Edito n°1286 : Ambition

Son intervention était très attendue. Le 12 mai 2023, Stéphane Valeri s’est présenté devant les journalistes pour la première fois depuis qu’il est officiellement devenu président-délégué de la Société des bains de mer (SBM), le 24 février 2023. Depuis son arrivée, il n’a pas chômé. Les nominations et les changements dans l’organigramme de cette entreprise se sont multipliés, et personne n’y a résisté, quelle que soit son ancienneté et son expérience. A titre d’exemple, arrivé à la SBM en août 1997, Yves de Toytot a ainsi été remplacé par Vincent Bouvet au poste de directeur administratif et financier. Stéphane Valeri a aussi décidé de réactiver le poste de directeur général de la SBM, une fonction en sommeil depuis 2011, qu’il a attribuée au Monégasque Albert Manzone. Objectif affiché : être secondé dans les choix opérationnels de l’entreprise au quotidien. Autre changement : le comité exécutif est passé de six à neuf membres, et six membres sont nouveaux. « Pour résumer, nous sommes là pour nous projeter vers l’avenir, en nous appuyant sur tout le travail qui a été accompli jusque-là, sous la présidence de Jean-Luc Biamonti. Mais qui dit nouvelle présidence, dit forcément nouvelle ambition », a lancé Stéphane Valeri devant la presse. Et de l’ambition le nouveau président-délégué de la SBM n’en manque pas. Comptablement, il souhaite que son premier exercice, qui couvrira la période 2023-2024 soit « au moins aussi bon » que celui qui se termine, avec dix mois assumés par son prédécesseur, Jean-Luc Biamonti, et qui s’annonce « excellent ». Pour atteindre cet objectif, il pourra s’appuyer sur un nouvel outil qui promet beaucoup : un Café de Paris restructuré et remis au goût du jour. Avec notamment sept boutiques de luxe, et donc de nouveaux locataires, ainsi que l’enseigne Amazónico, un concept de restauration brésilien qui s’appuiera sur une grande terrasse de 1 000 m2 pendant plus de la moitié de l’année. Stéphane Valeri a aussi évoqué l’avenir de la SBM, qui passera par la restructuration de la presqu’île du Sporting d’été, une « grande source de profits futurs » a-t-il prédit. L’avenir, ce sera aussi le Méridien Beach Plaza, un hôtel de 400 chambres, qui dispose d’une plage privée, et dont le sol et les murs sont la propriété de l’Etat monégasque. Depuis le 1er juillet 2012, la SBM exploite ce fonds de commerce. Pour le moment, elle le loue jusqu’en 2026 à Marriott International, qui possède la chaîne Méridien. « Cela nous rapporte entre 1 et 3 millions d’euros, selon les années », avait indiqué Biamonti en octobre 2017. Et après 2026 ? Stéphane Valeri a annoncé que la SBM serait candidate pour la suite, avec un plan assez clair : « Le bâtiment du Méridien est un Holiday Inn des années 1970. Il ne doit pas être amélioré et rénové. Je pense qu’il doit être détruit et refait complètement. » L’ambition nouvelle de Stéphane Valeri passera aussi par l’international. On se souvient qu’en octobre 2021, lorsqu’il était en politique et président du Conseil national, il avait regretté que la SBM rate une opportunité de rachat d’un casino à Londres. Le Conseil national avait alors parlé d’un « dysfonctionnement », et même d’un « échec » [à ce sujet, lire notre article Conseil national : le rachat raté d’un casino à Londres fait débat]. Pour éviter que l’histoire ne se répète, il a donc chargé un autre Monégasque, Pascal Camia, qu’il a nommé directeur du développement international, d’étudier les opportunités qui se présenteront, à commencer par l’achat d’un établissement hôtelier dans les Alpes. De quoi se donner de l’ambition, tout azimut.