vendredi 29 mars 2024
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A quand un INA monégasque??

Publié le

film réalisé par TMC en 1966
Photogramme extrait d'un film réalisé par TMC en 1966 pour le Centenaire de Monte-Carlo © Photo TMC / AAPM.

Créées en 1997, les archives audiovisuelles de Monaco cherchent un local de 3?000 m2 pour accueillir le public. Et comptent bien mettre leur banque d’images sur Internet.

Par Romain Renner.

«On a du travail pour les décennies à venir ». Aux archives audiovisuelles de Monaco, les bobines s’entassent et les différents pôles du centre (vidéo, audio, documentation) sont à pied d’œuvre. « Nous avons une quarantaine d’institutions monégasques et beaucoup de particuliers qui déposent leurs films », assure Vincent Vatrican, le directeur des archives.

Pour cet établissement, équivalent de l’INA français, les projets ne manquent pas. Bien au contraire. Diffusion de films, organisation d’expositions… Les archives ont besoin de se développer pour faire face à des besoins grandissants.

« Au départ, il fallait créer cette structure pour préserver la mémoire cinématographique et audiovisuelle de Monaco, explique Vincent Vatrican, et en plus nous ne partions de rien ». Aujourd’hui, avec près de 50?000 documents et environ 300?000 photographies, les archives commencent à déborder?: « Nos missions se sont accrues et nous devons faire face à des demandes de plus en plus nombreuses. Nous avons besoin de nouvelles surfaces et de moyens renforcés ». Le gouvernement – qui subventionne les archives à hauteur de 760?000 euros par an environ –, la direction des affaires culturelles et Vincent Vatrican se sont donc réunis le 24 mars afin de trouver une solution.

Un projet « raisonnable et pondéré »

Notamment pour optimiser la consultation des documents par le public. « Nous souhaitons être accessibles à tous les publics, aussi bien aux Monégasques, qu’aux touristes ou aux scolaires », explique Vincent Vatrican. C’est pourquoi le directeur des archives souhaiterait déménager afin d’investir des locaux plus grands qui permettraient de stocker les collections ainsi que de rendre possibles les visites du public. « Je présenterai prochainement au gouvernement un projet qui porte sur la création d’un équipement de 3?000 m2 intégrant toutes les activités, détaille-t-il. C’est une idée raisonnable et pondérée dont nous devons discuter. La richesse du patrimoine audiovisuel donne une image forte de Monaco à l’étranger. » Conscient de la difficulté de trouver une telle surface en Principauté, Vincent Vatrican explique que certaines parties du local pourraient se trouver en sous-sol « comme la salle de projection et les réserves par exemple ».

Outre cette transformation physique, les archives entament également une numérisation informatique des documents. Cette évolution technologique, « la première depuis la création des archives », se fera entre 2011 et 2013. Ce procédé va permettre aux archives de disposer de fichiers vidéos « sans pour autant supprimer la numérisation physique ». Disposer d’un contenu informatique facilitera également la consultation des documents et améliorera la réactivité des archives vis-à-vis des demandes d’images dont elle fait l’objet.

Autre projet de développement du centre des archives audiovisuelles, la mise en place d’un site Internet est à l’étude. « Il s’agira d’abord d’une présentation de notre activité, explique Vincent Vatrican. à terme, on pourra le consulter avec des accès publics et un contenu plus fourni pour les professionnels ». De quoi faire des archives un véritable INA monégasque. Toutes proportions gardées…

“Nous ne cédons aucune image à des productions douteuses”

A l’approche du mariage du prince Albert II et de Charlène Wittstock, les demandes d’images affluent aux archives audiovisuelles.

Propos recueillis par Romain Renner.

M.H.?: Comment avez-vous organisé votre travail en perspective du mariage du prince??
V.V.?: Nous avons commencé le moissonnage de nos collections il y a déjà plusieurs mois en prévision des demandes que nous allions avoir. Nous avons isolé dans nos collections les images les plus rares et les plus significatives. J’ai une équipe polyvalente qui sait que les priorités sont modifiées en fonction des demandes. Lorsqu’elles ont trait au mariage, nous les traitons en urgence.

M.H.?: D’où viennent ces demandes??
V.V.?: Ce sont des sociétés de production qui réalisent des émissions pour la télévision. Par exemple, la chaîne allemande ZDF se tourne vers nous pour la cinquième année consécutive. Ils ont déjà réalisé de très bonnes émissions sur la famille princière. Notre déontologie n’a pas changé?: nous examinons au préalable le sérieux de chaque demande. Nous ne cédons aucune image à des productions douteuses. Si tant est qu’on puisse le déterminer à l’avance?! De plus, nous avons une politique de traçabilité des images qui nous permet de savoir à qui nous vendons des documents et comment ils sont utilisés.

M.H.?: A quels tarifs les cédez-vous??
V.V.?: Le prix de nos images varie en fonction du contexte de leur utilisation, du territoire couvert par la diffusion et de leur éventuelle mise en ligne sur Internet. La fourchette est bien large. Le prix moyen d’une diffusion avec possible rediffusion varie entre 500 et 1?000 euros la minute d’archives livrée, quelle que soit la nature des documents. Celles livrées éventuellement dans le cadre d’un reportage historique sur Monaco dans le cadre du mariage prochain ne dérogeront pas à la règle.

M.H.?: Et en ce qui concerne la collecte des images??
V.V.?: Au titre du dépôt légal, toutes les productions monégasques réalisées pour le mariage doivent nous être déposées. Nous aurons également en retour des copies de courtoisie des programmes pour lesquels nous avons fourni des images. Par contre, nous n’avons aucun moyen de récupérer les productions étrangères.