samedi 27 avril 2024
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Edito n°1183 : Climat

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L’information est tombée le 1er février 2021. Météo France a publié une étude dont les conclusions sont accablantes. Selon les chiffres mis en avant dans ce document, dont de larges extraits ont été publiés en exclusivité par le quotidien Le Monde, les températures moyennes risquent d’augmenter de 3,9 °C sur la période 2070-2100 par rapport à la période 1976-2005. Pire, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas davantage réduites, la hausse pourrait alors atteindre jusqu’à + 6 °C pendant l’été. Les pics de température pourraient même flirter avec les 50 °C, et les vagues de chaleur pourraient s’installer dans la durée. « Dans les deux ou trois prochaines décennies, le futur est déjà écrit : le réchauffement va se poursuivre [à cause de l’inertie de la machine climatique — NDLR], a expliqué au Monde Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie à Météo France et coordinateur de ce rapport. Mais, à partir de 2040-2050, tout est possible. Cela dépend de nos actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Soit le réchauffement s’atténue, soit on va arriver à un climat très éloigné de celui qu’on connaît actuellement en France. » Et au vu du contenu de ce rapport, « très éloigné » est un euphémisme. Quels que soient les différents scénarios étudiés, du plus optimiste au plus pessimiste, le nombre de jours pendant lesquels la France et Monaco seront plongés dans des vagues de chaleur va augmenter. Dans le pire des cas, le contexte changerait radicalement, puisqu’on passerait alors, en moyenne, à 20 à 35 jours de canicule par an à la fin du siècle, au lieu de 3 à 4 jours pendant la période de référence 1976-2005, qui a été prise en compte dans ce rapport. Très logiquement, les périodes de froid seront considérablement réduites, et ce, quel que soit le scénario retenu. D’ici la fin du siècle, dans le meilleur des cas, le nombre de jours de vagues de froid pourrait être réduit de moitié. Pour les scénarios moins optimistes, ce nombre pourrait même se limiter, en moyenne, à un seul jour par an. Globalement, les pluies seront plus intenses et plus nombreuses, entre + 2 % et + 6 %, selon le scénario retenu. En fin de siècle, si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les pluies devraient enregistrer une hausse de + 9 % à + 20 % l’hiver, et une baisse qui pourrait atteindre jusqu’à – 22 % l’été. Du coup, les périodes sans pluie l’été augmenteraient de 30 % à 50 % à la fin du siècle, ce qui tend à faire grandir les risques d’incendie à grande échelle. Pour éviter le pire, la France doit donc accélérer fortement ses efforts concernant la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. De son côté, le 12 décembre 2020, lors du cinquième anniversaire de l’accord de Paris sur le climat, le prince Albert II a relevé l’objectif monégasque de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 55 % d’ici à 2030. Plus que jamais, la situation climatique l’exige.