Le 2 juillet 2021, le prince Albert II a inauguré le port de Cala del Forte, à Vintimille. Faute d’espace en principauté, les ports Hercule et de Fontvieille affichent complet. Le port Hercule comporte une quarantaine de places pour des yachts de plus de 35 mètres, et il est impossible de satisfaire la demande. La principauté n’a donc pas d’autres choix que de prospecter hors de ses frontières, quitte à ce que ce soit en Italie. À Vintimille, Monaco a signé une concession de 85 ans, qui a débuté en 2010, et qui lui a coûté 31 millions d’euros. À cela, il faut ajouter une centaine de millions d’euros de travaux qui ont commencé en 2017. Ce troisième port monégasque dispose de 178 anneaux. Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 13 juillet 2021, 49 anneaux étaient occupés. Entre 90 et 100 places étaient espérées par la société d’exploitation des ports de Monaco (SEPM). Les résultats sont donc en dessous des espérances, dans un marché très concurrentiel, comme le montre le dossier que la rédaction de Monaco Hebdo vous propose cette semaine. Ce qui n’empêche pas la principauté de continuer son développement à l’étranger. On se souvient qu’à travers la société monégasque internationale portuaire (Smip), la SEPM s’est implantée à Rome et à Cap d’Ail. Ce dossier romain a été lancé en 2015. Un partenariat avait été organisé avec l’appui d’un opérateur local, afin de répondre à un appel d’offres concernant le port de Rome-Civitavecchia et ses 160 anneaux. L’appel d’offres a été remporté par la Smip, et des travaux, dont le montant a été estimé à 25 millions d’euros, devraient débuter en 2022. À Cap d’Ail, Monaco a pris des parts fin janvier 2020 dans le capital de la société qui contrôle la concession du port. Une manière de poser les jalons et d’être déjà présent pour 2027, lorsque la concession prendra fin, et qu’un nouvel appel d’offres aura lieu. L’objectif serait alors de restructurer le port de Cap d’Ail pour y introduire davantage de yachts, tout en conservant la petite plaisance. La mer et les ports sont aussi vus par le gouvernement et par le Conseil national comme une solution pour désengorger les axes routiers et les TER de la SNCF qui acheminent chaque jour des dizaines de milliers de salariés en principauté. Une navette maritime devrait être lancée en 2022, nous explique dans ce numéro Philippe Pradal, adjoint au maire de Nice, malgré un premier appel d’offres infructueux. Mais peu importe. Très volontariste, Monaco continue de multiplier les paris, que ce soit en mer ou dans les ports.
