Edito n°1219 : Scénario

Ça remonte en flèche. Depuis quelques semaines, à Monaco, le taux d’incidence (1) n’en finit pas de grimper : 54,76 le 8 novembre 2021, puis 106,91 le 15 novembre, et 198,17 le 22 novembre, soit près de quatre fois le seuil d’alerte, qui est fixé à 50. Le contexte est quasi-identique dans les Alpes-Maritimes, avec un taux d’incidence à 224 le 19 novembre 2021. Le taux de positivité est, lui aussi, similaire, avec 3,5 à Monaco et 3,8 dans le département voisin. La vraie différence se situe du côté du taux de vaccination. Si 75 % des Français ont reçu deux doses de vaccins, les chiffres communiqués début novembre 2021 par l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (Imsee) dans le cadre de son Observatoire du Covid-19, montrent que seulement 58 % des habitants de la principauté présentent un schéma vaccinal complet. On se souvient que, le 20 juillet 2021, 43,88 % de la population de la principauté avait reçu deux doses de vaccins. Ce chiffre était alors à peu près identique à la France. Quatre mois plus tard, la progression s’est considérablement ralentie, puisqu’elle se limite à un gain d’un peu plus de 14 points. Voilà pourquoi le ministre d’Etat, Pierre Dartout, a fortement insisté sur l’importance de la vaccination, début octobre 2021, lors des séances publiques consacrées au budget rectificatif 2021. L’urgence vaccinale se fait plus que jamais sentir, alors que l’hiver approche, et qu’une troisième dose de vaccin est proposée à Monaco depuis le 9 novembre 2021. Cette troisième dose concerne les Monégasques et les résidents de plus de 18 ans, vaccinés depuis plus de six mois. Depuis mi-octobre 2021, les personnes âgées de plus de 65 ans, ainsi que les professionnels de santé, peuvent aussi accéder à cette troisième dose de vaccin contre le Covid-19. Néanmoins, il semble désormais quasi-impossible de voir plus de 90 % de la population de la principauté vaccinée ou protégée parce qu’ils ont été infectés, et ainsi atteindre une immunité collective. Désormais, le scénario qui pourrait se dessiner dans les semaines à venir est le suivant : les vaccinés pourraient décider de se faire moins tester, car si le vaccin n’empêche pas d’être malade, il réduit considérablement les cas de forme grave. Résultat, cela pourrait favoriser une circulation du virus à une plus grande vitesse en principauté, avec, en parallèle, une cartographie de l’épidémie beaucoup plus floue, resserrant chaque jour un peu plus les mailles du filet pour les non vaccinés.

1) Le taux d’incidence correspond au nombre de cas positifs enregistrés sur les 7 derniers jours, rapporté à 100 000 habitants.