Edito n°1211 : 100

Comment la Société des bains de mer (SBM) va-t-elle faire face à cette perte record de 100 millions d’euros ? C’est la question que beaucoup se posaient le 24 septembre 2021, lors de l’assemblée générale des actionnaires de cette entreprise, qui emploie très exactement 3 287 salariés en principauté. Car ce chiffre vient s’ajouter à d’autres. En effet, de mars 2013 à mars 2019, les comptes de la SBM sont restés bloqués dans le rouge. Pendant cette longue période, les pertes se sont accumulées, pour dépasser les 177 millions d’euros [à ce sujet, lire notre article Encore 100 millions de pertes pour la SBM, publié dans ce numéro – NDLR]. Devant les actionnaires, le président-délégué de la SBM, Jean-Luc Biamonti, a évoqué la crise sanitaire et la pandémie de Covid-19, qui ont lourdement handicapé les activités de la SBM, que ce soit dans ses hôtels, ses restaurants ou ses casinos. Mais pour cet exercice 2020-2021, deux autres événements ont plombé les comptes de cette entreprise. Il y a d’abord eu un plan social, qui a concerné au total 236 salariés, et qui a coûté plus de 25 millions d’euros à la SBM. Mais ces licenciements n’ont pas été provoqués par l’épidémie de coronavirus. C’est plutôt un « déficit structurel » qui a été pointé du doigt par Jean-Luc Biamonti. Qualifié de « particulièrement généreux » par le président délégué de la SBM, ce plan social permettait aux salariés de 57 ans et plus, de toucher plus d’argent en partant, que s’ils continuaient à travailler jusqu’à « 62 ou 63 ans », a assuré Jean-Luc Biamonti. Du coup, plus de 600 salariés étaient prêts à quitter cette entreprise, ce que certains actionnaires ont interprété comme le signe d’une profonde désaffection pour cette entreprise historique, créée en 1863 par François Blanc (1806-1877). Désamour ou pas, les 400 salariés à qui le départ a été refusé vont devoir se motiver et reprendre le chemin du travail, ce qui n’inquiète pas Jean-Luc Biamonti : « Je ne le crois pas, mais s’il y a un phénomène de désintérêt pour notre entreprise, il va se résoudre rapidement, puisque ce sont des gens qui ont plus de 57 ans, et qui partiront donc à la retraite dès que possible. » Le deuxième événement qui est venu impacter les comptes de la SBM, c’est la fermeture du Sun Casino. Installée dans les murs du Fairmont, la SBM était locataire. Malgré des discussions, aucun accord n’a pu être trouvé, et, pour solder le bail qui courait jusqu’en juin 2023, ce sont 7,5 millions d’euros que l’entreprise a dû verser. Malgré les bons résultats des jeux en ligne avec BetClic, qui a battu un record en rapportant 30,9 millions en 2020-2021, mais aussi du secteur locatif, qui a généré 71,9 millions (+ 11 %), en 2020-2021 la SBM a donc perdu plus de 100 millions d’euros. C’est à la fois historique et inquiétant, ont estimé des actionnaires. En attendant, de nouveaux travaux vont tout de même être lancés. En 2022, le Café de Paris va être rénové. En attendant des jours meilleurs.