Le restaurant Intempo du Méridien Beach Plaza vient de conclure un partenariat avec le chef catalan Sergi Arola. Véritable star de la gastronomie espagnole, ce chef est doublement étoilé par le guide Michelin. Il participe également à plusieurs programmes télévisés, comme Master Chef au Chili. Interview.
Que représente pour vous ce partenariat avec l’Intempo, à Monaco ?
Pour moi qui suis originaire de Barcelone, c’est fou de se dire que j’ai un restaurant à Monaco aujourd’hui. Monaco, qui représente l’espace chic, l’espace cool, la famille princière, le glamour… C’est un rêve que je n’imaginais même pas réalisable. Et ce partenariat avec l’Intempo est incroyable.
Comment s’est-il concrétisé ?
C’était une coïncidence. Initialement, c’est la direction de l’hôtel Méridien qui m’a contacté, car elle me connaissait déjà par l’intermédiaire du Penha Longa Resort au Portugal, et du W Verbier en Suisse. Ensuite, tout est allé très vite.
Vous êtes doublement étoilé au Michelin : vous visez une nouvelle étoile à Monaco ?
Deux étoiles ça suffit (rire). En vérité, ce sont des projets comme celui-ci, au Méridien, qui me procurent le plus de plaisir, car ils me font rencontrer des gens. J’ai, par exemple, un petit bar à tapas à Santiago, au Chili, qui est plein tous les jours, car je voulais créer un concept accessible à tous, même à ceux qui me voient à la télévision et qui veulent goûter ma cuisine.
Le guide Michelin, c’est important pour vous ?
Le Michelin, c’est bien. Mais je suis fier aussi de faire une cuisine simple et accessible, une cuisine à partager. Une cuisine décontractée.
Comment définir votre cuisine ?
C’est une cuisine de complicité et de proximité. Je veux, avant tout, faire plaisir aux gens. Car je pense qu’aujourd’hui la cuisine est devenue trop intellectuelle et prétentieuse. Après deux ans de pandémie, les gens ont besoin de se libérer de leur quotidien, et de profiter d’un bon moment à table.
« Le Michelin, c’est bien. Mais je suis fier aussi de faire une cuisine simple et accessible. Une cuisine à partager »
D’où tirez-vous vos influences ?
Je fais une cuisine contemporaine, et surtout méditerranéenne, qui s’inspire du monde. En 35 ans de carrière, j’ai ouvert des restaurants dans 23 pays. Et, forcément, j’y ai puisé différentes influences, et des connaissances nouvelles.
Avec quels produits allez-vous travailler à l’Intempo ?
Avec les produits de la mer, forcément. Ici, à Monaco, le plus important pour moi était de revenir aux sources, c’est-à-dire la Méditerranée, qui est très présente dans mon cœur. Je vais concocter des plats à partir de produits de proximité, des produits de la Provence.
Des chefs vous inspirent sur le territoire ?
J’aime beaucoup Alain Ducasse. Et j’ai de très bonnes relations avec Mauro Colagreco, qui possède de grandes cuisines. Elles sont peut-être plus petites ici, mais c’est très bien ainsi. Mieux vaut être une fourmi sur la Côte d’Azur, qu’un éléphant à New York.
« Ce sont des projets comme celui-ci, au Méridien, qui me procurent le plus de plaisir, car ils me font rencontrer des gens »
Comment vous est venue l’envie de devenir chef ?
Ma première référence, c’était le livre Ma cuisine du soleil, de Roger Vergé (1930-2015) (1). Ça devait être en 1986, je me souviens de cette photo de Roger qui posait avec sa femme, sur un petit bateau, sur une côte de Provence. En voyant cette photo, j’ai su que je voulais vivre la même chose.
Les médias sont indispensables dans la carrière d’un chef ?
Non, pas du tout. Devenir un personnage de télévision, ce n’était pas mon ambition première. Car j’ai d’abord beaucoup travaillé dans mes restaurants de Madrid, avant de faire de la télévision. Il est plus important de s’associer avec des établissements et des marques. Ma carrière dans l’hôtellerie de luxe est plus importante, par exemple. Ça en dit plus que le Michelin ou que la télévision.
« Ce partenariat nous amène une image internationale »
Quelle est la nature de ce partenariat entre le restaurant Intempo de l’hôtel Le Méridien Beach Plaza et le chef Sergi Arola ? Laurent Colin, chef exécutif de l’établissement, explique à Monaco Hebdo qu’il s’agit d’un « partenariat permanent, dans le sens où la carte va perdurer toute l’année. Sergi fera, quant à lui, des allers-retours et il travaillera avec nos équipes. Mais son nom va demeurer, et l’établissement va devenir l’Intempo by Sergi Arola. On a déjà une clientèle, mais, pour l’image et l’histoire à raconter sur l’Intempo, on a maintenant une nouvelle identité. Ce partenariat nous amène une image internationale grâce à Sergi. Il prouve que, malgré les cinquante ans de cet hôtel, on peut encore proposer quelque chose. » Côté saveurs, Laurent Colin définit la carte de Sergi Arola comme celle d’une brasserie chic, avec une carte contemporaine espagnole, et des cuissons au barbecue : « La carte totale est lancée depuis jeudi 28 avril 2022 au soir, avec 45 plats. Elle a une vraie identité. » Compter entre 26 euros pour un menu (entrée et plat, ou plat et dessert), et 36 euros (entrée, plat et dessert) en semaine, ou 75 euros, en moyenne, à la carte.
1) Ma cuisine du soleil, de Roger Vergé (Robert Laffont), 382 pages, 14,99 euros (format numérique), 35,40 euros.
