jeudi 25 avril 2024
AccueilActualitésJudiciaireHélène Pastor disparue, ses assassins toujours en fuite

Hélène Pastor disparue, ses assassins toujours en fuite

Publié le

Les obsèques d’Hélène Pallanca-Pastor, visée par un tireur le 6 mai à Nice, ont eu lieu mercredi matin dans l’intimité familiale au cimetière de Monaco. L’enquête visant à élucider son assassinat est désormais instruite à Marseille.

A la chapelle du cimetière de Monaco, mercredi matin, un dernier hommage a été rendu à Hélène Pastor, victime, avec son chauffeur–majordome Mohamed Darwich, d’un tueur et son complice le 6 mai à Nice. Une cérémonie discrète et restreinte aux intimes d’Hélène Pastor. Le 20 mai dernier, le parquet de Marseille ouvrait une information judiciaire pour « tentative d’assassinat en bande organisée, assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes. » Après avoir été instruite dans un premier temps à Nice, l’affaire Pastor l’est désormais à Marseille par deux magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), spécialiste de la criminalité organisée. L’enquête sur la fusillade, qui a coûté leurs vies à Hélène Pastor, 77 ans, et son chauffeur Mohamed Darwich, 64 ans, a été confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ).

« Tueurs à gage »
Le 21 mai, la tentative d’assassinat devait ainsi être requalifiée en assassinat en bande organisée. Hélène Pastor décédait de ses blessures au thorax, au cou et à la face. L’autopsie, pratiquée le 23 mai, confirmait que les gerbes de plomb reçues lors de l’embuscade qui lui avait été tendue à la sortie de l’hôpital L’Archet l’avaient bien mortellement blessé. Le prince Albert et le gouvernement monégasque ont fait part de leur émotion et exprimé leurs condoléances aux enfants et à la famille de l’une des héritières de l’empire immobilier. Deux questions demeurent en suspens : qui a tué Hélène Pastor et Mohamed Darwich ? Et pourquoi ? Ces interrogations, les juges d’instruction Christophe Perruaux et Christine Saunier-Ruellan tenteront d’y répondre.
Les témoignages des témoins présents sur les lieux, les vidéos réalisées avec leurs smartphones et les bandes vidéo des caméras de surveillance sont examinés pour tenter d’identifier le tireur et son complice, mais aussi pour retracer leur itinéraire avant et après les faits. Les signaux des téléphones portables captés par les bornes situées dans le secteur de l’Archet le 6 mai entre 16h et 19h10 sont recensés. Aucune hypothèse n’est écartée mais selon Le Monde, « les enquêteurs sont convaincus que les deux malfaiteurs sont des « tueurs à gage. »» Le 17 mai, Hélène Pastor avait été brièvement entendue par la brigade criminelle de la police judiciaire niçoise. Elle avait fait part aux enquêteurs de son incompréhension quant au mobile du guet-apens et ignorait qui aurait pu lui en vouloir. Le docteur Claude Pallanca, consul de Russie à Monaco, avait confirmé les dires de son ex-épouse à Nice-Matin : « Je lui ai demandé : quelqu’un vous a-t-il menacé ? Jamais personne, m’a-t-elle affirmé. C’est incompréhensible. » Le mode opératoire, jugé « amateur » par plusieurs experts en criminalité, laisse perplexe les enquêteurs. Devant L’Archet, le tireur avait utilisé un fusil de chasse, sûrement à canon scié. Il avait tiré devant témoins à deux reprises en direction de la voiture à bord de laquelle se trouvaient Hélène Pastor et son chauffeur Mohamed Darwich avant de s’enfuir à pied avec son complice.

Un maître-chanteur jugé le 13 juin
Au tribunal correctionnel de Marseille, l’affaire Pastor a été abordée pour la première fois le 16 mai dernier. La veille, Jérôme Bat, un Marseillais de 43 ans au chômage résidant à Nice, soupçonné d’une tentative d’extorsion de fonds envers un membre de la famille Pastor, était interpellé. Il aurait ainsi essayé d’extorquer 10 à 30 millions d’euros en échange d’informations sur l’éventuel commanditaire de l’assassinat. Niant les faits, il a sollicité un délai pour préparer sa défense. Son procès se tiendra le 13 juin. D’ici là, Jérôme Bat a été placé en détention provisoire.