jeudi 28 mars 2024

Une école 2.0

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Les écoles monégasques entrent de plain-pied dans l’ère du numérique. Le gouvernement a défini un plan sur 5 ans pour équiper l’ensemble des établissements scolaires publics de tablettes, tableaux interactifs et autres vidéoprojecteurs. Coût global de cette révolution numérique : 2,2 millions d’euros.

 

L’enseignement “high-tech” fait son entrée sur les bancs des écoles, collèges et lycées monégasques. A l’instar du voisin français, Monaco se met à son tour à l’heure du 2.0 avec un plan “d’enseignement numérique” sur 5 ans. Dans le détail, l’éducation nationale prévoit d’acquérir pas moins de 1 000 tablettes numériques, 130 tableaux blancs interactifs pour le primaire et 130 vidéo-projecteurs interactifs pour le secondaire. Sans oublier l’acquisition de licence de logiciels. Pour chapeauter l’ensemble de ce plan quinquennal — encore en phase expérimentale — un poste de chargé de mission “vie scolaire et numérique” sera même créé. Coût global de l’opération : 2,2 millions euros sur cinq ans. Avec, dès 2015, une inscription budgétaire de 440 000 euros au budget primitif. Quelques mécènes — dont Charles et Camilla Bourbon des Deux Siciles — ont également mis de leur poche.

 

Regain de motivation

Quels sont alors les atouts de cette éducation multimédia ? Pour ces professeurs, devenus mi-geeks mi-pédagogues, les atouts de ces nouvelles technologies sont réels. Premier avantage : ils insufflent un regain de motivation chez les élèves qui deviennent, du coup, directement acteurs et plus autonomes dans leur apprentissage. « Utiliser le support de l’image animée et du multimédia permet un apprentissage beaucoup plus ludique des connaissances. Les élèves apprennent tout en prenant du plaisir. Il y a une réelle interactivité qui se créé », résume ainsi Géraldine Rumiano, conseillère pédagogique à l’éducation nationale. Pour les élèves présentant des difficultés d’apprentissage, ils permettent également l’individualisation et la différenciation. « C’est-à-dire que l’on peut adapter les exercies en fonction de chacun de ces élèves et faire un suivi personnalisé. » Autre atout que le manuel papier n’a pas : ces tablettes et tableaux interactifs offrent des suppléments multimédia (vidéos, photos, documents), qui, de fait, enrichissent et dynamisent les cours. Pour les profs, c’est aussi un réel gain de temps. Car la préparation du travail en amont devient un peu moins encombrante.

 

Allègement des cartables ?

Pas question pour autant d’abandonner livres, cahiers et stylos. Selon cette conseillère pédagogique, conserver un ancrage dans le réel est indispensable. « On est encore dans une phase d’expérimentation. On essaie de mesurer les réelles plus-values. Il n’est pas question d’aller de façon intensive dans les tablettes. C’est essentiel de revenir sur du support papier, d’avoir encore une manipulation réelle et de garder une trace écrite de ce qui a été produit. » Chez les parents d’élèves, si certains s’inquiètent de voir leurs enfants déjà ultra-connectés hors du temps scolaire, replonger à nouveau dans le numérique à l’école, d’autres espèrent un allègement des cartables… Quant aux opposants à cette intrusion du 2.0 dans les écoles, ils ont une crainte : que l’investissement de l’enfant se porte davantage sur la forme que sur le fond… Bref, que le contenu de ces supports, très riches, (textes, images, vidéos) ne soit pas bien intégré par le cerveau qui aurait tendance à se disperser…