vendredi 26 avril 2024
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Protection du patrimoine : à l’unanimité

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Michele Dittlot
Michèle Dittlot, membre de l'union nationale pour l'avenir de Monaco © Photo Conseil National.

Une proposition de loi qui offre pour la première fois un cadre législatif à la protection du patrimoine culturel pour les immeubles et les œuvres artistiques de la Principauté. C’est ce qu’a défendu Michèle Dittlot, membre de l’union nationale pour l’avenir de Monaco (Unam) lors de la séance publique législative du 10 mai au Conseil national. Votée à l’unanimité par l’ensemble des élus, cette proposition de loi a longuement monopolisé les débats. Il faut dire que ce sujet avait touché de près l’opinion publique. Notamment après l’annonce de la démolition du Sporting d’hiver. Une pétition lancée par l’artiste Claude Rosticher en septembre 2008 sur ce sujet avait d’ailleurs recueilli près de 700 signatures. « Monaco doit conserver son âme, une trace de son passé afin de ne pas être une ville désincarnée et en rupture avec son histoire », a souligné l’élu union pour la Principauté (UP) Guillaume Rose, rapporteur de la proposition de loi. Le 4 juin 2008, les élus de la majorité Union pour Monaco (UPM) avaient déposé une première proposition de loi. Cette fois-ci, c’est un texte plus complet, tenant compte de l’avis de spécialistes qui a été à nouveau exposé. « Les élus de l’UPM ont souhaité instaurer une protection légale des monuments dits “nationaux”. Le concept de monument ne se limite pas aux seuls grands édifices et aux œuvres exceptionnelles, mais inclut tous les témoignages valables et significatifs de l’architecture et de l’urbanisme passés et présents. Cette notion comprend la création architecturale isolée aussi bien que le site urbain qui porte témoignage d’une évolution significative ou d’un événement historique », explique Michelle Dittlot. Un arsenal législatif qui permettra au ministre d’Etat d’ordonner, aux frais de l’Etat, des travaux de récupération, de restauration, de réparation ou d’entretien jugés indispensables à la conservation des immeubles ou biens meubles classés, n’appartenant pas à l’Etat.  Cette proposition de loi prévoit également que le ministre d’Etat puisse ordonner la réalisation de fouilles archéologiques. D’ailleurs, un comité de protection du patrimoine national composé de 16 membres, devra être obligatoirement consulté pour avis. Dans ce comité, des institutionnels bien sûr. Mais aussi « des personnes internationalement reconnues dans ce domaine pour une opinion tierce plus objective », explique Guillaume Rose. « Il est indispensable d’avoir un œil extérieur expert et dépourvu d’affectivité », a également souligné Marc Burini, l’élu d’opposition Rassemblement et enjeu (R&E).