Edito 1225 : Eau

La crise mondiale de l’eau est déjà là. Dans son rapport publié le 5 octobre 2021, l’Organisation mondiale de météorologie (OMM), des Nations Unies rappelle qu’un quart de la population mondiale est touché par ce phénomène. Selon le rapport de l’ONU-eau publié en 2018, les besoins en eau devraient grimper de 20 à 30 % par an d’ici 2050. La hausse devrait même être de 60 % pour l’agriculture, et de 80 % pour la production d’énergie d’ici 2025. Mais déjà, plus de 30 % des grands systèmes d’eau du sous-sol sont dans le rouge. Du coup, on a commencé à utiliser les « eaux fossiles », des réserves souterraines qui, une fois épuisées, ne se renouvelleront pas. Face à ce constat, une série de solutions ont émergé. Reboisement, végétalisation des villes, relance des zones humides (plus de 60 % ont disparu depuis 1 900), parkings qui permettent aux pluies de s’infiltrer, une agriculture qui lutte contre l’érosion des sols, construction de « villes-éponges » sur le modèle chinois… Globalement, l’idée générale est de redonner à la nature davantage d’espace, et de stopper l’étalement des villes. Monaco, à son échelle, agit. Sur son territoire, la gestion de l’eau est confiée à la Société monégasque des eaux (SMEaux), qui veille sur la qualité de l’eau, mais aussi à limiter le gaspillage. « Depuis une dizaine d’années, grâce aux actions menées par l’État, le secteur privé et les particuliers, les consommations d’eau potable diminuent en moyenne de 1 % par an en principauté », indique le département des relations extérieures et de la coopération. À l’international, la principauté s’implique dans une série de projets qui visent à préserver l’eau, en misant notamment sur une agriculture plus responsable et sur des circuits de distribution plus justes, notamment en Tunisie, au Burkina Faso, au Sénégal et à Madagascar. De plus, Monaco a injecté 3,7 millions d’euros dans le fonds vert pour le climat, pour la période 2020-2023. Il y a urgence à agir, car la crise est imminente. Deux milliards de personnes, soit un quart de la population mondiale, n’ont pas accès à l’eau potable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 500 000 personnes meurent chaque année parce qu’elles ont bu de l’eau contaminée par des matières fécales, ce qui les expose à des maladies comme la typhoïde ou le choléra. Face à une demande en eau de la population mondiale qui ne cesse de croître, les regards sont tournés vers l’innovation et les nouvelles technologies. Des applications consacrées à la gestion de l’eau, mais aussi des eaux usées, ont été lancées. Elles prennent en charge toutes les étapes du cycle de l’eau, de la collecte, à la distribution, en passant par l’utilisation et à son rejet. Sur ce sujet, Monaco pourrait aussi apporter son aide, notamment grâce à son incubateur de startups, MonacoTech.