vendredi 26 avril 2024
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« C’est un problème de forme »

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Le manque d’informations autour du projet de télécabine qui devrait partir du Jardin Exotique, pour desservir Fontvieille, puis le Rocher, a provoqué la colère et l’incompréhension du maire de Monaco, Georges Marsan.

Ce que vous reprochez au gouvernement ?

À part deux adjoints qui sont concernés et le directeur du Jardin Exotique, les autres élus, et moi-même ne sommes pas au courant de ce projet de télécabine (lire notre article publié dans Monaco Hebdo n° 1035). Or, depuis que le ministre d’Etat a fait cette annonce début 2017, tout le personnel du Jardin Exotique, mais aussi mon personnel administratif, me pose des questions. Nous n’avons entendu parler de ce dossier que de façon non-officielle.

Comment est-ce possible ?

J’ai appris par mes collègues du Conseil national qu’on leur avait présenté un projet de télécabine. Normalement, le gouvernement nous envoie en mairie, pour consultation, les projets finalisés. Et c’est vrai que ce dossier ne l’est pas. Mais il s’agit d’un projet un peu particulier, puisqu’il partirait de l’enceinte du Jardin Exotique.

En quoi cela en fait un projet « un peu particulier » ?

Le Jardin Exotique relève des compétences de la mairie.

Du coup, que répondez-vous aux salariés communaux du Jardin Exotique qui semblent inquiets ?

Je dis aux salariés du Jardin Exotique ce que je sais. Et j’ai tenté de les rassurer, surtout les jardiniers et les gardiens. Notamment s’il y a des travaux qui entraînent une fermeture du Jardin Exotique pendant plusieurs mois. Mais on n’en est évidemment pas là. Il faut d’abord que ce projet soit validé par le gouvernement et par le Conseil national.

 

« J’aurais aimé être informé dès le départ. Si ce projet part de chez nous, je veux savoir. Je veux être informé et je veux y être associé »

 

Pourquoi ne pas avoir demandé directement des explications au gouvernement ?

Le 26 septembre 2017, j’ai écrit au conseiller-ministre pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme, Marie-Pierre Gramaglia, pour qu’elle vienne présenter ce projet en mairie. Et ce, même s’il s’agit d’un projet qui n’est pas encore finalisé. Je lui ai rappelé que cette télécabine devrait partir à proximité de la billetterie du Jardin Exotique, et que cette zone relève des compétences de la mairie.

Que vous a répondu le conseiller-ministre pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme, Marie-Pierre Gramaglia ?

Ma lettre du 26 septembre 2017 est restée sans réponse. Mais Marie-Pierre Gramaglia vient de me contacter récemment pour m’assurer qu’elle me répondrait. Et que nous allions nous rencontrer, avec le conseil communal, pour une présentation de ce projet, même s’il n’est pas définitif et pas finalisé.

Et si ce projet de télécabine part finalement d’à côté du Jardin Exotique ?

En fin de boucle, ce dossier reviendra automatiquement sur le bureau de la mairie. Car tout m2 bâti par le gouvernement, que ce soit des appartements domaniaux ou un poste de police, passe pour avis devant le conseil communal. Donc je n’ai pas d’inquiétude. Le cycle juridique et administratif est toujours respecté.

Que réclamez-vous ?

Tout ça, c’est surtout un problème de forme, pas de fonds. J’aurais aimé être informé dès le départ. Si ce projet part de chez nous, je veux savoir. Je veux être informé et je veux y être associé.

 

Marie-Pierre Gramaglia répond à Georges Marsan

Le conseiller-ministre pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme, Marie-Pierre Gramaglia a justifié dans les colonnes de Monaco-Matin l’absence de communication entre le gouvernement et la mairie dans ce dossier de la télécabine, en rappelant que, pour le moment, il ne s’agit que d’un « projet » qui n’est pas « finalisé » : « Ce projet n’a, pour l’instant, été évoqué qu’avec le Conseil national, dans le cadre de la commission plénière d’études consacrée à la mobilité […]. À ce titre, le budget primitif 2018 ne contient que des crédits d’études, et uniquement des crédits d’études. Par ailleurs, dans la permanence du dialogue avec la mairie, nous avons des échanges réguliers avec M. le maire et certains de ses collaborateurs, sur les questions qui touchent aux compétences communales. Aucune réponse écrite n’a, en effet, été apportée au courrier de M. le maire, plusieurs réunions ayant eu lieu depuis ledit courrier [daté du 26 septembre 2017 — N.D.L.R.] sur ce projet. C’est pourquoi le gouvernement est surpris d’une telle réaction et adressera dans les meilleurs délais une réponse d’attente par écrit à M. le maire. Il est bien évident que tout ceux qui sont concernés par ce projet d’envergure pour la Principauté seront amenés à y collaborer. »