Edito n°1270 : Départ

Le 23 janvier 2023, Jean-Luc Biamonti quittera ses fonctions de président-délégué de la Société des bains de mer (SBM). Nommé à 42 ans président du conseil d’administration de la SBM en 1995, il avait été nommé président-délégué de cette entreprise, le 11 janvier 2013. A l’époque, la situation était difficile, et les plans de relance, baptisés « Renaissance », s’enchaînaient, sans parvenir à infléchir la spirale négative. Les partis politiques estimaient alors que la SBM devait être un sujet qui devait retenir toute l’attention de son actionnaire majoritaire, l’Etat monégasque. « La SBM doit être déclarée « priorité nationale » en 2013, afin que les enjeux majeurs de la SBM soient au cœur de l’action de cette nouvelle direction », estimait à l’époque le groupe politique Union Monégasque (UM), avant de citer une série d’enjeux prioritaires, comme « la gestion des ressources humaines, la priorité d’emploi pour les Monégasques, le dialogue avec les salariés, notamment les employés de jeux, le maintien des jeux comme cœur de métier de la société, et la stratégie de développement de l’entreprise ». Dix ans plus tard, l’entreprise semble avoir sorti la tête de l’eau. Mais le chemin aura été long et difficile. En effet, si aujourd’hui la SBM se dirige vers un exercice 2022-2023 qui pourrait atteindre des sommets, sur les dix dernières années la moitié des exercices ont été déficitaires, et quand ils ne l’ont pas été, cela a parfois été possible grâce à la vente d’actions, par exemple. En octobre 2021, la SBM affichait un résultat opérationnel bloqué dans le rouge, et plus de 177 millions d’euros de pertes cumulées depuis mars 2013. Parmi les bonnes nouvelles qui permettent à cette entreprise de redresser la tête, il y a le site de paris en ligne BetClic. En effet, le 30 juin 2022, la filiale de la SBM, Monte-Carlo SBM International, a vendu sa participation de 47,30 % dans BetClic à une nouvelle entité, FL Entertainment, un leader mondial du divertissement. « L’opération valorise la quote-part du capital de BetClic Everest Group (BEG) détenue par SBM International à 850 millions d’euros, à comparer avec son investissement financier initial de 140 millions d’euros en 2009 […]. On a porté notre participation à 850 millions : on a pris 425 millions en cash, et 425 millions en actions, soit un peu plus de 10 % de la nouvelle entité. On sera libre de vendre ces actions dans un délai de 18 mois », avait alors résumé Jean-Luc Biamonti. Prévu les 23 et 24 janvier 2023, le conseil d’administration de la SBM sera donc marqué par le départ de son président-délégué un peu plus tôt que prévu, et par la désignation de son successeur, l’ancien président du Conseil national, Stéphane Valeri. Jean-Luc Biamonti laisse donc son fauteuil à un moment où l’entreprise semble remise sur les rails du succès. C’est cette tendance que devra désormais tenter de confirmer Stéphane Valeri dans les mois à venir.