samedi 20 avril 2024
AccueilActualitésSportL’ASM a encore du boulot

L’ASM a encore du boulot

Publié le

Malgré le bon point du nul ramené de la capitale, le club du Rocher a montré quelques signes de faiblesses. Rien d’alarmant, mais suffisant pour en tirer des enseignements.

C’était le choc attendu par tous les observateurs de la Ligue 1. « Cashico », « Principico », autant de noms octroyés à cette rencontre, comme il est aujourd’hui devenu monnaie courante d’en donner dès qu’une affiche particulière doit se jouer. Au final, le public a eu droit à un match d’un niveau certain, — bien que moins beau à voir que l’opposition au Vélodrome lors de la 4ème journée. Rapidement menés au score sur un but d’Ibrahimovic suite à un débordement de Maxwell, les Monégasques sont revenus au score par l’intermédiaire de Falcao, sur un centre de Moutinho. Côté buts, il ne fallait pas en attendre plus, tant les acteurs de cette rencontre au sommet ont fait preuve de maladresse dans la zone de vérité. Mais plus que ce manque d’efficacité flagrant, quelques enseignements importants apparaissent à l’issue de ce match.

Naïveté
Comme le montre le but encaissé, l’équipe de Ranieri manque d’expérience. Le technicien italien l’a souligné après le match : son groupe n’a que 5 matchs de L1 derrière lui (6 avec celui contre le PSG). Alors certes, les internationaux confirmés comme Falcao, Moutinho, Abidal ou même Carvalho sont là pour apporter leur vécu aux jeunes, mais la naïveté de cette équipe, à certains moments, pourrait coûter cher en fin de saison. Toujours leader à l’heure où nous écrivions ces lignes*, l’ASM joue la première place, comme l’ont annoncé plusieurs joueurs lors de leur présentation officielle cet été. Mais face au champion en titre, le « nouveau riche » du foot français a souffert. A l’image de Fabinho, coupable sur son côté droit (tout comme Ocampos), d’un placement plus qu’approximatif et d’une défense inexistante sur l’ouverture du score. Maxwell s’est engouffré sans problème dans son dos et la majeure partie des attaques parisiennes sont venues de son côté. Très porté sur l’offensive, le jeune latéral brésilien doit être plus attentif sur son placement en phase défensive. S’il a toujours été bon depuis le début de saison, notamment face à l’OM où ses montées avaient désorienté la défense olympienne, il va falloir resserrer les boulons sur le côté.

Souffrance
Car c’est tout le côté droit qui a failli dimanche soir. Ricardo Carvalho n’a pas été le plus rassurant de l’arrière garde, confirmant un peu plus les craintes liées à l’âge de cette charnière centrale. Si Abidal n’a pas été impérial, il a au moins eu le mérite de tenir la baraque. Ses nombreuses interventions en coupant les trajectoires ont annihilé un grand nombre d’occasions. Mais, lui aussi, aura-t-il les jambes pour tenir le rythme toute la saison durant ? D’autant qu’avec son statut retrouvé d’international et de titulaire dans l’axe Bleu, les trêves internationales ne lui permettront pas de récupérer. Abidal s’impose néanmoins incontestablement comme le patron de cette équipe. L’absence de Jérémy Toulalan au milieu s’est faite ressentir, car ni Obbadi ni Kondogbia n’ont son profil. Dès lors que l’ancien Bleu n’est pas là, il manque un vrai numéro 6 dans ce groupe. Récupérer le ballon devient alors très compliqué pour l’ASM, surtout lorsque l’opposition est de taille, comme cela a été le cas dimanche au Parc. Un secteur pourtant crucial dans le football, où un match se gagne souvent au milieu.

Relation
Tout n’est pas à jeter, bien évidemment. Kurzawa confirme un peu plus chaque match tout le bien que le monde du football pense de lui. La relation entre Moutinho et Falcao laisse entrevoir de belles choses, du moment que l’ASM a le ballon. Car cette équipe n’est clairement pas faite pour subir le jeu… Dès lors que l’adversaire confisque « la gonfle », ce que le PSG a très bien su faire par moments, les asémistes ont du mal. A contrario, dès qu’il y a récupération, leur capacité à se projeter vite vers l’avant en fait une équipe redoutable en contre. La qualité de balle que peuvent avoir les Moutinho, passeur décisif une nouvelle fois, Ocampos, pas en verve dimanche, ou Ferreira-Carrasco, permettent de servir Falcao ou Rivière dans les meilleures conditions. Balle au pied, les rouge et blanc n’ont à rougir d’aucune équipe, pas même Paris. Cependant, le match de dimanche soir a montré qu’ils n’étaient pas encore prêts. Ce qui semble d’ailleurs normal, le vécu commun de ces joueurs étant très récent, une bonne partie d’entre eux découvrant la L1. La maladresse parisienne a permis de revenir avec un point, mais ce ne sera pas toujours le cas. Certains n’apportent pas encore satisfaction, à l’image de James Rodriguez qui, toujours à court de forme, peine à apporter un plus sur le plan offensif. On sent la qualité du joueur, mais si le physique ne suit pas, difficile de prendre le jeu à son compte et de faire la différence.

Avenir
Comme l’a expliqué Claudio Ranieri après le match, ce groupe a de l’avenir. Les premiers matchs de la saison, comme celui contre le PSG l’ont prouvé. Autant par la qualité de jeu qui a pu être affichée, que par l’état d’esprit du groupe. Par deux fois, ils ont su trouver les ressources mentales pour revenir au score, qui plus est contre deux des équipes qui se battront jusqu’au bout pour le titre. La résistance affichée face à Paris est un facteur encourageant pour la suite. En témoigne l’abnégation de Falcao, qui, même s’il semble encore loin de sa meilleure forme, n’a pas hésité à revenir défendre et se battre au milieu de terrain pour venir aider ses coéquipiers. Car si l’impact physique n’est pas la qualité première de ce groupe, la volonté et la maîtrise qu’il peut afficher sont des gages de sûreté pour les prochaines échéances.

* Le bouclage de ce numéro est intervenu avant la 7ème journée de championnat.

« Paris a gagné aux points »

Avant le match, un grand nombre de personnes voyaient bien le PSG s’imposer face à l’ASM. Si l’opposition fut dominée par le club de la capitale, les joueurs du Rocher ont su répondre présent et faire le dos rond pour résister aux assauts parisiens.
Et profiter de leurs maladresses devant le but. Pour autant, la prestation asémiste a été saluée, notamment par Jean-Michel Aulas pour qui le vrai vainqueur est l’ASM, suite à sa victoire contre l’OM et son nul sur la pelouse du PSG. Pour Pierre Ménès, le PSG aurait dû l’emporter, tandis que Luis Fernandez, ancien entraîneur du Paris-Saint-Germain a salué le match de l’ASM, s’étonnant de la qualité du jeu, mais a tout de même précisé que « Paris avait gagné aux points » sur BFM TV.