vendredi 26 avril 2024
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Un cache contre le piratage de webcam

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À côté de ses sessions de prévention, qu’elle organise depuis 2002, l’association Action Innocence Monaco offre un moyen simple de se prémunir contre le vol et la diffusion d’images volées.

C’est un petit cache, de quatre centimètres de long sur un peu plus d’un centimètre de haut, qui se colle sur l’œil de la webcam. Un trou dans le volet contre l’écran permet à l’internaute une utilisation normale de sa caméra. Dès que la séance vidéo est finie, une languette se rabat. « Avant, on conseillait aux jeunes de mettre un post-it », se souvient-ton à Action Innocence Monaco. « Très souvent, ils ne le font pas. Et ils sont très attachés à avoir quelque chose à l’issue des préventions », plaide Frédéric de Chambure, la secrétaire générale. Sur 4 500 caches webcam fabriqués, 3 000 seront distribués à tous les élèves des établissements scolaires monégasques, du CE2 à la troisième. « Une fois que le cache webcam est installé, on n’a plus à y penser. C’est un risque en moins », estime cette association spécialisée dans les dangers et dérives des nouvelles technologies. Car une webcam peut facilement être mise en route à distance, à l’insu du propriétaire de l’ordinateur. Et ce, même si le voyant lumineux est éteint. Les caches restants sont vendus au prix d’un euro, l’argent est réinvesti dans les préventions. La démarche d’Action Innocence suscite déjà l’enthousiasme sur les réseaux sociaux.

 

Voyeurisme

« On apprenait déjà aux enfants à n’utiliser leur webcam qu’avec des personnes qu’ils connaissent dans la vraie vie », explique Frédérique de Chambure. Avec le cache webcam, Action Innocence Monaco lutte contre des problèmes d’atteinte à l’intimité. « Les piratages de webcams se démultiplient. Surtout que sur internet, il n’y a pas de droit à l’oubli… », rappelle la secrétaire générale. Il existe même un moteur de recherche, Shodan, pour espionner les webcams d’inconnus, révèle le pure-player Slate dans un article publié le 26 janvier. « On n’a pas envie qu’une capture d’écran ou une vidéo d’un enfant dans une posture désavantageuse se diffuse. Surtout qu’on ne sait pas comment ça peut être utilisé. » Le danger peut venir d’un prédateur qui va mettre les vidéos ou les photos volées sur le marché pédopornographique. Ou encore un camarade de classe qui va s’en servir pour faire du chantage, harceler, humilier. Si ces cas sont encore rares, pour Action Innocence, c’est la prévention qui compte. Celle effectuée auprès des scolaires de Monaco révèle son efficacité, avec 47 000 élèves sensibilisés en Principauté en 2002. C’est leurs parents que l’association peine à mobiliser et à convaincre. « Ils n’imaginent pas du tout les risques », déplore Frédérique de Chambure. Des réunions publiques sont organisées à leur attention. Ils sont d’ailleurs conviés aux deux prochaines rencontres, mardi 1er et jeudi 3 mars, à Saint-Charles.