vendredi 26 avril 2024
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Monica Bellucci enchante l’opéra Garnier dans la peau de Maria Callas

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Monica Bellucci a créé l’événement pour l’ouverture de la saison 2020-2021 du théâtre princesse Grace, jeudi 15 octobre. Sur la scène de l’opéra Garnier, l’actrice italienne a interprété les confidences de Maria Callas, extraites de ses Lettres et Mémoires. Un moment d’émotion et de grâce, qui a enchanté le public.

C’est à l’opéra Garnier que Monica Bellucci avait rendez-vous avec le public monégasque, jeudi 15 octobre 2020, à l’occasion de l’ouverture de la saison 2020-2021 du théâtre princesse Grace. Un lieu hautement symbolique pour redonner vie, le temps d’une soirée, à Maria Callas (1923-1977) qui avait tissé un lien étroit avec la principauté. « C’est un endroit tellement magique et unique que c’est une source d’inspiration absolue. C’est très émouvant d’être là car Maria Callas avait une connexion très forte avec Monte-Carlo. Elle était une amie de la princesse Grace et du prince Rainier. Du coup, c’est encore plus fort de représenter les lettres ici, justement pour ce lien qui était vraiment particulier », nous a confié Monica Bellucci quelques heures avant sa représentation.

Maria by Monica

Sur scène, un grand canapé couleur ocre, copie conforme de celui que possédait la cantatrice dans son appartement parisien, et un gramophone sur lequel la diva écoutait ses propres enregistrements, accompagnent l’actrice italienne. Les cheveux tirés en arrière, vêtue d’une robe noire que portait la Callas et qu’il n’a pas été nécessaire de retoucher, la ressemblance est frappante. Est-ce la raison pour laquelle Tom Volf, le réalisateur du documentaire Maria by Callas (2017) et metteur en scène du spectacle, a décidé de lui confier ce rôle ? « Il faut lui demander », répond la star qui reconnaît toutefois que son côté méditerranéen a pu peser dans la balance. Qu’importe, sur scène, le rôle de Callas lui sied à merveille. Assise sur le canapé, Monica Bellucci lit, avec sa voix suave inimitable, les lettres magnifiques que Maria Callas avait adressées à ses proches. À ses amis Pier Paolo Pasolini (1922-1975) et Grace Kelly (1929-1982), mais aussi et surtout à son amour, Aristote Onassis (1906-1975), qui lui brisa le cœur quand il l’a quittée pour épouser Jackie Kennedy (1929-1994). Ses confidences, portées merveilleusement par la grâce de la star de cinéma, transportent le public dans un moment d’intimité avec la chanteuse lyrique. De son enfance précaire à New York à ses timides débuts sur scène jusqu’à l’explosion de sa carrière en passant par ses tumultueuses relations amoureuses, toutes les facettes de Maria Callas sont passées en revue. « Ce qui est intéressant par rapport à elle, c’est cette dualité entre la grande star, l’icône, et la femme, qui dégageait quelque chose de magique », explique Monica Bellucci. « Il y avait une certaine forme d’aura impressionnante autour d’elle. Et à côté de ça, quand on lit les Lettres et Mémoires (1), il y a quelque chose de sensible qui fait aussi qu’on peut dire que Maria Callas était une femme avec un cœur simple ». C’est d’ailleurs Maria, « la face la plus secrète » qu’interprète l’actrice italienne sur les planches.

© Photo Iulian Giurca – Monaco Hebdo.

« Moi, je pense que le temps a de l’emprise sur moi. Mais je pense que c’est le cours de la vie. Il faut apprendre à vivre avec le temps. Lutter contre lui, c’est perdu d’avance » 

Monica Bellucci

Évasive sur son avenir sur scène

Pour sa première expérience au théâtre, l’icône du grand écran est bluffante, pour ne pas dire époustouflante, dans la peau de Callas. D’ailleurs, difficile de la croire lorsqu’elle confie ressentir « une petite forme de peur » au moment de monter sur scène. « Ce n’est pas la même chose qu’au cinéma, assure l’actrice italienne, quand on fait un film, on est en quelque sorte protégée alors qu’au théâtre, je suis exposée ». « Quand on est sur scène, on ne peut pas tricher. On est dans la vérité absolue », précise-t-elle tout en confiant apprécier « cette synergie qui se crée entre le public et les comédiens ». Ce premier spectacle lui donne-t-il envie de poursuivre sur les planches ? Monica Bellucci reste évasive : « Ce spectacle m’amène déjà à faire beaucoup de travail. Car on l’a joué en italien en Italie, là on la rejoue en français, bientôt on va la préparer en anglais. Du coup, ça m’amènera à faire un long voyage international et beaucoup d’expérience. Après, pour le théâtre, on verra. Je veux déjà bien finir ce projet ». Les applaudissements nourris du public à la fin de sa représentation, jeudi soir, l’encourageront peut-être à renouveler l’expérience. Quoi qu’il en soit, Monica Bellucci a de nombreux projets au cinéma. Elle sera notamment au casting de la série L’Amour flou, adaptation du film éponyme de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, ou encore à l’affiche de L’Homme qui avait vendu sa peau, le prochain film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania. En revanche, Monica Bellucci affirme ne pas avoir été contactée par Mel Gibson pour participer à la suite de La Passion du Christ (2004). « Pour le moment, non », lâche, dans un sourire, celle qui interprétait le rôle de Marie-Madeleine dans le premier opus. Sur scène ou grand écran, l’Italienne, qui a fêté ses 56 ans fin septembre, poursuit sa riche carrière entamée en 1990, en étant toujours aussi radieuse. Quel est son secret ? « Moi, je pense que le temps a de l’emprise sur moi. Mais je pense que c’est le cours de la vie. Il faut apprendre à vivre avec le temps. Lutter contre lui, c’est perdu d’avance. Du coup, j’espère être en bonne santé du moment que j’ai deux enfants qui ont encore besoin de moi ».

1) Lettres et mémoires, Maria Callas, textes établis et traduits par Tom Volf (Albin Michel), 608 pages, 25 euros.

Vidéo : Notre entretien avec Monica Bellucci