vendredi 29 mars 2024
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SBM : « Ils ont peur de quoi ? »

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Le président Horizon Monaco du Conseil national, Laurent Nouvion, revient sur le vote du budget primitif et se projette sur 2015. Interview.

Propos recueillis par Raphaël Brun / @RaphBrun

 

Union Monégasque a voté contre le budget primitif 2015 ?

J’ai été très étonné par leur vote. Leurs arguments ont été assez creux. J’ai l’impression que c’est un vote amer. Ce n’est pas très constructif. Je regrette qu’UM n’ait pas été plus actif pendant ces débats publics, pas plus qu’en séance privée. Ce que je regrette pour la richesse des débats et pour la confrontation des idées. Ils ont été silencieux sur beaucoup de sujets.

 

Un exemple ?

Sur le logement. Et j’ai du mal à interpréter ce silence.

 

Et quand UM propose l’amendement budgétaire ?

Lorsqu’ils font ça, ils n’ont aucune idée des conséquences directes ou indirectes que cela peut représenter. La prochaine campagne électorale tournera autour de l’Union Européenne (UE) et de l’amendement budgétaire. Moi, ma religion est faite là-dessus.

 

La séquence liée à la mise à l’écart de Jean-Charles Allavena est terminée ?

J’ai dit ce que j’avais à dire sur les déclarations de Jean-Charles Allavena (1). Je n’ai rien d’autre à ajouter. Rassemblement & Enjeux (R&E), dont est membre Jean-Charles Allavena, a déjà pris un certain nombre de décisions.

 

Il existe des différences de vue avec l’Union pour la Principauté (UP), notamment sur la question du logement ?

Quand on a lancé notre liste pour la campagne électorale de 2013, on savait que nous venions d’horizons politiques très divers. Mes amis de l’UP font partie de la majorité Horizon Monaco (HM). Ils sont peut-être plus à cheval et plus jusqu’au-boutistes sur un certain nombre de positions, dont le logement des Monégasques.

 

Ce dossier du logement a été traité assez vite ?

En 9 mois, on n’était pas en position de lancer l’opération l’Engelin. Ni des opérations intermédiaires de petites tailles, dont j’ai eu l’idée et que j’ai réclamées. Tout ça en plein accord avec l’élu UP, Jean-Michel Cucchi. Avec 110 millions de recettes supplémentaire, les résultats budgétaires 2014 nous ont aidés. Résultat, aujourd’hui, on a quatre pistes pour ces opérations intermédiaires.

 

Lesquelles ?

Deux réalisables assez vite : la Villa del Sole et la rue Grimaldi. Une de plus petite taille sur l’avenue de l’Annonciade. Et enfin, une dernière, à moyen terme, sur l’avenue Crovetto Frères.

 

L’avantage de ces petites opérations ?

Commencer à anticiper en créant une réserve de transition domaniale.

 

Et sur l’opération Testimonio ?

Le terrain du Testimonio est l’un des derniers terrains d’Etat de cette importance à être disponible. Ce terrain sera désaffecté. Mais cette désaffectation dépend d’un certain nombre de conditions, notamment politiques et financières. La solidité du groupe qui construira compte aussi. Parce qu’il y a 160 logements domaniaux, une école internationale, un parking de dissuasion… Donc impossible de décider de cette opération à la va-vite.

 

Mais ce dossier avance vraiment ?

Le gouvernement a décidé en juillet qui serait l’opérateur. La commission des finances a été réunie en octobre. Puis, des questions ont été envoyées au gouvernement qui a répondu fin novembre, début décembre. Les budgets ont eu lieu. Début janvier, la commission des finances reprendra ce dossier. Donc on n’a pas perdu de temps. Il vaut mieux prendre 6 mois de plus pour que cette loi de désaffectation soit bien votée.

 

Le bilan sur le logement des Monégasques ?

On est dans une situation évolutive. Quand on a demandé la création d’une foncière d’Etat, le ministre d’Etat, Michel Roger, a repris notre idée, en l’appliquant d’une autre façon. En effet, il a nommé un haut fonctionnaire chargé de faire le lien entre le service de l’habitat et celui des domaines.

 

Avec quel résultat ?

Aujourd’hui, la rénovation des appartements de restitution et le délai de remise de clés entre deux rénovations a été raccourci. Donc sur un parc domanial de près de 3 000 appartements, il faudrait arriver à 4 à 5 % de logements rénovés et restitués chaque année. Aujourd’hui, on est à environ 80 logements par an. Mais on devrait pouvoir arriver à 120 ou 130. Ce qui est très important.

 

Pourquoi ?

Parce que ces 40 ou 50 appartements supplémentaires devraient nous aider à passer la période 2016-2017. De plus, on souhaite une commission d’attribution d’appartements tous les 8 mois.

 

Pour quelles raisons ?

Parce qu’on devrait avoir 70 à 80 logements tous les 7 à 9 mois. Sans oublier les opérations intermédiaires.

 

Les principales urgences pour le logement en 2015 ?

Il faut que l’Engelin avance vite. Et les deux premières opérations intermédiaires aussi. Des engagements concrets devraient être pris dans le courant du premier trimestre 2015.

 

L’Etat préempte de plus en plus ?

C’est exact. Depuis 20 mois, les préemptions ont presque quadruplé. C’est l’une de nos demandes que le gouvernement a suivi.

 

Dans quels quartiers préempte l’Etat ?

Je ne peux pas vous le dire. Mais il s’agit de quartiers stratégiques pour pouvoir lancer ensuite des remembrements. Cela relève d’une vision à moyen et long terme qui me satisfait beaucoup. Cela nous permet d’être assez optimistes pour 10 à 15 ans. Au-delà, ça sera plus compliqué.

 

Le projet de Grand Ida avance assez vite ?

Le gouvernement a accepté de faire passer la dotation sur ce dossier de 1 à 5 millions d’euros. Du coup, les études devraient nous permettre d’ici la fin 2015 de savoir si on peut lancer une opération raisonnable.

 

La taille de ce projet ?

Impossible à dire. Est-ce qu’il s’agira d’une opération Ida a minima ou au contraire d’un très grand Ida ? Cette possibilité de voir plus grand, on l’a eu en décembre avec Jean-Michel Cucchi, Thierry Poyet et moi-même. Mais il faudra être pragmatique.

 

Cette idée supposerait de voir à plus long terme ?

Oui. Mais désormais, c’est au gouvernement de nous dire ce qu’il est possible de faire. D’ailleurs, je demande une réunion avant le mois de juin qui rassemble le gouvernement, le collectif Ida, un opérateur désigné par le gouvernement et le Conseil national.

 

Pourquoi ce coup de gueule contre la stratégie de la SBM lors du budget primitif 2015 ?

Parce qu’il faut pousser la direction de cette entreprise à montrer leur plan de relance des jeux. Le directeur des jeux a organisé ce plan et l’a présenté à la direction qui nous le cache à nous et au gouvernement. Pourquoi ? Ils ont peur de quoi ? Quand on dirige une entreprise pareille, on est courageux. On doit avoir une vision et on doit prendre des décisions. On ne peut pas passer son temps à tergiverser ou à gagner du temps.

 

Le type d’informations que vous réclamez ?

Il doit y avoir un plan de relance des jeux adapté aux nouveaux jeux réclamés par les clients. Mais adaptés aussi à notre tissu social, à notre savoir-faire et à nos traditions. Pour l’hôtellerie, les conventions collectives hôtelières doivent être réformées, c’est une obligation. Et enfin, il reste le foncier de rapport. Quelles sont les perspectives à 5,10 ou 15 ans ? Quel est le phasage ? On ne sait pas. Quelque chose ne tourne pas rond.

 

Ce qui vous dérange le plus ?

La forme et la façon avec lesquelles la SBM est dirigée ne me conviennent pas. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut prendre des décisions qui semblent illogiques dans la forme. Alors que, sur le fond, il doit y avoir une stratégie et une vision… Moi, je ne les ai pas perçues. Et je ne suis pas le seul. Or, quand la SBM va mal, Monaco ne peut pas aller bien.

 

Vous croyez au statut unique pour les employés des jeux ?

Des documents parlent de « groupes fermés. » Comment parler d’un statut unique en donnant comme principe celui de « groupes fermés. »» ? La caractéristique d’un statut unique, c’est de s’ouvrir. En termes de stratégie de groupe, c’est un non-sens. Cela risque de diviser les Monégasques qui travaillent dans le secteur des jeux. Ou alors c’est une stratégie ? Si c’est une stratégie de la direction, ce n’est pas la plus constructive…

 

Vous souhaitez un nouveau management à la tête de la SBM ?

Ce n’est pas mon rôle de m’immiscer dans ce genre de débat. Moi, je constate et je dénonce. Mi-décembre, j’ai reçu les syndicats des jeux américains et du Sun Casino. Ma porte est ouverte à tout le monde.

 

Le Conseil national doit peser plus sur la SBM ?

Je ne demande aucun passe-droit. Je n’ai fait nommer personne. Avec moi, le copinage, ça ne marche pas et ça n’a jamais marché. Ce n’est ni ma nature, ni ma philosophie. Je suis contre. C’est un point que je partage avec mon prédécesseur et que je lui reconnais.

 

Le président HM de la commission des finances et de l’économie, Marc Burini, a proposé de sortir la SBM de la cote en bourse ?

Aujourd’hui, ce n’est pas le bon moment. La SBM est en pleine mutation. Il faut qu’elle retrouve des couleurs. C’est aussi une décision patrimoniale de l’Etat qui dépend d’un arbitrage.

 

Que faire pour aider le secteur industriel ?

Proposer des m2 aux entreprises industrielles qui se développent. Il faudrait savoir combien de m2 sont disponibles. C’est une question que je ne cesse de poser… Il faut savoir si on propose les m2 libres à des structures de recherche et de développement industriels. S’il n’y a pas de demandes, on pourra les proposer pour le secteur tertiaire.

 

L’Etat doit continuer à aider des entreprises industrielles historiques, comme Mecaplast par exemple ?

Après la guerre, il y a eu en Principauté de belles entreprises dont il faut se souvenir et qu’il faut respecter. C’est ce qu’a fait le gouvernement. Mais on ne peut pas continuer à laisser la perfusion ad vitam.

 

Le Conseil national participe aux négociations pour trouver un accord d’association avec l’UE ?

Un groupe de travail restreint, avec un représentant de l’opposition, va être lancé. De plus, je conduirai une délégation dans le cadre de la préparation de la stratégie commune avec l’Etat.

 

Ca s’annonce comment ?

Le contenu du mandat de négociation nous sera transmis dans les semaines à venir. On regardera ça de près. Je suis en contact avec le collectif des professions réglementées qui lui aussi suit attentivement ce dossier. Nous défendrons ce que nous sommes.

 

Quelle est la stratégie ?

Si des accords de branches doivent être trouvés, il faudra, de façon très politique, parler et faire la pesée. On a donc demandé à être associé dans le cadre de cette pesée. A la fois en amont, avant de partir à Bruxelles, avec le gouvernement. Et à Strasbourg, le moment venu, dans le cadre de ma présidence du Conseil national.

 

Vous interviendrez personnellement ?

Si le ministre d’Etat, Michel Roger le souhaite, j’interviendrai de façon politique. De toute façon, nous allons tous dans le même sens. A la fin, la facture nous sera présentée par l’intermédiaire d’une ratification. Je refuse de prendre le risque que le Conseil national ne ratifie pas, au cas où les accords négociés ne conviendraient pas aux élus. Car cela nous ferait prendre un risque politique et institutionnel.

 

Les concessions que vous seriez prêt à faire ?

C’est trop tôt pour le dire. Pour l’instant je ne connais pas le menu. Donc je ne sais pas ce qui pourrait être totalement indigeste. Ou nous donner une crise de foie. Mais on sait déjà qu’il y a des choses qu’on n’aime pas du tout et qu’on n’avalera pas…

 

Le 7 janvier sera donc férié ?

Le 7 janvier, toute la population doit être autour de la famille princière et des nouveaux-nés princiers. C’est ce que ne comprennent pas certains de nos détracteurs ou même certaines structures politiques européennes. Il existe une véritable affection respectueuse et des liens particuliers entre la famille qui nous dirige et chaque Monégasque. Et je me battrai jusqu’au bout pour que ce lien ne soit jamais distendu.

(1) Voir l’interview de Laurent Nouvion publiée dans Monaco Hebdo n° 896.

 

Fonds de réserve : « Optimiser la performance »

Lors de la séance consacrée au budget primitif 2015 le 16 décembre, le conseiller pour les finances et l’économie, Jean Castellini, a détaillé les performances du fonds de réserve constitutionnel (FRC). Un fonds dont le contrôle des coûts a été scruté en 2013 permettant l’économie de plusieurs millions d’euros. En 2014, le gouvernement a utilisé un outil pour suivre davantage l’évolution du portefeuille et du marché. Toutes ces actions ont conduit à la très bonne santé du FRC. En effet, à la fin novembre, les avoirs liquides s’établissent à 2 milliards d’euros. Des fonds gérés par une quinzaine de sociétés de gestion et d’experts. « Je suis plus satisfait que je ne l’étais l’année dernière. Ce qui m’avait gêné en 2013, c’était la trop grande hétérogénéité des performances. Je ne trouvais pas ça acceptable » a expliqué Jean Castellini.

Budget-2012-Businessmen-Crise-Argent

Le gouvernement monégasque fait appel à des gérants diversifiés qui obtiennent « des résultats plus en phase avec leurs objectifs. » Mais aussi des gérants spécialisés qui investissent uniquement sur un marché. « Une diversification nécessaire dans la gestion d’un portefeuille », indique le conseiller pour les finances et l’économie. Enfin pour la préservation du capital, « des gestionnaires nous procurent la sécurité que nous sommes en droit d’attendre », estime Castellini, qui juge que dans cette période de volatilité boursière, il s’agit de garanties. Le conseiller souligne qu’un point sera effectué fin décembre à cause de l’extrême nervosité des marchés notamment face à la situation en Russie ces derniers jours. Les chiffres devraient donc être à la baisse lors de ce point. En début d’année, le gouvernement choisira comme l’an passé de récupérer les profits afin d’investir dans de nouveaux projets. « Nous nous sommes attelés à optimiser la performance », conclut Jean Castellini, qui ne devrait pas relâcher ses efforts en 2015 sur ce sujet. A.-S.F.

 

Etude sur les mineurs délinquants de Monaco

Le conseiller de gouvernement pour l’Intérieur, Paul Masseron, a fait part de sa volonté de lancer une étude sur les mineurs délinquants. « Monaco n’échappe pas aux mêmes évolutions que ses pays voisins. Nos jeunes ont les mêmes addictions qui amènent nombre de mineurs à franchir la ligne blanche. » Il y aurait donc nécessité à établir une étude multiforme pour rechercher la réalité de la situation, ses causes et des solutions. « Il faut remettre les choses dans le droit chemin. » Cet aparté a permis à plusieurs conseillers nationaux de souligner les bons chiffres de la sûreté publique de Monaco.
« Nous avons la chance d’avoir des fonctionnaires particulièrement motivés et soutenus par l’ensemble des pouvoirs publics » a réagit Paul Masseron. Une bonne occasion aussi pour les élus de réclamer un QG rénové. « Il faut y aller car, manifestement, les conditions de travail ne sont pas très faciles, avec une superficie réduite et des missions de plus en plus grandes », a souligné le président Horizon Monaco (HM) du Conseil national, Laurent Nouvion. A.-S.F.

Taxis : discipline et transparence

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© Photo Monaco Hebdo.

« Pourquoi faut-il inventer un système propre à Monaco ? Et à quand un système fiable qui répond aux besoins des utilisateurs et taxis ? » a demandé Thierry Poyet, conseiller national Horizon Monaco (HM) lors de la séance budgétaire du 16 décembre. Celui-ci souhaite faire entendre les plaintes de tous les acteurs concernés : résidents, taxis et usagers quotidiens. Il souhaite que le gouvernement joue son rôle de garant. Comme lors des séances d’octobre, le conseiller de gouvernement pour les finances et l’économie, Jean Castellini, a indiqué rencontrer fréquemment la corporation pour « faire avancer les choses », tout en disant avoir remédié à quelques problèmes : « Aujourd’hui, on a une centrale qui reçoit un grand satisfecit. » Mais Jean Castellini appelle avant tout à la discipline : « Alors que beaucoup jouent le jeu, certains ne le font pas. Il faudra sanctionner si cela s’avère nécessaire. » Il précise également que certains adhérents avaient été convoqués dans son bureau il y a deux semaines. Rappel à l’ordre aussi au sujet des tarifs et les problèmes de surfacturation. Jean Castellini espère impulser la plus grande transparence possible « pour dissiper les malentendus. » A.-S.F.

 

Une école de plus pour la Condamine ?

Le 16 décembre, le conseiller Horizon Monaco (HM), Christian Barilaro, a défendu l’idée d’une école supplémentaire pour le quartier de la Condamine. Même si la zone est « complexe » et que la solution ne sera sans doute pas évidente à trouver. « A très court terme, il faut que cette école voit le jour. Il faut une réponse rapide et favorable du gouvernement » a souligné cet élu. Le ministre d’Etat, Michel Roger, a donné une réponse de principe, clairement favorable, tout en fixant un calendrier et les priorités : « Avant de parler de choses plus concrètes, il faudra déjà qu’on sache ce que l’on fait pour Ida. » A.-S.F.

 

238 familles monégasques sans allocation familiale

« 238 familles monégasques ne touchent pas d’allocations familiales. S’il n’y a pas d’allocation pour un enfant monégasque, on pourrait penser à une prime mensuelle » a proposé l’élu Horizon Monaco (HM), Béatrice Fresko-Rolfo. « On peut faire mieux. Et on va le faire. Mais l’extension à tous les Monégasques a un coût. Donc il faudra voir » lui a répondu Stéphane Valéri, conseiller de gouvernement pour les affaires sociales. A.-S.F.

 

Loi sur l’inaptitude : « La double peine »

« Le médecin conseil est le seul à décider. Et l’employeur n’a pas le droit de faire appel. C’est la double peine. J’aimerais qu’on arrive à s’en sortir. Car cela pénalise les entreprises monégasques » a rappelé en séance publique le 16 décembre Philippe Clérissi, conseiller Horizon Monaco (HM), en demandant où en est la réforme de la loi sur l’inaptitude au travail. « Sur le fond, nous sommes d’accord. Mais cette question sera intégrée à la réforme de la modernisation de la médecine du travail » a répondu Stéphane Valéri, conseiller pour les affaires sociales et la santé. En précisant que le projet de loi est terminé depuis quelques mois. Le texte serait à l’étude auprès de la direction juridique. « Je crois que c‘est une question de jour. De notre côté, le travail est fait et terminé. » Le ministre d’Etat, Michel Roger, a indiqué que « le texte sera déposé début janvier. » A.-S.F.

 

Administration : l’usager au centre de l’action

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© Photo Monaco Hebdo.

Interrogé en séance budgétaire le 16 décembre par la conseillère nationale Horizon Monaco (HM), Caroline Rougaignon-Vernin, le ministre d’Etat, Michel Roger, a fait un point sur le dossier concernant la modernisation de l’administration : « Cette modernisation consiste à faire en sorte que l’usager soit au centre de l’action de l’administration. On manage en faisant circuler l’information et non en la gardant pour soi. » Plusieurs axes vont être développés : améliorer le management et moderniser les outils. Des changements de postes informatiques sont d’ailleurs prévus en janvier. Mais aussi simplifier les procédures en ligne et mieux former les agents sur l’accueil. Jean-Michel Cucchi, conseiller national HM, a souhaité savoir si une nouvelle approche de la procédure d’évaluation ne pouvait pas être mise en place. « La base ne devrait-elle pas elle aussi évaluer le haut de la pyramide ? » « Les évaluations sont régulières et réelles. Nous n’avons pas prévu une évaluation dans l’autre sens » lui a répondu Michel Roger. A.-S.F.

 

Représentativité : des critères pour début 2015 ?

Stéphane Valéri, conseiller de gouvernement pour les affaires sociales, a indiqué aux conseillers nationaux le 16 décembre que des critères de représentativité syndicale devraient être connus d’ici le début de l’année 2015. Une nouvelle qui fait suite aux demandes répétées de l’Union des syndicats monégasques (USM), suite à la création d’une deuxième organisation syndicale fin 2012, la Fédération des syndicats de salariés de Monaco (F2SM). « Si on était dur, on pourrait dire qu’aucun n’est représentatif avec 2 500 membres pour l’USM et une centaine à la F2SM… » a expliqué Stéphane Valéri. Mais le gouvernement souhaite visiblement avancer sur une définition, même si elle semble difficile à trouver. « Nous croyons au pluralisme. L’objectif n’est pas d’éliminer », a insisté Stéphane Valéri. Avant d’ajouter : « Il faudra que les organisations acceptent la vérification des membres réels… » En fin de débat, Thierry Poyet, élu Horizon Monaco (HM), a souligné l’importance d’avoir un partenaire et un interlocuteur pour l’entreprise. A.-S.F.

 

1 000 Monégasques dans le secteur privé

La question de la priorité nationale est un leitmotiv chez tous les conseillers nationaux. Du coup, ils interrogent régulièrement en séance publique le gouvernement pour s’assurer du respect des règles. « La situation n’est pas si mauvaise qu’on veut bien le dire. 1 000 Monégasques travaillent dans le secteur privé », a souligné Stéphane Valéri, conseiller pour les affaires sociales et la santé. L’administration ne sera donc bientôt plus le premier employeur des Monégasques en Principauté. « On oscille entre 50 et 100 chômeurs par mois pour 3 000 salariés monégasques. On est donc sur du chômage structurel, en dessous duquel on ne peut pas aller. » Ce qui n’a pas empêché ce conseiller de gouvernement d’admettre que tous les employeurs ne jouaient pas le jeu. « On a des droits et des devoirs. Il faut respecter les lois du pays où l’on travaille. » Cependant, Stéphane Valéri a certifié que chaque semaine, le service de l’emploi refusait des embauches : « Il faut aussi expliquer à nos compatriotes qu’être monégasque ne donne pas toutes les compétences… » A.-S.F.

« Cette majorité manque de maturité »

Lors d’une conférence de presse, les élus de l’opposition Union Monégasque ont dénoncé « la politique populiste de la majorité » Horizon Monaco. Surtout vis-à-vis de la SBM et de l’Union Européenne.

Par Sabrina Bonarrigo / @SabrinaBonarigo.

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© Photo Monaco Hebdo.

Pro et anti-européens continuent de s’écharper au conseil national. Une petite phrase a de nouveau mis le feu aux poudres. Les trois élus de l’opposition Union monégasque (UM) ont été qualifiés « d’eurobéats, ultra minoritaires » par le président Horizon Monaco (HM) du Conseil national, Laurent Nouvion. C’était le 10 décembre en séance budgétaire, lors de son discours de politique générale.

« Peur »
Une accusation à laquelle l’opposition s’est empressée de répondre. Pour le trio Jean-Louis Grinda, Bernard Pasquier et Jean-François Robillon, il s’agit là d’une « rhétorique clairement lepéniste. Cette majorité manque de maturité. Pas seulement sur le dossier européen, mais aussi sur la Société des Bains de Mer (SBM). C’est une politique populiste. Ils n’ont pas d’arguments suffisamment solides pour avoir une position dans un sens ou dans l’autre. Leur seule façon d’agir est donc de faire peur à la population », estiment ces élus.

Interventionnisme
Ils en sont tous les trois convaincus. L’avalanche de critiques de la majorité HM sur la SBM n’a qu’un seul effet : plomber encore plus une entreprise déjà mal en point. « Ce n’est pas en agissant ainsi que l’on va aider la SBM. Ne tapons pas inutilement dessus. Il faut arrêter de faire de l’interventionnisme systématique sur la gestion de cette entreprise. Tout le monde y va de sa petite idée. Ils sont en train de planter cette augmentation de capital en faisant des déclarations absurdes. » Pour l’ex-président du Conseil national, Jean-François Robillon, pas de doute : il y a « un interventionnisme quasi quotidien » sur la SBM. Et ce, « à tous les niveaux de l’Etat. Comme voulez-vous qu’un groupe comme celui-ci puisse se développer et garder un cap, si à chaque fois on lui dit « 5 degrés à droite, 5 degrés à gauche » ? La SBM pâtit de ce système. Cela fait 20 ou 30 ans que tout le monde s’estime être compétent à donner des directives. »

Fonctionnaires
L’opposition UM a souhaité pousser un autre « cri d’alarme. » Il concerne le projet de loi sur les fonctionnaires qui devrait être voté courant 2015 au Conseil national. Rappel : ce texte gouvernemental prévoit de réserver le statut de fonctionnaire uniquement aux Monégasques (1). En revanche, pour les 2 500 agents de l’Etat, soit les 2/3 du personnel de la fonction publique, c’est une ordonnance souveraine qui leur donnera un vrai statut juridique. Une méthode durement critiquée par UM qui estime que diviser en deux textes différents le personnel de la fonction publique, prive les élus de leur rôle. Notamment en ce qui concerne la défense des agents de l’Etat.

« Grotesque »
« C’est inacceptable. En faisant passer une loi sur les fonctionnaires et non pas sur la fonction publique en général, on retire 70 % de l’influence du Conseil national sur la bonne marche des affaires de l’Etat, a regretté Jean-Louis Grinda. De plus, j’ai demandé quelles mesures étaient contenues dans cette ordonnance souveraine. Le ministre d’Etat m’a répondu : « Vous verrez quand elle sera signée. » C’est grotesque. Je veux qu’on défende LA fonction publique, et non pas uniquement les fonctionnaires monégasques. » Pour l’opposition c’est donc « un acte grave » pour le mandat d’élu : « Je ne comprends pas comment Laurent Nouvion laisse passer ça. C’est inacceptable pour les agents de l’Etat, pour les fonctionnaires et pour le rôle du Conseil national. »

(1) Sauf pour les emplois touchant à la direction des services judiciaires ou à la Sûreté publique.