Edito n°1231 : Urgence

Depuis le 24 février 2022, c’est le chaos qui règne en Ukraine. À 5h05 du matin, la Russie a envahi ce pays de plus de 44 millions d’habitants. Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 1er mars 2022, la défense de Kiev s’organisait, dans l’attente de voir arriver les forces russes. Des centaines de véhicules de l’armée russe se trouvaient alors à moins de 25 kilomètres de la capitale ukrainienne. Dans Kiev, l’armée et les volontaires, épaulés par les civils, faisaient de leur mieux pour se préparer au choc. Pendant ce temps, la seconde ville du pays, Kharkiv, affrontait les missiles et l’artillerie russe. Le 1er mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé que « la façon dont nous répondons aujourd’hui à ce que fait la Russie déterminera l’avenir du système international. Le destin de l’Ukraine est en jeu, mais notre propre destin est également dans la balance. Nous devons montrer la puissance qui réside dans nos démocraties ». De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz a lancé : « Le bain de sang doit cesser », tout en assurant que l’Europe prendrait « à coup sûr » de nouvelles sanctions contre la Russie. En début de soirée, le 28 février 2022, le prince Albert II s’est exprimé par le biais d’un communiqué de presse, dans lequel il a « fermement » condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Exprimant son « entière solidarité à la population ukrainienne, victime des opérations militaires et des bombardements », il a soutenu « les appels en faveur d’un cessez-le-feu immédiat ». Sur le plan des sanctions économiques contre la Russie, le prince a assuré que « conformément à ses engagements internationaux, la principauté a adopté, et mis en œuvre sans délai, des procédures de gel de fonds et de sanctions économiques identiques à celles prises par la plupart des États européens ». Le 1er mars 2022, on ne connaissait pas encore l’intégralité des sanctions occidentales adoptées contre la Russie, pas plus que leur efficacité réelle, qui restait encore difficilement mesurable. Les liaisons aériennes vers l’Europe étaient à peu près toutes coupées, et, en Russie, les distributeurs de billets fonctionnaient au compte-gouttes. La Bourse russe avait tiré le rideau et devait fonctionner de façon partielle jusqu’au 5 mars 2022. Le poids du gel de l’argent russe conservé à l’étranger, que ce soit en euros ou en dollars, commençait à se faire sentir. À Monaco, le gouvernement suit avec attention l’évolution de cette guerre en Ukraine, et n’écarte pas un scénario dans lequel la principauté verrait son économie impactée. En parallèle de cette très sombre actualité, un nouveau rapport du GIEC sur les conséquences concrètes du réchauffement climatique a été publié le 28 février 2022. Passé quelque peu inaperçu derrière le conflit en Ukraine, ce document montre que la situation s’est considérablement aggravée depuis la précédente évaluation, qui remonte à 2014. Désormais, les impacts climatiques sont plus nombreux et d’une ampleur plus sévère. La situation relève d’une question de vie ou de mort, puisqu’il est question de tempêtes, d’inondations, d’incendies, de canicules, d’épidémies, de millions de réfugiés, et d’extinctions d’espèces déjà en danger. L’urgence à agir est plus que jamais là. Tout comme il est urgent de trouver une sortie pacifique à cette guerre qui a éclaté en Ukraine.