Edito n°1180 : Tendu

Un peu plus de 120 jours après son arrivée en principauté, le ministre d’Etat Pierre Dartout a reçu Monaco Hebdo. Dans le long entretien qu’il nous a accordé, il dresse un premier bilan de son action. Arrivé en pleine crise sanitaire, il a dû immédiatement composer avec une problématique délicate, qui est aussi une ligne de conduite défendue par son gouvernement : tenter de conjuguer santé et économie. Un pari très difficile, qui justifie en bonne partie les changements réguliers de mesures pour tenter d’endiguer la pandémie de Covid-19. Une pandémie qui est actuellement dans une phase ascendante, puisqu’en seulement quelques semaines le taux d’incidence a explosé : de 113,16 cas positifs pour 100 000 habitants pendant la semaine du 14 décembre 2020, nous sommes passés à 410 cas pour la semaine du 4 janvier 2021. Résultat, le taux de positivité, c’est-à-dire le nombre de cas positifs par rapport au nombre de personnes testées, a grimpé à 7,44 %, contre 3,5 % fin 2020. Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 12 janvier 2021, on apprenait qu’une sixième personne était décédée à Monaco dans la nuit du 10 au 11 janvier au centre hospitalier princesse Grace (CHPG). Âgée de 72 ans, elle avait été testée positive au Covid-19. C’est déjà le troisième décès lié à cette épidémie qui touche Monaco depuis le début de l’année 2021, une année qui commence donc bien mal. Depuis fin février 2020, 1 070 personnes résidentes en principauté ont été contaminées par le coronavirus. Dans un contexte qui s’est considérablement tendu, le gouvernement a donc décidé d’agir et de ramener le couvre-feu à 19 heures, contre 20 heures auparavant. Les salles de sport sont à nouveau fermées. Les restaurants conservent uniquement leur service de midi et la possibilité de faire de la vente à emporter avant 19 heures. Même chose pour le casino ou les salles de spectacle qui doivent donc supprimer leurs activités en soirée. « Nous devons être pragmatiques », nous a expliqué Pierre Dartout. Les nouvelles mesures sanitaires prises par le gouvernement sont en vigueur jusqu’à la fin du mois de janvier. Elles seront réévaluées dans les semaines qui viennent pour être à nouveau ajustées, selon l’évolution du contexte épidémique. Face à un virus qui ne faiblit pas, et qui présente désormais des variants encore plus contagieux, Pierre Dartout sait qu’il n’a pas le choix : il faudra continuer à constamment s’adapter à une situation qui n’en finit pas d’évoluer, dans un sens ou dans un autre.