Edito 1167 : Parole

Pour la première fois depuis son arrivée en principauté en mars 2020, l’archevêque de Monaco, Monseigneur Dominique-Marie David, s’est longuement confié à un média. Pour Monaco  Hebdo, il raconte dans ce numéro comment il a dû s’adapter, alors que son installation a coïncidé avec le début du confinement. « L’année 2020 a débuté par trois surprises, que je résumerais en trois mots : évêque, Monaco et confiné », nous a raconté l’archevêque de Monaco. Face à la pandémie de Covid-19, il a dû faire des choix et assumer des positions jamais vues auparavant, et qu’il ne pensait pas devoir tenir en arrivant en principauté : « Mes premières décisions n’ont pas été très positives, puisqu’il s’agissait de décourager les fidèles d’aller dans les églises. Ce qui, pour un évêque, n’est pas forcément ce qu’il s’attend à faire en arrivant… » S’il a fallu s’organiser pour protéger les fidèles de cette épidémie de coronavirus, au fil du temps, il a aussi fallu se questionner sur l’impact spirituel de cette crise. « Je me souviens de la messe le dimanche dans une cathédrale vide. C’est quelque chose que je ne souhaite à personne. C’était inédit. Car finalement, un prêtre sans fidèles, il fait quoi ? Cela m’a fait réfléchir… », nous a confié Monseigneur Dominique-Marie David. Et puis, le Covid-19 a généré un impact économique qui touche aussi l’Eglise. En Francel la Conférence des évêques de France (CEF) a indiqué que la suppression des célébrations religieuses pendant 10 semaines a engendré un trou dans les caisses estimé entre 40 à 50 millions d’euros. A Monaco, aucun bilan chiffré n’a été réalisé. Comme la religion catholique est reconnue comme religion d’Etat, un budget est établi dans chaque paroisse, et c’est donc l’Etat qui finance les manques éventuels. « Cette année, l’Etat devra donc sans doute combler un peu plus que d’habitude. Mais nous avons fait comme tout le monde, en réduisant nos dépenses de 5 %, comme demandé. La situation à Monaco ne doit pas nous dédouaner d’une certaine responsabilité », estime l’archevêque de la principauté. Quant à ses relations avec le gouvernement et les élus du Conseil national, Monseigneur Dominique-Marie David promet de les limiter au strict nécessaire, pour éviter d’être « inaudible ». Ce qui ne l’empêchera pas de s’exprimer quand il jugera le moment opportun. Ses premières prises de parole seront alors scrutées avec intérêt.