Edito 1166 : Générosité

Les associations caritatives doivent-elles s’inquiéter d’une baisse des dons ? En cette période de pandémie de Covid-19, les Monégasques et les résidents sont-ils moins enclins à sortir leurs portefeuilles ? C’est la question que Monaco Hebdo a posée cette semaine au président et fondateur de la fondation Flavien, Denis Maccario. Alors que les associations misent beaucoup sur une multitude d’événements pour récolter des fonds, la plupart sont annulés pour cause de coronavirus. A commencer par ce qui aurait dû être pour la fondation Flavien la 7ème édition du Trott’n’Roll : « Quand les gens se déplacent sur un événement, ils s’investissent physiquement, mais ils ont aussi tendance à participer financièrement. Du coup, sans événements à cause du Covid-19, les gens participent beaucoup moins. Et ça, ça se ressent dans le monde associatif, et pas que dans nos thématiques à nous », explique Denis Maccario. La crise du coronavirus fragilise les finances d’un certain nombre d’associations qui sont donc entrées en résistance. Il faut se réinventer, et imaginer de nouveaux moyens de collecter les dons. C’est bien sûr vers le numérique et Internet que se sont dirigés la plupart d’entre eux, à commencer par la fondation Flavien, qui encourage ses donateurs à se rendre sur son site, fondationflavien.com. Mais tout n’est pas si sombre. Selon un sondage Ipsos/Apprentis d’Auteuil réalisé du 19 au 28 mai 2020 auprès de 1 500 personnes et publié le 4 juin 2020, 65 % des Français affirment que la crise sanitaire et ses conséquences les ont motivé pour être plus solidaires. Chez les hauts revenus, ce pourcentage atteint 75 % et même 79 % chez les moins de 25 ans. En revanche, l’aide apportée est concentrée sur leur entourage (74 %), et sur des dons en nature, comme de la nourriture ou des vêtements, par exemple (54 %). Les dons en argent n’arrivent qu’en troisième position (44 %). Mais la vraie bonne nouvelle est ici : en France la générosité reste au même niveau qu’en 2019, puisque 51 % des Français ont planifié un don à une association ou à un organisme caritatif cette année. Enfin, un chiffre intéressera tout particulièrement le monde caritatif monégasque : dans les foyers les plus riches, qui affichent au moins 120 000 euros de revenus annuels, ce taux grimpe à 82 %, contre 77 % en 2019. Et 49 % de ces hauts revenus envisagent de donner davantage qu’en 2019. Mise à l’épreuve par le Covid-19, la solidarité fait mieux que résister.