vendredi 26 avril 2024
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Au nouveau Larvotto, le défi de l’ouverture en basse saison

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L’été 2021 a été bon au Larvotto, toujours en pleine restructuration, et dont les travaux devraient prendre fin au printemps 2022. En attendant, place à l’automne-hiver 2021-2022 qui, pour la première fois cette année, verra les restaurants ouvrir le long de la plage, comme le souhaite le gouvernement princier. Un défi pour les professionnels du secteur, qui ne boudent pas leur plaisir, non plus.

Nouveau Larvotto, nouveaux défis. Toujours en cours de réhabilitation, ce site est en travaux depuis octobre 2019. Estimé en mai 2019 à 50 millions d’euros, le coût de ces travaux est désormais d’environ 90 millions, selon le gouvernement monégasque. Et il faudra attendre le printemps 2022 pour que le réaménagement du site du Larvotto soit entièrement terminé [à ce sujet, lire notre article La plage du Larvotto inaugurée par le prince Albert, publié dans Monaco Hebdo n° 1203]. En attendant, cet été, la plage a fait peau neuve, après 22 mois de chantier. Sans grande surprise, les clients ont répondu présents sous le beau soleil estival, et ont redonné un peu de vie à ce morceau de plage emblématique de la principauté, qui devenait vieillissant au fur et à mesure que les années passaient. Les regards sont désormais tournés vers les saisons automne et hiver, car les portes des établissements resteront ouvertes cette année, grâce à la construction de nouveaux locaux intérieurs. Il s’agit là d’une demande du gouvernement princier, qui souhaite redynamiser le quartier du Larvotto. Un vrai défi pour les restaurateurs, qui reprennent leurs marques depuis la fin des gros travaux. Seule une ombre au tableau vient tout de même ternir légèrement la donne : la mer semble en effet avoir gagné quelques mètres supplémentaires sur la plage depuis les travaux, si bien qu’elle empiète parfois sur le bout des terrasses. C’est rare, mais la météo automnale étant plus capricieuse que celle de l’été, des réaménagements semblent nécessaires pour les directeurs d’établissement. Des opérations de réensablement devraient ainsi être menées, une fois l’hiver passé. Face à toutes ces questions, Monaco Hebdo dresse un tour d’horizon des restaurateurs de ce quartier de la principauté, entre bilans de l’été 2021 et prévisions des prochains trimestres.

« La grande nouveauté pour nous, c’est l’ouverture toute l’année, y compris l’hiver. C’est un grand pied dans l’inconnu, et c’est aussi un défi à relever. Mais c’est une très bonne chose. » Julien Clément. Patron du Neptune © Photo Clément Martinet / Monaco Hebdo.

Le Neptune

« La grande nouveauté pour nous, c’est l’ouverture toute l’année, y compris l’hiver. C’est un grand pied dans l’inconnu, et c’est aussi un défi à relever. Mais c’est une très bonne chose », confie Julien Clément, directeur de l’établissement. Après les hauts et les bas rencontrés pendant les aléas de la crise sanitaire, comme pour les autres professionnels du secteur, l’autre défi consistait à remonter une équipe solide dès la réouverture. Mais le problème ne se pose plus : « Les effectifs sont là désormais. On a récupéré notre staff de confiance, et tant mieux. Car c’est assez difficile de trouver du personnel qualifié sur le long terme. » Quant à la fréquentation, la tendance reste quasiment la même qu’avant la réhabilitation de la plage : « La clientèle est très locale. Elle vient de Monaco et des alentours. C’est d’ailleurs sur cette clientèle que nous nous concentrons. Nous avons besoin d’eux pour la régularité de notre fréquentation toute l’année. » Et pour ce qui est des aléas concernant le niveau de la mer, Julien Clément reste philosophe : « Il faudra peut-être revoir quelques réaménagements en cours de saison. Mais c’est la mer qui décide avant tout. À nous de nous adapter. »

Toujours en cours de réhabilitation, ce site est en travaux depuis octobre 2019. Estimé en mai 2019 à 50 millions d’euros, le coût de ces travaux est désormais d’environ 90 millions, selon le gouvernement monégasque

« Nous prévoyons d’organiser des concerts chaque mois et de devenir un véritable “music bar”, un lieu de fête toute l’année. » Alain Tanzi. Patron de la Note Bleue © Photo Clément Martinet / Monaco Hebdo.

La Note Bleue

La crise sanitaire n’a pas été tendre non plus avec la Note Bleue, qui a dû tailler dans ses effectifs. Mais désormais, la page est tournée : « Nos effectifs ont grimpé de nouveau, après deux années difficiles où nous avons dû passer par des licenciements. Depuis, nous avons repris nos anciens contrats à durée indéterminée (CDI), avec qui nous avions l’habitude de travailler », raconte le patron, Alain Tanzi. D’autant qu’avec la réhabilitation et la belle saison, les clients sont eux aussi revenus : « Grâce aux travaux, nous avons observé une légère hausse de notre fréquentation, même si l’essentiel de notre clientèle est habitué. Certains clients viennent parfois depuis 19 ans. Nous comptons également une petite part de clients étrangers. Mais c’est assez difficile à mesurer, étant donné le contexte sanitaire et les difficultés à traverser les frontières, dans certains cas. » Le plus crucial reste l’avenir, car les projets ne manquent pas : « Le point le plus important, c’est que l’ouverture est maintenue toute l’année, l’hiver y compris, pour la première fois, comme le souhaite le gouvernement. Nous prévoyons d’organiser des concerts chaque mois, et de devenir un véritable “music bar”, un lieu de fête toute l’année. »

Seule une ombre au tableau vient tout de même ternir légèrement la donne : la mer semble en effet avoir gagné quelques mètres supplémentaires sur la plage depuis les travaux, si bien qu’elle empiète parfois sur le bout des terrasses

« Au mois d’août, la tendance s’est un peu inversée, avec l’arrivée d’un tourisme plus haut de gamme. » Christophe Cailteux. Patron du Miami Plage © Photo Clément Martinet / Monaco Hebdo.

Le Miami Plage

Au Miami Plage, le bilan de l’été 2021 semble avoir été aussi doux qu’un coucher de soleil en Floride. Christophe Cailteux, le patron, est ravi : « L’été était au top. Nous avons connu une légère augmentation de la fréquentation. La réhabilitation a surtout permis le retour de notre clientèle locale, notamment en juillet. Au mois d’août, la tendance s’est un peu inversée, avec l’arrivée d’un tourisme plus haut de gamme. » Les prochains mois sont donc abordés avec sérénité : « Nos effectifs se maintiennent, car nous avons réussi à récupérer l’équipe que nous avions formée. Et, pour la mer, certes elle avance. Mais des aménagements seront faits. Nous sommes toujours écoutés, et le gouvernement se montre réactif quand nous avons un souci. »

« Oui, la mer pousse peut-être parfois. Mais ça arrivait avant, aussi. » Maddalena Ballo. Patronne du Marco La Rose des Vents © Photo Clément Martinet / Monaco Hebdo.

Marco La Rose des Vents

« Nous sommes très satisfaits de la nouvelle plage », explique Maddalena Ballo, patronne très enthousiaste. Chez elle aussi, la clientèle, essentiellement locale, a remontré le bout de son nez depuis la fin des travaux : « Il y a peu de clients étrangers encore. Mais nous constatons une grosse affluence de nos clients locaux, qui avaient hâte de revenir au Larvotto. » Pour l’automne, et surtout l’hiver, c’est avant tout avec cette clientèle de locaux et de résidents monégasques que la patronne de Marco La Rose des Vents s’attend à recevoir. Quant aux problèmes liés au niveau de la mer, pas de grande inquiétude non plus : « Oui, la mer pousse peut-être parfois. Mais ça arrivait avant, aussi. » On retiendra donc une vague d’optimisme générale, pour l’ensemble des établissements. Peut-être pour effacer des mémoires ce mauvais souvenir d’octobre 2018, où la tempête avait ravagé tout le littoral. Place à l’avenir.