Mecaplast change de dimension

Mecaplast vient de racheter l’Américain Key Plastic et double presque son chiffre d’affaires, qui dépasse désormais 1,1 milliard d’euros, avec 10 000 salariés dans le monde. « On voulait diversifier notre portefeuille de clients et élargir nos territoires. On avait un peu de mal à toucher les constructeurs allemands et américains. La réponse claire à cette stratégie, c’est le rachat de Key Plastic. » Le président du conseil d’administration et du comité de surveillance de Mecaplast, Thierry Manni, a le sourire. L’équipementier franco-monégasque créé en Principauté en 1955 par son père, Charles Manni, vient de boucler en six mois le rachat de Key Plastic, un concurrent américain. Combien a coûté ce rachat ? « Joker ! », lance Thierry Manni : « Je ne peux pas en parler. Mais c’était une belle opportunité pour Mecaplast. Key Plastic était arrivé à un seuil et nous représentions pour eux un moyen de continuer à grandir. » Quant au financement, il a été assuré par une augmentation de capital des actionnaires actuels et « par de la dette, mais de façon raisonnable, sous contrôle », assure le président du conseil d’administration de Mecaplast. Et lorsqu’on demande à ce dirigeant si son groupe est plus solide après ce rachat, il explique que si l’entreprise est « plus endettée », elle va dégager « plus de 100 millions d’euros d’EBITDA. » La marge opérationnelle de Key Plastic dépasse les 10 %, pendant que celle de Mecaplast est située autour de 8 % pour 2016. L’équipementier franco-monégasque est aussi devenu propriétaire de 11 nouveaux sites de production, qui viennent s’ajouter aux 27 sites actuels. Key Plastic apporte notamment trois usines en Chine et trois autres eux Etats-Unis, ainsi qu’une en Allemagne où Mecaplast était absent et une au Portugal. « Après ce rachat, notre activité est passée à 23 % aux Etats-Unis et à 19 % en Asie. Ce rachat nous a donc permis de rééquilibrer notre portefeuille en termes de territoires, de clients et de produits », ajoute Manni. « Ford est devenu notre troisième client, explique-t-on en interne. Et les positions chez General Motors et Fiat Chrysler Automobiles se trouvent renforcées. » Désormais, le nouveau Mecaplast pèse plus d’un milliard d’euros. Et rien n’indique qu’il va s’arrêter là.