jeudi 28 mars 2024
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Christophe Steiner : « HM, c’est le principe de la ligne d’horizon : c’est fuyant »

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Alors que le budget rectificatif 2016 a débuté le 3 octobre et que le vote devrait intervenir le 10 octobre, le président du Conseil national, Christophe Steiner a répondu aux questions de Monaco Hebdo. Propos recueillis par Raphaël Brun

Dans quel état d’esprit abordez-vous ce budget rectificatif 2016 ?

De façon sereine. Le budget a été parfaitement étudié lors des commissions plénières d’études qui ont permis des échanges fructueux avec le gouvernement. Le dialogue était ouvert, constructif et sans faux-semblants. Une séance budgétaire, c’est un peu comme une pièce de théâtre, il peut toujours y avoir des imprévus. On n’entre donc jamais de façon totalement détendue sur scène.

Comment jugez-vous le climat politique actuel ?

En interne, je suis très satisfait. Grâce aux présidents de commission, aux élus, aux équipes permanentes du Conseil national, on avance. La nouvelle méthode de travail que j’ai mise en place porte ses fruits, les commissions travaillent beaucoup. Nous essayons de pouvoir remplir l’objectif que nous nous sommes fixé, qui est de rattraper le retard législatif dont nous avons hérité. Nous avons une réunion de présidents de commissions pratiquement toutes les semaines. Ces réunions sont suivies d’un point régulier avec les juristes du Conseil national sur l’avancée des travaux.

Comment se présente l’avancée du travail législatif ?

J’espère que pendant cette session d’automne nous pourrons examiner lors des séances publiques au moins 6 ou 7 textes. Mais il faut aussi rappeler que le travail législatif se fait avec de nombreux échanges avec le gouvernement et que les journées n’ont que 24 heures…

Quelques exemples de textes à l’étude ?

De nombreux textes sont à l’étude que ce soit des projets ou des propositions de loi. À titre d’exemple on peut citer qu’en commission des finances, nous avons outre les lois de budget, des textes qui visent à renforcer la compétitivité économique de Monaco dans un monde de plus en plus concurrentiel. De même, nous déposerons bientôt une proposition de loi sur l’encadrement des reports de crédit qui devrait permettre une plus grande vérité budgétaire.

Et la commission du logement ?

La commission du logement travaille sur la proposition de loi, concernant l’introduction d’un taux variable dans le Contrat Habitation Capitalisation (CHC). Ce qui permettra aux familles ayant contracté des prêts pour souscrire des CHC de bénéficier des taux d’intérêt particulièrement bas, alors que pour le moment elles sont liées à un taux fixe de 3 % qui sera le plafond maximum du taux d’emprunt en cas de remontée des taux d’intérêt.

Et à l’international ?

En commission des relations extérieures, quatre textes de ratification sont en cours d’étude. Trois de ces textes concernent les échanges d’informations suite à la signature des différentes conventions Organisation de Coopération et de Développement Économiques OCDE et Union européenne (UE) sur les revenus de l’épargne. Le quatrième concerne la ratification de la Cop21.

Il y a aussi la Commission des Intérêts Sociaux et des Affaires Diverses (CISAD) ?

La CISAD travaille sur le texte concernant l’art dentaire, l’accessibilité du cadre bâti, sans oublier la proposition de loi sur le pacte de vie commune. Enfin, devant la commission de législation, nous avons le texte sur la cybercriminalité. Ce texte est fondamental pour Monaco.

Que pensez-vous du positionnement des élus d’Horizon Monaco (HM) et de son leader, Laurent Nouvion ?

Tout d’abord, vous me permettrez de vous rappeler que 20 des 24 élus sont issus de la liste HM. Aujourd’hui, le groupe politique récemment créé par Laurent Nouvion ne regroupe plus que 6 élus, dont certains d’entre eux, pour exister, privilégient la forme au détriment du fond. Mais il faut les comprendre, le groupe politique HM est déjà concentré sur l’élection de février 2018. Nous, nous préférons nous concentrer sur l’intérêt général et nos compatriotes en proposant des textes qui permettront de leur faciliter la vie.

Vraiment ?

À titre d’exemple, je signalerai que nous avons ouvert nos propositions de loi comme celle sur l’introduction du taux variable dans le CHC, à la signature des 24 élus. Le groupe HM, lui dépose deux propositions de loi en clan fermé ! Ça lui donne un petit côté école maternelle. Vous le voyez, plus on tente de se rapprocher de HM, plus ils s’éloignent. En fait, c’est le principe de la ligne d’horizon : c’est fuyant.

La pré-campagne pour 2018 semble donc déjà avoir commencé ?

Pour certains, cela semble être le cas. C’est une question de choix ou peut-être d’ego. Je vous laisse juger.

Comment se passe le travail dans les différentes commissions, étant donné que HM a refusé toute présidence ?

D’une manière efficace, la preuve étant l’avancée de notre travail législatif.

Comment jugez-vous la qualité de vos relations avec le ministre d’Etat, Serge Telle ?

Les échanges sont courtois. La méthode de travail est différente de celle de son prédécesseur, c’est certain. J’ai l’impression qu’il est beaucoup plus ouvert sur un certain nombre de sujets. À partir du moment où il prend un engagement, j’ai le sentiment qu’il souhaite s’y tenir. J’espère que ce sentiment se concrétisera, car nous travaillons tous dans ce sens.

Un exemple concret ?

Le projet de remembrement immobilier Très Grand Ida. Ou encore plus récemment la volonté de mettre en place avec le Conseil national une commission plénière d’étude pour que nous nous concertions sur le phasage des différents chantiers de la Principauté. Ce qui permettrait de chercher à minimiser les nuisances dont nous souffrons tous beaucoup.

Le gouvernement a répondu à vos attentes en ce qui concerne le logement ?

Il y a encore du travail à faire. Le gouvernement est un peu plus ouvert que dans le passé. Sur les opérations intermédiaires promises, il en manque toujours une. Mais on a bon espoir de pouvoir obtenir quelque chose rapidement.

De quelle façon pourrez-vous concrètement peser sur la restructuration du Larvotto ?

Il faut que les Monégasques comprennent bien que c’est grâce à l’action du Conseil national que la rénovation complète du Larvotto a été obtenue. C’est important que ce soit dit et répété, car c’est un sujet qui nous tient très à cœur.

Pourquoi ?

Je rappellerai que c’est une demande du Conseil national en contrepartie de l’extension en mer. Les études sur la promenade du Larvotto avancent. Les promoteurs travaillent sur le projet avec Renzo Piano, en concertation avec le gouvernement. Comme nous l’avions demandé, le Conseil national sera associé au développement de ce projet. Et nous pourrons y apporter nos remarques, lors des présentations qui nous seront faites.

La Société des Bains de Mer (SBM) est encore déficitaire (1) : êtes-vous inquiet ?

Il y a près de 6 ans, j’avais dit que les résultats de la SBM ne reflétaient pas la réalité parce qu’ils étaient impactés d’une manière positive par la vente d’actions Wynn Resorts. Le résultat positif n’était dû qu’à de l’exceptionnel qui était devenu récurrent. Depuis la SBM a fait d’autres investissements, mais « rien ne va plus » comme on dit. Les comptes sont dans le rouge. Quelles que soient les raisons, elle ne parvient plus à équilibrer ses comptes. C’est à l’actionnaire majoritaire de taper du poing sur la table et de réagir.

Mais la SBM vient de lancer une école des jeux ouverte à 18 candidats ?

Tout d’abord, nous ne pouvons que nous en réjouir, cela crée des emplois qui, espérons que ce ne soit pas un vœu pieux, bénéficieront en priorité à nos compatriotes.

Quel est le problème alors ?

J’ai cru comprendre qu’une école des jeux est lancée surtout parce que la mise en place de la nouvelle convention collective avait un impact plus que non négligeable sur le nombre de tables de jeu pouvant être ouvertes. Et que certains clients se voyaient refuser la possibilité de jouer, du fait de l’application à la lettre de cette convention. Ce sont en tout cas les échos que j’ai eus.

Que faire alors ?

Peut-être serait-il temps que tout le monde se mette autour de la table et fasse le point sur ce qui va et ne va pas sur cette convention. Et que l’on trouve des solutions pour l’optimiser.

Le projet de construction du parking des Spélugues pose des problèmes ?

Dans ce budget rectificatif qui s’annonçait a priori serein, alors qu’il n’y a aucune ligne rectifiée le concernant, le dossier du parking des Spélugues, joue le rôle des Visiteurs du Soir (1942).

Pourquoi ?

Comme l’a expliqué le vice-président du Conseil national Marc Burini dans Monaco Hebdo n° 986, nous avons appris plusieurs mauvaises nouvelles. D’abord, que la construction de ce parking impliquait d’abattre des arbres, ce qui n’était pas envisagé au départ. Ensuite, que sur les quelque 400 places de stationnement, il fallait en donner 90 à la SBM sous la forme d’un bail emphytéotique en échange du rachat du tréfonds. Soit l’équivalent de 20 millions d’euros. Ce qui n’avait jamais été évoqué devant l’ensemble des élus du Conseil national !

Ce dossier est donc bloqué ?

Nous avons décidé de demander des études complémentaires au gouvernement sur ces différents points. Car, par souci de cohérence, et avec une pointe d’ironie, je vous dirai que je nous vois mal ratifier la Cop21 et de l’autre, faire à notre échelle de la déforestation…

Vous avez le sentiment que le Conseil national a été trompé sur ce dossier ?

Tant qu’on ne cherche pas à nous enfumer, ce qui ne me vient pas à l’esprit, le Conseil national aura toujours de bonnes relations avec le gouvernement. Je ne suis pas là pour m’amuser. Je ne suis pas là pour jouer au poker menteur. Je recherche la franchise, l’efficacité et le rendement, en privilégiant les solutions équilibrées. À partir du moment où l’on me dit qu’il y a des problèmes sur quelque sujet que ce soit, je le comprends. Rien n’est simple alors, mettons-nous autour d’une table et cherchons une solution.

Il y a donc un problème de méthode dans le dossier du parking des Spélugues ?

Il ne faut pas que l’on nous dise les choses à la dernière minute ou après-coup. Non, je ne pense pas que le Conseil national a été trompé sur ce dossier. Je pense que ce dossier a mal été mené dès le départ. Il aurait fallu dire non et exiger les trois niveaux de parking sous le Sporting d’hiver. C’est une erreur !

Qui est responsable de ce fiasco ?

Je ne pense pas que fiasco soit le terme approprié. Je ne suis pas là pour rechercher des coupables ou des boucs émissaires. Comme d’autres, j’ai voté pour le projet de loi de désaffectation, sur la base des éléments qui nous avaient été avancés. J’en partage donc la responsabilité. Vous savez dans les Mémoires du Diable (1837-1838), Frédéric Soulié (1800-1847) écrivait : « Que Dieu nous garde non pas d’être coupable, mais d’être dupe. »

Une réunion a eu lieu le 26 septembre avec le Comité Monégasque des Professions Réglementées (CMPR) qui est inquiet vis-à-vis des négociations avec l’UE ?

Rappelons avant tout l’article 25 de la constitution : « La liberté du travail est garantie. Son exercice est réglementé par la loi. La priorité est assurée aux Monégasques pour l’accession aux emplois publics et privés, dans les conditions prévues par la loi ou les conventions internationales. » Alors oui, j’ai senti une véritable peur chez les représentants de ces professions.

Cette peur est légitime ?

Oui. Est-ce que le gouvernement va lâcher sur ce sujet ? Est-ce qu’il va opter pour une solution dans laquelle on mettrait en place des quotas ? Pour l’instant, tout ça reste flou. Ce qui crée de l’inquiétude et du doute. Il faut que le gouvernement et le CMPR se parlent en toute franchise. De notre côté, nous avons prévu des rencontres trimestrielles avec le CMPR. Mais, je remarque aussi que la vraie question sur ce sujet n’a jamais été posée.

Quelle est cette question ?

Quelles seraient les conséquences de la signature de ces accords d’association avec l’UE ? Et quelles seraient les conséquences si nous ne concluions pas ces accords ? J’ai l’intime conviction que le vrai débat est sur ce point précis, qui en fait n’a jamais vraiment été abordé.

Vous avez la réponse à cette question ?

Personnellement, je n’ai pas la réponse. Mais j’aimerais bien qu’on nous la donne, un jour. Et de préférence pas trop tard.

Que peut faire le Conseil national dans les négociations avec l’UE, alors que ça ne relève pas de ses prérogatives ?

Nous avons obtenu l’accord pour qu’une délégation du Conseil national composée de trois élus puisse participer en tant qu’observateur aux réunions des Conférences des Organes parlementaires Spécialisés dans les Affaires Communautaires (COSAC). Ces réunions rassemblent tous les députés européens.

Quel est l’objectif ?

Cela nous permettra d’établir un contact direct avec eux et de faire, à notre niveau et tout en respectant nos prérogatives constitutionnelles, un véritable travail de fond. En expliquant pourquoi le respect de la priorité nationale est fondamental pour nous. On pourra donc mener un travail de lobbying et sensibiliser les parlementaires en interne. Car il me semble que tout accord devra passer, à un moment ou à un autre, devant le parlement européen.

La prochaine réunion du COSAC aura lieu quand ?

Une première réunion est prévue dans les semaines qui viennent à Bratislava.

Qui fera partie de cette délégation composée de trois élus ?

J’ai demandé à ce qu’il y ait un représentant de chaque tendance, y compris de la minorité issue des urnes, et du nouveau groupe politique HM. D’ailleurs je trouve que ce serait très bien si Laurent Nouvion, en tant que leader de ce groupe, se portait volontaire. Il semble très motivé et tweete beaucoup sur le sujet. Alors que nous n’avions pas souhaité changer la composition du groupe, je regrette qu’il ait délégué sa place lors des rencontres que nous avons avec le gouvernement sur l’état des avancées des négociations avec l’UE.

(1) Lire notre article publié dans Monaco Hebdo n° 986.

 

Gouvernement-Conseil national : l’entente retrouvée ?

Union européenne, Société des bains de mer, logement des Monégasques… Tour d’horizon des sujets abordés lors du budget rectificatif 2016, qui s’est déroulé dans une ambiance « apaisée »Par Sabrina Bonarrigo

Conseil National vote budget politique
© Photo Conseil National.

Difficile de ne pas s’en souvenir… Il y a un an, l’examen du budget rectificatif 2015 s’était déroulé dans une ambiance explosive. Tout au long des débats, les élus Horizon Monaco avaient tiré à boulets rouges sur la « méthode » de l’ancien ministre d’Etat, Michel Roger, accusé à l’époque de tous les maux : promesses non tenues, rétention d’informations, absence de dialogue entre les deux institutions, et même, « liberté de parole » des élus souvent « limitée »… C’est aussi lors de ce budget que la fracture au sein de l’ancienne majorité commençait à éclater au grand jour. Un an plus tard, au budget rectificatif 2016, c’est une toute autre ambiance qui régnait. Il faut dire que les protagonistes ne sont plus du tout les mêmes : Serge Telle est à la place de Michel Roger et Christophe Steiner est dans le fauteuil de Laurent Nouvion…

« Psychodrames »

Au premier jour des débats, le 3 octobre, pas de clash, ni de coup d’éclat entre élus et gouvernement. Au contraire. A en croire certains élus, depuis le 27 avril, date à laquelle l’ex-président du Conseil national Laurent Nouvion a été évincé de son fauteuil, le dialogue institutionnel — jadis chaotique — aurait retrouvé des couleurs : « Pour la première fois depuis trois ans, nous allons aborder ce débat budgétaire dans une ambiance apaisée avec le gouvernement, a lancé l’élu Jean-Charles Allavena. Pas de psychodrames artificiels pendant l’été. Pas de menaces. Pas de postures dans la presse. Mais beaucoup de travail, des échanges, entre élus, et avec le gouvernement, pour faire vraiment bouger les choses. C’était le sens profond de notre vote du 27 avril : changer de méthode. Travailler au lieu de parader. Associer au lieu d’exclure. Avancer au lieu de bloquer. » Pour cet élu, c’est donc clair. Le nouveau « binôme institutionnel » Steiner-Telle, fonctionne « beaucoup mieux » que l’ancien binôme, Nouvion-Roger. « J’aurai donc attendu trois ans pour pouvoir enfin jouer mon rôle. Mieux vaut tard que jamais… »

« Paranoïa »

Pour Nathalie Amorrati-Blanc, Christophe Steiner a même été le sauveur du Conseil national. Selon cette élue, le nouveau président, a su, en « quelques semaines seulement », remettre l’institution au travail « avec un fonctionnement sain, totalement transparent et dénué de toute paranoïa… » L’ancien président du Conseil national, appréciera… Serge Telle, de son côté, a joué à fond la carte du consensus : « Je tiens à vous dire très solennellement le respect que je porte à votre institution. La méthode que nous avons commencé à mettre en place, c’est-à-dire que tous les points de vue sont recevables, que toutes les opinions peuvent s’exprimer, et que chaque fois que le gouvernement prendra une décision, il essaiera de la partager avec vous, me parait être la bonne approche. »

Brexit

Une fois les amabilités exprimées, place à l’examen du budget par le rapporteur Marc Burini. Selon cet élu, malgré un contexte économique mondial « toujours fragile », malgré l’incertitude économique créée par le Brexit, et malgré « les tensions géopolitiques et le terrorisme pesant toujours lourdement sur plusieurs pays, notamment au Moyen-Orient », les perspectives budgétaires monégasques sont plutôt rassurantes. Le BR 2016 présente en effet un résultat en excédent de 13,9 millions d’euros. Dans le détail, les recettes sont estimées à 1 milliard 219 millions d’euros, en augmentation de 6,6 % par rapport au budget primitif 2016. Et les dépenses atteignent 1 milliard 205 millions. Soit une hausse de 6 %. Marc Burini, a même insisté sur « l’excellente tenue » de la partie liquide du bas de laine de l’Etat, le fonds de réserve constitutionnel (FRC). Et ce, malgré le Brexit. « En effet, le taux de rendement du portefeuille de placement était de 2,3 % à septembre 2016. Ce qui constitue un très bon résultat eu égard aux incertitudes des marchés financiers », a précisé le rapporteur.

« Urgence »

Même satisfaction pour le ministre d’Etat Serge Telle qui a salué le fait que « l’excédent a été multiplié par 8 en 4 ans. » En revanche, après avoir fait quelques remarques sur le manque « d’orthodoxie budgétaire » dont fait parfois preuve le gouvernement, le rapporteur Marc Burini a alerté une nouvelle fois le gouvernement sur « l’urgence » de diversifier les recettes de l’Etat. En clair, il ne faut pas tout miser sur l’immobilier. « Ce sujet n’est pas malheureusement pas assez au centre des préoccupations de l’exécutif », a-t-il regretté. En effet, la TVA, qui représente la part essentielle des recettes, avec 585 millions d’euros, repose en grande partie sur le secteur de l’immobilier et de la construction. La livraison, et surtout la vente de programmes immobiliers neufs depuis plusieurs années, maximisent ces excédents budgétaires. « En l’absence de recettes de substitution équivalentes et récurrentes, si ce secteur venait à se contracter, le train de vie de l’Etat et notre modèle économique et social, en serait extrêmement affecté », craint Marc Burini. « C’est une époque que nous avons connue il y a un peu moins de 8 ans, lors de la chute de Lehman Brothers », a d’ailleurs rappelé le président du Conseil national, Christophe Steiner. Selon ces élus, il est donc indispensable de miser sur « des activités nouvelles et porteuses », comme le multi-family office dont la proposition de loi a été transformée en projet de loi par le gouvernement. « Cette activité a pour objectif d’attirer des grands professionnels du secteur financier à l’heure où Monaco doit développer ses activités on-shore et accueillir de nouveaux résidents souhaitant vivre et gérer leurs activités à partir de leur lieu d’implantation », a encore précisé Marc Burini.

« Hâtif »

Mais le ministre d’Etat, Serge Telle, ne partage pas tout à fait la même analyse. Concernant les recettes de TVA, s’il est vrai que, lors des deux derniers exercices, leur collecte dans les secteurs de l’immobilier et de la construction a enregistré une progression soutenue de + 30 % en 2014, et de + 20 % en 2015, il serait en revanche « hâtif » selon lui d’en déduire que ces recettes proviennent en trop grande partie de ces secteurs, au point que, s’ils venaient à se contracter, l’équilibre des finances publiques en serait extrêmement affecté. « En effet, même en période de forte activité dans l’immobilier et la construction, les recettes provenant de ces deux secteurs sont restées, en moyenne sur les trois exercices 2013 à 2015, inférieures à 30 % du total des recettes de TVA de l’Etat. » Ainsi, même si l’hypothèse d’un moindre dynamisme de ces recettes spécifiques « ne peut évidemment être écartée à moyen terme », rien ne laisse prévoir une baisse d’activité « de nature à remettre en cause la place traditionnellement occupée par ces deux secteurs d’activité au sein de l’économie monégasque. »

 

SBM : « Une somme astronomique d’échecs »

Plusieurs élus ont à nouveau critiqué les mauvais résultats financiers, le fort taux d’absentéisme et le climat social délétère au sein de la SBM. Par Sabrina Bonarrigo

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© Photo DR

Comme à chaque examen de budget, la Société des bains de mer (SBM) en a pris pour son grade. Et le 3 octobre, en séance publique, les élus n’y sont pas allés de main morte. Pour Jean-Michel Cucchi, le diagnostic est implacable. Que ce soit dans le secteur des jeux, dans le secteur hôtelier, ou dans son rayonnement international, à la SBM, rien ne va plus. « Le climat social est également extrêmement préoccupant, comme le montre un taux d’absentéisme record de l’ordre de 15 %, et ce, malgré l’adoption du statut unique qui, à en croire ses dirigeants, devait constituer un remède miracle », a-t-il ajouté. Or, selon cet élu, force est de constater que cette « thérapeutique se révèle inefficace, malgré son coût exorbitant et mésestimé par les dirigeants. Vous conviendrez qu’une erreur d’une vingtaine de millions d’euros, ce n’est pas rien ! » Jean-Michel Cucchi n’a donc pas hésité à interpeller directement l’Etat, qui est actionnaire majoritaire : « Jusqu’à quand le gouvernement continuera-t-il à soutenir cette spirale de l’échec ? Quand allez-vous tirer le bilan de cette somme astronomique d’échecs ? ».

Pertes

Même constat alarmant pour Thierry Crovetto, qui a rappelé que la SBM accumule des grosses pertes d’exploitation : « – 137 millions d’euros au cours des 6 derniers exercices, tous négatifs, dont – 31 millions pour le dernier en date. Sur la même période, son concurrent français, le groupe Partouche, a accumulé un résultat d’exploitation positif de 192 millions au cours des 6 exercices, tous positifs… Alors on nous dit que les jeux sont en crise, mais cela semble être surtout le cas à Monaco ! Jean Luc Biamonti a d’ailleurs indiqué que sans l’immobilier, la SBM perdrait 45 millions d’euros par an. Mais nous ne voulons pas que la SBM se transforme en foncière ! » Pour cet élu, il est même grand temps que les dirigeants sautent : « Il faut que l’Etat tire les conséquences de ces échecs répétés et change le pilote de l’avion avant qu’un crash n’intervienne. » De son côté, l’élu du groupe Renaissance, Eric Elena, a rappelé que son groupe politique a été le seul à s’être opposé à la destruction du Sporting d’hiver et au statut unique : « Il va falloir expliquer aux futures générations que l’on a sacrifiées sur la place du Casino, pourquoi ils ne peuvent pas rentrer à la SBM. »

 

Cinéma : « Un déficit inquiétant »

Rien ne va plus, non plus, au cinéma de Monaco, temporairement relogé au Théâtre Princesse Grace (TPG). L’élu Alain Ficini a en effet rappelé que ce transfert a eu de lourdes conséquences sur la fréquentation, les finances, le personnel, et la programmation des films (lire notre article publié dans Monaco Hebdo n° 979) : « Tout est lié. De 700 places réparties en 3 salles, on est passé à 260 places pour 2 salles, donc moins de recettes, des distributeurs qui rechignent à donner des films en première exclusivité, un manque de billetterie en ligne. Résultat : le compte d’exploitation présente depuis 2014 un déficit inquiétant. » Une inquiétude d’autant plus forte que le relogement du cinéma dans l’extension du futur centre commercial de Fontvieille, n’est pas envisageable avant « 2020, voire plus. Mais d’ici là, y aura-t-il encore un cinéma à Monaco ? », se demande cet élu.

 

Union européenne

« Nous ne transigerons pas sur la préférence nationale »

« Je crains l’existence d’une machine européenne qui dilue, broie, écrase, à plus ou moins long terme, les particularismes et les identités. » Cette phrase prononcée en séance publique par l’élu Horizon Monaco (HM) Christian Barilaro résume bien toute l’inquiétude qui règne autour des négociations actuellement menées entre Monaco et l’Union européenne (UE). Face à cette crainte très prononcée, notamment chez les médecins et les avocats, Serge Telle a tenté de rassurer : « Il est essentiel de dissiper tout malentendu. Il n’est pas question pour le gouvernement de sacrifier quoi que ce soit du modèle monégasque. Nous ne transigerons pas sur la préférence nationale. Comment voulez-vous que l’on puisse transiger sur ce point ? Il y a 9 047 Monégasques qui représentent 20 % de la population de Monaco, a-t-il rappelé. Je le dis pour couper court à toute rumeur et à toute interprétation abusive des négociations en cours : il n’y aura pas d’atteinte au principe des professions réglementées. Monaco ne peut pas se le permettre. » Plusieurs élus ont d’ailleurs rappelé que défendre la priorité nationale n’est pas l’expression d’un « relent de xénophobie » ou de repli sur soi. « Lorsqu’on conjugue “priorité nationale” avec “exiguïté territoriale extrême” et “position ultra-minoritaires des nationaux dans leur propre pays”, la préférence nationale perd toute connotation hideuse pour accéder au rang de notion existentielle », a d’ailleurs défendu l’élu Jacques Rit. Pour avoir un œil attentif sur ces négociations, le Conseil national a demandé — et obtenu — que trois élus participent, en tant qu’observateurs, aux réunions des conférences des organes parlementaires spécialisés dans les affaires communautaires (COSAC, lire l’interview de Christophe Steiner dans ce numéro). S.B.

 

économie

Pépinière d’entreprises : de 500 à 1000 m2 à Fontvieille

La création d’une pépinière d’entreprises à Monaco fait son chemin. Selon le ministre d’Etat, Serge Telle, un lancement serait même envisagé « pour la fin du 1er semestre 2017. » Pour porter ce « projet d’incubateur/accélérateur » de jeunes entreprises, une personne entièrement dédiée à ce projet a été missionnée au sein du département des finances et de l’économie. Selon le conseiller-ministre Jean Castellini, c’est à Fontvieille que cette pépinière sera implantée, dans des locaux appartenant à l’Etat, pour une surface minimale de 500 à 1 000 m2. « Tous types de start-up, et pas seulement dans le domaine des télécoms, seront sélectionnées », assure le conseiller qui espère au passage dénicher parmi ces jeunes entreprises « des pépites » made in Monaco. « Ce ne sont pas ces entreprises, du moins dans un premier temps, qui seront les plus génératrices d’impôts sur les sociétés ou de TVA. Mais ce n’est pas du tout ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons, c’est la diversification de l’économie mais aussi préparer en termes d’emploi, de visibilité et d’image, le Monaco de demain », a conclu Jean Castellini. S.B.

 

logement

Opérations intermédiaires en cours

Pour pallier « la pénurie de logements domaniaux », notamment durant la période 2018/2019, le Conseil national avait incité le gouvernement à réaliser des opérations dites « intermédiaires », de taille plus modeste. L’élu Marc Burini, dans son rapport, a détaillé les projets en cours et futurs. Il y a d’abord l’opération Villa del Sol, en cours de construction, au 5 avenue Saint Roman. Ce projet comportera 33 logements et 400 m2 de bureaux qui devraient être livrés en fin d’année 2017. Autre opération en cours : le Soleil du Midi, au 29 bis rue Plati, qui comportera 26 logements et 450 m2 de bureaux et commerces. Le tout devrait être livré au 2ème semestre 2019. « Il est toutefois nécessaire de démarrer dans les meilleurs délais d’autres opérations de ce type », a demandé Marc Burini. S.B.

 

CSG – CRDS

« Aidez-les à trouver une solution avec Bercy »

L’élu Jean-Charles Allavena a pris la défense des résidents — qu’ils soient monégasques, français, européens ou autres — qui paient en France la CSG – CRDS dès lors qu’ils ont des revenus locatifs sur des biens en France : « Vous le savez, M. le Ministre d’Etat, la France a été condamnée à rembourser les résidents de tous les pays de l’UE, car payer un impôt est normal, mais pas une contribution sociale qui n’ouvre pas de droits. De fait, aujourd’hui, probablement pour des raisons budgétaires, la France fait de l’argutie juridique de bas niveau et de faible morale. Elle se plie au jugement pour rembourser les résidents des pays de l’UE, mais pas ceux des pays hors UE, a-t-il regretté. Alors je suis déçu, M. le Ministre, que quand des Monégasques s’adressent à nous sur ce sujet, et que nous nous adressons à vous, vous nous disiez simplement “c’est un problème français, je ne peux intervenir, il faut que les gens agissent seuls”. Je résume, mais sans caricaturer. Alors je vous le redemande, je parle au nom d’environ 200 Monégasques, probablement un peu plus d’enfants du pays, aidez-les à trouver une bonne solution avec Bercy, ça honorerait tout le monde. » S.B.

 

 Ils ont dit

Tour Odéon : l’inquiétude

« 50 % de la partie privée de la Tour Odéon a été vendue pour un chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros. Il reste donc l’autre moitié à vendre, plus, le fameux penthouse dont les prix annoncés nous laissent perplexes : 350, 400, 450 millions d’euros ? Qui peut d’ailleurs mettre une telle somme pour ce produit loin du carré d’Or, dans un quartier démuni de tout, avec un accès digne de la rue Plati ? »

Alain Ficini. élu HM.

 

Pénurie de domaniaux ?

« Les résultats de la dernière commission d’attribution de logements domaniaux sont affligeants : 400 demandes légitimes pour 100 appartements disponibles ! Et que dire de la commission de l’année prochaine où nous aurons, au mieux, une petite centaine d’appartements de récupération à proposer. Ce qui signifie, il faut hélas le dire, qu’en 2018, la livraison des 130 appartements de l’opération L’Engelin ne permettra pas d’endiguer la pénurie. »

Jean-Michel Cucchi. élu nouvelle majorité.

 

Un fonctionnaire dédié aux droits des femmes

« Je vous demande de nommer un fonctionnaire qui agirait sur toutes les problématiques liées aux droits des femmes. Il pourrait aider les entreprises du privé à prendre les mesures nécessaires à la prise en compte de l’égalité salariale, l’accessibilité à des hauts postes de direction, et leur participation dans les conseils d’administration. »

Béatrice Fresko-Rolfo. élue HM.

 

sport

« Un manque cruel d’installations sportives »

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© Photo ASM Basket

Le constat est partagé autant par les élus que par le gouvernement. Monaco « manque cruellement d’installations sportives ». C’est Eric Elena du groupe Renaissance qui en a donné la meilleure illustration en énumérant des exemples concrets : « Aujourd’hui, le stade de foot des Moneghetti n’est plus homologué. Cela oblige certains jeunes de Monaco à s’exiler à Roquebrune, Menton, Beaulieu… voire plus loin pour pratiquer leur passion pour le football. Le club de rugby s’entraîne et joue à Blaussac. Les gymnases disponibles pour le handball, le volley-ball et le basket-ball sont saturés. Les joueurs de tennis de table sont toujours en attente d’une salle adaptée à leur discipline. Le club de squash est obligé de refuser des membres car il est complet… » Bref, face à cette situation « de plus en plus problématique », Elena propose la création d’un complexe sportif « aux portes de Monaco ». Même constat pour le rapporteur du budget Marc Burini : « Conscient que l’exigüité de Monaco ne permet pas la pratique de tous les sports in situ, il y a cependant de petits équipements qui peuvent être réalisés », a-t-il suggéré. Les élus ont par exemple demandé à ce que la terrasse du stade des Moneghetti soit réaménagée. « Le gouvernement a annoncé que la construction d’un terrain de padel et de mini-calcetto coûterait trois millions d’euros, d’ou sa décision de ne pas le réaliser. Ce sont des sommes exorbitantes ! Pourquoi ne pas savoir faire plus simple et moins cher ? Les enfants n’ont pas toujours besoin de structures munificentes pour s’amuser », a-t-il rajouté. Du côté du gouvernement, on a conscience que la gestion des espaces sportifs est devenu un gros casse-tête. L’accession de l’ASM-Basket en Pro A la saison dernière en est un exemple révélateur. « La qualification obtenue pour une compétition européenne imposera une disponibilité quasi-exclusive de la salle Gaston Médecin au profit de cette seule équipe, rendant encore plus compliquée la gestion des créneaux horaires des autres associations », a souligné Serge Telle, qui a assuré toutefois que, dès l’examen du budget primitif 2017, des propositions concrètes seront faites pour améliorer la situation. « Ces propositions incluront le réaménagement du complexe des Moneghetti », a-t-il d’ailleurs affirmé. Bonne nouvelle en revanche pour les jeunes musiciens. Le gouvernement a confirmé qu’une salle de répétition de musique sera bel et bien créée à l’îlot Pasteur. « Une solution volumétrique » a pu être dégagée. S.B.

 

Stade louis II

« Une rénovation complète » demandée

Bien que le club de Leonardo Jardim brille sur les terrains de football, c’est moins le cas des recettes engrangées par le club… « Il est dommage de constater que l’ASMFC n’engrange bon an mal an que 120 millions d’euros de recettes propres alors que Paris, par exemple, est assuré d’en percevoir 4 fois plus ! », a regretté l’élu Philippe Clérissi. Pour permettre au club de multiplier ses recettes, de faire face au fair-play financier sans forcément devoir vendre chaque année ses joueurs cadres, l’élu a ainsi demandé que les sommes nécessaires à la rénovation du stade Louis II soit débloquées. Ce qu’il préconise ? Une nouvelle couleur de sièges « bien plus identitaire », une « très nette » augmentation des loges VIP, de nouveaux salons privés, une décoration intérieure repensée, et pourquoi pas, « si la technique le permet », de nouvelles tribunes rétractables. S.B.

 

 

« Une frénésie de recrutement de fonctionnaires »

Lors de la séance budgétaire du 3 octobre, élus et gouvernement ont évoqué les effectifs de la fonction publique et l’attribution d’une prime forfaitaire pour le personnel de l’Etat. Par Sabrina Bonarrigo

Y aurait-il un trop-plein de personnel à la fonction publique ? C’est en tout cas le sentiment d’Alain Ficini qui, en séance publique, a parlé « d’une frénésie de recrutement de fonctionnaires. » Selon lui, près de 200 postes ont été créés depuis les élections nationales de 2013. « Certes, il y a eu la création de services nouveaux qui ont nécessité des recrutements comme le haut-commissariat à la protection des droits et à la médiation, l’agence nationale de sécurité numérique, la cellule Urbamer, ou encore la cellule de transition énergétique… Mais les demandes des services ne cessent d’augmenter ! », note cet élu Horizon Monaco (HM) qui rappelle qu’un seul emploi public coûte la coquette somme de… 97 000 euros par an. « Je vous laisse faire le calcul de la charge de ces recrutements sur le budget de l’Etat. Nous, nous l’avons fait. En gros, cela représente 20 millions d’euros. Rappelons au passage le côté pérenne de cette dépense… Aujourd’hui, notre économie peut supporter cette charge. Mais demain, qu’en sera-t-il si une crise comme celle que l’on a connue il n’y a pas si longtemps venait à se produire ? » Voilà pourquoi, certains élus ont suggéré l’externalisation, ou alors l’élaboration de contrats à durée définie. En revanche, pour le ministre d’Etat Serge Telle « chaque création de poste prévue au budget rectificatif a été considérée, une à une, comme nécessaires au bon fonctionnement du service public monégasque… »

Prime

Quant à la revalorisation du point d’indice demandée par le Conseil national, elle ne se justifie pas selon le gouvernement. L’exécutif serait plutôt favorable à l’attribution, comme l’an passé, d’un surplus de pouvoir d’achat sous forme de prime forfaitaire. « Cette solution présente l’avantage de ne pas constituer une dépense pérenne, et donc de ne pas peser sur les budgets à venir, a expliqué le ministre d’Etat. Pour mémoire, sur la base d’un complément de 300 euros par personne, retraités compris, sur le bulletin de paye de décembre, le coût de cette mesure avait été en 2015 de l’ordre de 1,8 million d’euros. Le gouvernement est favorable à la reconduction à l’identique de cette mesure en cette fin d’année 2016, compte tenu des bons résultats budgétaires qui devraient être enregistrés », a tranché Serge Telle. De son côté l’élu de la nouvelle majorité Thierry Poyet, également président de la commission des intérêts sociaux et des affaires diverses (CISAD) regrette toujours que le gouvernement ait fait le choix de séparer le texte régissant le statut des fonctionnaires de celui des agents de l’Etat : « Pourquoi ? Parce que, que ce soit dans le titre de la loi ou dans l’exposé des motifs, on ne parle que de modernisation de LA fonction publique et cette fonction publique est composée des deux corps. Ensuite, les règles qui s’appliquent à l’un, s’appliquent aussi à l’autre, à quelques exceptions près. Le Conseil national n’a jamais voulu enlever quelque prérogative ou quelque avantage que ce soit aux fonctionnaires : oui, nous souhaitons que le statut de fonctionnaire soit réservé aux personnes de nationalité monégasque. Pour autant, nous veillerons aussi à ce que les autres personnes soient traitées convenablement, avec humanité car elles œuvrent aussi, à leur niveau, à la qualité du service public. »