Edito n°1192 : Outils

Quelles sont les répercussions de la pandémie de Covid-19 sur Monaco ? C’est à cette question qu’a décidé de répondre l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (Imsee). Dès le mois de mars 2020, il y a donc un peu plus d’un an, la directrice de l’Imsee, Sophie Vincent, et ses équipes ont bousculé leurs habitudes pour s’intéresser de près à cette crise sanitaire, en analysant des données jusqu’alors pas forcément traitées, comme les hospitalisations ou les admissions en réanimation, par exemple. « à l’époque, on ne savait pas si ça allait durer, raconte Sophie Vincent. Mais on a estimé qu’il était important de mesurer précisément, avec des chiffres indiscutables, ce qui était en train de se passer. » Important aussi, car le premier rapport que l’Imsee vient de publier, et qui cartographie l’impact du coronavirus sur la principauté, thématique par thématique, a aussi valeur de témoignage. Il permet en effet de mesurer l’efficacité de l’action publique face à une crise sanitaire sans précédent. « Si dans 10 ou 20 ans une autre pandémie se présente, on pourra alors regarder ce qui a été fait face au Covid-19, et avoir une idée précise et chiffrée des résultats obtenus », ajoute la directrice de l’Imsee. En attendant, l’épidémie de coronavirus a déjà eu de graves répercussions, qui vont bien au-delà du seul bilan sanitaire. La crise économique peut aussi faire des victimes qui n’apparaîtront que plus tard, en différé. Monaco a déjà perdu 1 550 emplois en 2020. Et, pour le moment, 2021 n’est pas vraiment une meilleure année. Aucune ligne d’horizon fiable ne se dessine. En France, le président Emmanuel Macron a indiqué qu’à la mi-mai 2021, il se penchera sur un éventuel calendrier de réouverture des bars et restaurants. Et peut-être aussi du secteur culturel, cinéma et salles de spectacle en tête. Mais, bien évidemment, aucune certitude. Tout dépendra des effets du troisième confinement décidé par le gouvernement français. Un confinement que Monaco a décidé de ne pas suivre, prolongeant plutôt les mesures actuelles jusqu’au 18 avril 2021 inclus. Seule l’heure du couvre-feu recule d’une heure. Désormais, il est fixé de 20 heures à 6 heures du matin. Dans un tel contexte, la sortie de crise semble encore bien lointaine. Voilà pourquoi l’Imsee va poursuivre son effort et analysera l’impact du Covid-19 chaque mois pour les thématiques sanitaires, la vaccination et la démographie. L’emploi et l’économie seront étudiés tous les trimestres. À défaut d’espoir proche et concret, Monaco dispose d’outils chiffrés pour comprendre ce que coûte le Covid-19 à la société. Et ainsi, mettre en place les politiques publiques adéquates.