Edito n°1216 : Glasgow

La COP26 a débuté dimanche 31 octobre 2021 à Glasgow. Au total, 196 pays et plus de 30 000 délégués assistent à la conférence des Nations unies sur le climat jusqu’au 12 novembre. Avec un objectif : se mobiliser davantage, afin d’avancer encore plus vite sur la question de la lutte contre le réchauffement climatique. Dès l’ouverture des débats, le prince Albert II a milité en faveur de la protection de l’océan [à ce sujet, lire notre article COP26 : le prince Albert milite pour la protection de l’océan, publié dans ce numéro — NDLR]. Un peu partout sur la planète, la situation s’aggrave, et souvent, plus rapidement qu’envisagé. En amont de cette COP26, les deux jours de sommet du G20 à Rome ont permis aux chefs d’État et de gouvernement de s’entendre, afin de donner quelques perspectives à cette conférence sur le climat. Mais cela risque d’être insuffisant estiment un certain nombre d’observateurs. Sur Twitter, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « Je salue l’engagement renouvelé du G20 en faveur de solutions au niveau mondial, mais je quitte Rome avec des espoirs déçus – même s’ils ne sont pas enterrés. » De son côté, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a été encore plus clair : « Nous avons fait des progrès raisonnables au G20, mais ce n’est pas assez. […] Si Glasgow échoue, c’est tout qui échoue. » Le communiqué final du G20 confirme à nouveau les objectifs de l’accord de Paris sur le climat de 2015, qui sont de « maintenir l’augmentation moyenne des températures bien en dessous de 2 °C et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. » Tout en soulignant que « conserver 1,5 °C à portée nécessitera des actions et des engagements significatifs et efficaces de tous les pays », et qu’il sera nécessaire de « prendre de nouvelles mesures au cours de cette décennie ». Autre avancée : le G20 a reconnu, et c’est une première, qu’il serait important d’atteindre la neutralité carbone « d’ici ou aux alentours » du milieu du siècle. À part l’Inde, l’Indonésie et le Mexique, 17 pays se sont fixés cet objectif. Autre décision marquante : les pays du G20 ont décidé de ne plus financer hors de leurs frontières de nouvelles centrales au charbon d’ici à la fin de l’année 2021. En revanche, la fin de l’utilisation du charbon sur le sol des pays concernés n’a pas été décidée, pas plus que l’arrêt des subventions en faveur des énergies fossiles. Enfin, es pays du G20, dont la Russie et la Chine qui ont participé à ce sommet par visioconférence, se sont une nouvelle fois engagés à verser 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025 pour aider les pays du Sud à affronter les conséquences du dérèglement climatique. Cet objectif devrait pouvoir être tenu en 2023, ce qui est une source de ressentiment pour les pays en voie de développement. Reste désormais à savoir si la COP26 permettra, ou non, d’aller plus loin. « Cela aurait pu être bien pire. Ce G20 permet de cristalliser une avancée, nous sommes en situation de faire de Glasgow un succès », a jugé pour sa part le président français, Emmanuel Macron. On en saura plus le 12 novembre.