 2020, à la Maison de France à la première cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme.

À cette occasion, l’ambassadeur de France à Monaco, Laurent Stefanini, a rappelé l’étroite collaboration entre les deux pays dans la lutte anti-terroriste.

Instaurée par le président de la République française, Emmanuel Macron, en novembre 2019, la première Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme a eu lieu mercredi 11 mars 2020. À cette occasion, une cérémonie présidée par l’ambassadeur de France à Monaco, Laurent Stefanini, s’est tenue à la Maison de France, en présence de deux rescapés de l’attaque du Bataclan et de nombreux représentants des autorités monégasques. Parmi eux, le président du Conseil de la couronne, Michel Boeri, le directeur de la sûreté publique, Richard Marangoni, le président des consuls honoraires, Marc Lecourt, ou encore la vice-présidente du Conseil national, Brigitte Boccone-Pagès…

Journée commémorative

Dans le calendrier des Français, le 11 mars est officiellement devenu cette année une date commémorative au même titre que le 8 mai, célébrant la victoire des Alliés en 1945, le 11 novembre pour l’armistice de 1918 ou encore le 27 mai, journée nationale de la Résistance. « L’idée de cette journée, c’est de dire « on se souvient » pour honorer ceux qui ont été dans leur chair victimes du terrorisme. On veut leur dire la nation et la République sont autour de vous », explique Laurent Stefanini. Au-délà de la grande cérémonie nationale qui s’est tenue au Trocadéro à Paris en présence du roi d’Espagne Felipe VI, tous les préfets et les ambassadeurs de France à l’étranger ont été invités à organiser une cérémonie analogue. « Cette journée est la preuve que les terroristes ont échoué à anéantir la promesse républicaine. Ils voulaient détruire la valeur de la vie, ils n’ont réussi qu’à nous la rendre plus précieuse. Ils voulaient paralyser, ils nous ont galvanisés. Ils voulaient diviser, ils nous ont unis », déclare Emmanuel Macron dans un message lu par l’ambassadeur au cours de la cérémonie.

© Photo Iulian Giurca – Monaco Hebdo.

Lutte anti-terroriste

Dans cette correspondance, le président français réaffirme également sa « détermination à combattre les fureurs de tous les obscurantismes et de tous les fanatismes » et rappelle que « la France et l’Europe répondront toujours avec la force universelle de leurs valeurs et la puissance sereine de l’État de droit à ceux qui sèment la mort et la terreur ». L’ambassadeur de France à Monaco a abondé dans ce sens au cours de la cérémonie monégasque. « Le combat contre le terrorisme continue. Toujours. Plus que jamais. C’est une vigilance de chaque jour. On s’est organisé depuis les grands attentats. Mais on continue toujours à être extrêmement vigilant. Et en principauté aussi », a déclaré Laurent Stefanini. Avant de rappeler l’étroite collaboration entre les deux pays en matière de lutte anti-terroriste : « Il y a des liens étroits entre la sûreté publique et les autorités françaises […]. La principauté, dans les moments douloureux, a toujours été aux côtés de la République voisine que ce soit par des manifestations de solidarité ou que ce soit en apportant une aide concrète. Je pense aux sapeurs-pompiers de Monaco, le soir du 14 juillet 2016 à Nice ».

Une date symbolique

Le 11 mars n’a pas été choisi au hasard par les autorités françaises. Cette date fait en effet référence aux attentats de Madrid du 11 mars 2004 à la gare d’Atocha, revendiqués par Al Qaïda. Les plus meurtriers commis en Europe à ce jour [191 morts et près de 2 000 blessés – N.D.L.R.]. Elle correspond aussi au premier attentat de Mohammed Merah en 2012 à Toulouse et Montauban. Enfin, le 11 mars coïncide aussi à la Journée européenne des victimes du terrorisme. « Cette journée passait un peu inaperçue, reconnaît l’ambassadeur de France, on a donc voulu utiliser cette date, à l’occasion de la création de cette médaille, pour donner un signe tangible de la reconnaissance de la nation à ceux qui ont été victimes d’actes de terrorisme ».

© Photo Iulian Giurca – Monaco Hebdo.

Décoration

Au cours de la cérémonie monégasque, Laurent Stefanini a remis la décoration de la reconnaissance nationale aux victimes du terrorisme à deux rescapés de l’attaque du Bataclan du 13 novembre 2015. « Si elle ne peut pas réparer ou restaurer, cette distinction vient reconnaître l’épreuve vécue, le traumatisme subi mais aussi la résistance, la force de se reconstruire », a souligné l’ambassadeur dans son discours. « C’est la reconnaissance qui permet psychologiquement de ne plus se considérer au quotidien comme une victime », avait confié l’un des rescapés lors d’un entretien accordé à Monaco Hebdo (lire Monaco Hebdo n° 1143). Ce dernier s’avouait toutefois gêné par la place hiérarchique accordée à cette distinction : « On n’est pas méritant, dans la mesure où on a juste eu de la chance. Cette médaille hiérarchiquement, est au-dessus de la Croix de guerre, et je ne me considère pas plus méritant qu’un militaire qui a été donner sa vie ou son temps pour son pays ». La cérémonie d’une vingtaine de minutes s’est conclue par une minute de silence et les trois hymnes : monégasque, français et européen.

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