samedi 27 avril 2024
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Un budget primitif 2015 en excédent

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Alors que le vote sur le budget primitif 2015 devrait être voté le 17 décembre, la majorité Horizon Monaco et l’opposition Union Monégasque ont réclamé au gouvernement une vision stratégique de développement de la Principauté à long terme.

Ambiance dissipée au Conseil national le 10 décembre. Il faut dire que lorsque la séance a débuté, à 17 heures, tout Monaco attendait la naissance des jumeaux princiers. Du coup, les 24 élus étaient, pour une bonne partie, rivés à leurs smartphones.

« Déclaration »
A 19h26, l’élu de la majorité Horizon Monaco (HM), Claude Boisson prend la parole. Il ne parle pas plus de 10 secondes. Le président HM du Conseil national, Laurent Nouvion, le coupe : « Le ministre d’Etat, Michel Roger, a une déclaration à faire. » Le temps de lire un communiqué officiel annonçant la naissance de Gabriella et de Jacques, et la première des quatre séances consacrées à l’examen du budget primitif 2015 est suspendue. Les élus et le gouvernement vont assister aux 42 coups de canons tirés en l’honneur de cet événement.

Modernisation
A 20 heures, la séance reprend. Le budget primitif 2015 a été construit avec un excédent de 2,8 millions d’euros : 1,061 milliard d’euros de recettes et 1,058 milliard pour les dépenses. Du coup, le rapporteur HM de la commission des finances et de l’économie nationale, Marc Burini, a marqué sa satisfaction en rappelant que cela n’était pas arrivé « depuis 20 ans. » Ce qui n’a pas empêché cet élu de s’interroger sur la stratégie du gouvernement pour renforcer l’attractivité de la Principauté. En pointant notamment le projet de loi de modernisation de l’économie « pourtant annoncé comme prioritaire dès le programme gouvernemental d’action de l’année 2011. »

« Croissance »
La réponse de Michel Roger a été claire : « Dans un pays qui connaît un taux de croissance du PIB exceptionnel, des finances publiques équilibrées et le plein emploi, j’ai du mal à vous suivre lorsque vous estimez qu’il n’y a pas de « pilote dans l’avion. » Si nos résultats étaient mauvais, je sais qui serait le responsable… » Quant au projet de loi de modernisation de l’économie, le ministre d’Etat a indiqué qu’il « veillerait personnellement à ce que les choses s’accélèrent dans les jours et les semaines à venir. »

« Autonomie »
Autre point de satisfaction : l’importance de la part de la TVA monégasque (voir encadré) sur les recettes : « Ce qui prouve ainsi la très large autonomie budgétaire de notre pays », a souligné Marc Burini. Avant d’espérer que « 2015 sera l’année de la TVA de la tour Odéon : il n’est que temps que ce programme keynésien porte ses fruits ! »

Triennal
Quant aux dépenses, elles sont donc en hausse de 8,8 %, à 1,058 milliard d’euros, dont 306 millions (- 10,2 %) par rapport au budget rectificatif 2014. Sur ce total, 259 millions sont inscrites au programme triennal d’équipement public. « Elles peuvent donc faire l’objet de reports de crédits. Cette situation apporte une grande souplesse aux services de l’Etat. Il conviendrait donc qu’ils soient davantage responsabilisés » a ajouté cet élu HM. Du coup, pour améliorer la « lisibilité » et la « transparence des budgets », Burini a indiqué que la majorité HM déposera « au premier semestre 2015 » une proposition de loi pour encadrer cette pratique. Cette proposition sera étudiée par le gouvernement, a confirmé Michel Roger. Tout en précisant que « le gouvernement a systématiquement communiqué au Conseil national tous les éléments nécessaires au suivi des dépenses de chaque opération triennale. »

Ida
A propos du logement et du projet Ida, Marc Burini a jugé qu’il était temps pour le gouvernement « d’accélérer les études » pour ce dossier « présenté aux élus il y a 4 ans, lors du budget primitif 2011. » La ligne budgétaire concernant ce projet ayant été portée de 1 à 5 millions d’euros, a été jugée « satisfaisante » par le rapporteur HM de la commission des finances et de l’économie nationale. « D’autres études ont été lancées, a révélé Michel Roger. Le projet qui nous a été transmis très récemment semble plus intéressant. Il nous faut cependant le regarder de près. Mesurer l’impact pour l’environnement immédiat. Etudier la faisabilité d’y intégrer une école. Et enfin, vérifier une juste rétribution entre la part qui nous reviendra et celle qui bénéficiera au privé. »

Tunnel
Autre point salué par Marc Burini : la création d’un groupe de travail sur le projet d’extension en mer. Une première réunion s’est déroulée en octobre. HM s’interroge toujours sur la pertinence de la construction d’un tunnel descendant de 1 700 mètres de long à une seule voie. Un tunnel dont l’entrée sera située sur le boulevard du Jardin exotique et la sortie près de l’entrée du cimetière sur le boulevard Charles III. Avec 56 mois de chantier et un coût estimé à 100 millions, les élus craignent des dérapages budgétaires. Selon le gouvernement, ce tunnel devrait pouvoir absorber 12 700 véhicules par jour, dont 1 300 poids lourds. « Les études prévoient une baisse du trafic de 40 % sur l’itinéraire Jardin Exotique, boulevard Rainier III et avenue Prince Pierre, ainsi que sur la basse corniche. Il s’agira d’un équipement majeur dont l’utilité sera démontrée dès son ouverture », a lancé Michel Roger.

Téléphérique ?
Quant au projet de parking relais de 1 820 places au Jardin Exotique proposé par le gouvernement, il a été jugé intéressant par le rapporteur qui s’est tout de même inquiété de l’inscription de 19 millions en 2015 « alors que le projet n’est pas totalement abouti. » Avant d’ajouter : « Les élus sont très dubitatifs sur l’option d’un téléphérique qui serait à l’étude et sur l’ensemble de ce projet dont le coût est estimé, dans le programme triennal, à 165 millions. » Si ce projet de téléphérique existe bien, « il ne s’agit que d’une hypothèse » a répondu le ministre d’Etat. Tout en promettant à l’ensemble des élus : « Le gouvernement ne prendra aucune décision sans une concertation préalable avec vous. »

Galeries
Autre chantier pour améliorer les déplacements, la construction de galeries souterraines, notamment au pont Sainte Dévote et au quai Albert 1er. Là encore, Marc Burini s’est dit « satisfait » de la « faisabilité de la galerie du pont Sainte Dévote pour mi-2016. » Du coup, HM réclame la poursuite des études pour la création d’un passage souterrain sous le quai Albert 1er. « Compte tenu d’importantes contraintes techniques, le gouvernement a décidé de ne pas poursuivre ces études pour l’instant, a répondu Michel Roger. Et compte tenu de l’impact important sur la circulation, le gouvernement a choisi d’étaler les nuisances dans le temps pour ne pas risquer de paralyser complètement la Principauté. Ces études seront donc menées ultérieurement. »

Héliport
Marc Burini s’est montré agacé que le chantier de rénovation de l’héliport ne décolle pas : « Cela ne reflète pas l’image du territoire attractif que nous mettons en avant. » Les contraintes sont « nombreuses », a justifié le ministre d’Etat. Une étude supplémentaire est en cours pour vérifier s’il est possible de créer une piste entre les deux plates-formes rétractables pour améliorer la sécurité. Autre projet sur lequel le gouvernement travaille et qui semble nécessiter plus de temps que prévu : la possibilité pour les voyageurs de s’enregistrer à Monaco sans contrôle supplémentaire à l’aéroport de Nice. « Il faudra revoir pour cela l’ensemble des flux dans l’héliport pour faire de Monaco une destination finale à part entière », espère Michel Roger.

Orientation
Sur les investissements liés à la santé, c’est bien sûr le chantier du futur hôpital qui a monopolisé les débats. Un dossier estimé à ce jour à 683 millions dont la première phase a commencé. Mais c’est le coût final qui inquiète Marc Burini. Ceci alors que 15 millions d’euros sont prévus dans le budget 2015 pour maintenir en l’état le Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG) : « Sans oublier les montants dépensés dans les études menées dans le cadre des précédentes options pour le nouvel hôpital. Des options abandonnées estimées à près de 25 millions pour le seul projet Vasconi. » Voilà pourquoi HM souhaite qu’un nouveau schéma d’orientation sanitaire lui soit communiqué : « Le précédent remonte à 2008 et ne couvre que 5 ans. »

CHPG
Ce schéma sera validé « courant 2015 » a assuré le ministre d’Etat. Quant au CHPG, la mise au point a été ferme. « La décision d’abandonner le projet Vasconi a été prise par le prince souverain et elle a été approuvée par le Conseil national », a rappelé Michel Roger, en précisant qu’une somme « moyenne » de 10 millions est nécessaire pour le maintien à niveau du CHPG : « Les 15 millions demandés exceptionnellement en 2015 sont liés à la finalisation de l’aménagement du bloc C des Tamaris. »

 

Recettes de l’Etat : 74 % provient de…

 

> Les droits de douane :

28 millions d’euros (stables depuis 3 ans, pèse 3,6 % du total)

> Les transactions juridiques :

127,5 millions (en hausse de 24 % par rapport au budget primitif 2014, pèse 16,3 % du total)

> La TVA :

505 millions (en hausse de 11 %, pèse 65 % du total)

> Les bénéfices commerciaux :

120 millions (en augmentation de près de 18 %, pèse 15,4 % du total)

Au total, ces contributions se montent à 781 millions, soit 74 % des recettes de l’Etat.

 

Multi-family office : le projet de loi « dans moins d’un an »

C’est la promesse faite le 10 décembre par le ministre d’Etat, Michel Roger. La proposition de loi sur les multi-family office sera transformée en projet de loi par le gouvernement « au plus tard » dans un peu moins d’un an. Le texte devrait être toutefois modifié. Notamment parce que les professionnels consultés par le gouvernement ont affiché quelques réserves.
Exemple : la possibilité qu’une même entité puisse exercer, parmi d’autres, des activités très règlementées, réservées aux établissements de crédits et aux sociétés anonymes monégasques avec un objet social exclusivement limité à celles-ci. « C’est un sujet aussi complexe que sensible, car il en va de la réputation de la place financière monégasque », a conclu Michel Roger.

UM : « Nous sommes plus grands que nos 2 km2 »

Le 10 décembre, l’opposition Union Monégasque (UM) s’est interrogée sur le modèle économique et politique à suivre pour pérenniser la prospérité de la Principauté. « Notre équilibre économique et celui de notre système de retraites dépend surtout de notre capacité à attirer un nombre toujours croissant de travailleurs pendulaires. Ce qui nécessite des infrastructures qui coûtent toujours plus cher. Il arrivera un moment […] où les coûts de construction au m2 dépasseront la capacité du marché à acheter ou bien à louer. D’autant qu’il est probable que notre régime fiscal, véritable moteur du boom immobilier, soit sous pression extérieure dans les années qui viennent. Il arrivera un moment où le coût marginal des infrastructures dépassera la valeur ajoutée supplémentaire des pendulaires que nous essayons d’attirer. [Il faut donc] mettre en place des politiques publiques qui renforceront notre souveraineté tout en faisant bénéficier les régions avoisinantes de notre prospérité. Nous sommes plus grands que nos 2 km2 », a estimé Bernard Pasquier en invitant gouvernement et élus à réfléchir autour de cette problématique.

 

Industrie : « Le gouvernement ne souhaite pas sa disparition »

La multiplication des plans sociaux dans le secteur industriel monégasque a longuement monopolisé les débats budgétaires. Le conseiller aux affaires sociales, Stéphane Valeri, en a profité pour livrer un message clair aux syndicats : « Certains milieux syndicaux colportent des idées fausses. Quand j’entends dire que l’industrie est morte à Monaco, je suis franchement choqué. Il ne faut pas le laisser penser. Quand on regarde depuis 5 ans l’évolution des effectifs industriels, ils sont quasiment stables. On est toujours autour de 3 200 emplois (voir l’interview de Stéphane Valeri publiée dans Monaco Hebdo n° 902). On en a perdu quelques dizaines. Car il y a aussi des success stories. » Une idée également soutenue par le ministre d’Etat, Michel Roger : « Le gouvernement n’a aucun plan pour faire partir l’industrie et fait tout, au contraire, pour qu’un secteur continue à se développer et à prospérer. Ceci dit, l’industrie n’échappe pas à la mutation liée à la mondialisation et au progrès technique. » Tout en rappelant qu’il y a deux cas de figure qui se présentent : « Il y a des entreprises qui ont effectivement des difficultés et qui doivent se restructurer. Et d’autres qui n’ont pas de difficultés, mais comme elles sont dirigées par un conseil d’administration à l’autre bout du monde, la décision est prise sans que l’on nous consulte en amont. » Pour prouver la bienveillance de l’Etat à l’égard des salariés licenciés, Stéphane Valeri a rappelé que ces derniers ont tous été inscrits au service de l’emploi « même s’ils n’habitent pas Monaco ou les communes limitrophes » et a indiqué que « beaucoup ont retrouvé un emploi. » Concernant le plan social pour l’entreprise Théramex lancé il y a un an, « nous avons replacé 85 % des salariés licenciés. » A propos du plan Mécaplast, initié à la même période, « nous enregistrons 80 % de retours à l’emploi. » Le conseiller pour les affaires sociales a enfin rappelé que des formations au travers du service de l’emploi sont proposées aux salariés licenciés. Pour les femmes, « de gouvernantes d’hôtels, par exemple » et pour les hommes, « d’agents de sécurité. Il y a donc des possibilités de retour à l’emploi. » A noter que l’élu de la majorité Horizon Monaco (HM), Philippe Clérissi, a proposé que soit créé, à l’instar du commerce, « un observatoire de l’industrie » pour une action plus « proactive. » _S.B.

 

Télésurveillance : Monaco et Beausoleil coopèrent

C’était une demande de longue date du maire de Beausoleil Gérard Spinelli. C’est désormais acté. Le gouvernement monégasque a donné son accord à la mairie de Beausoleil pour cofinancer l’installation de caméras de télésurveillance aux frontières, entre Monaco et Beausoleil. « Elles seront placées à des points stratégiques et contribueront donc à la sécurité de Monaco. C’est un progrès », a annoncé le ministre d’Etat, Michel Roger en séance budgétaire, le 15 décembre. S’il est encore trop tôt pour connaître le nombre exact de caméras qui seront installées et le coût de cette installation, leur vocation est claire : « Les images qui seront tournées par les caméras françaises à Beausoleil ne seront pas gérées par Monaco, car il faudrait un accord entre la CNIL et la CCIN (1), ce qui prendrait des années. J’espère donc que la police nationale française et Beausoleil vont s’engager à examiner en direct les images afin d’alerter Monaco en cas de problèmes. Car, bien souvent, en France, les caméras ont un rôle purement dissuasif. Elles enregistrent, mais personne, sauf exception, ne les regarde. Elles servent surtout à retrouver une image… » _ S.B.

(1) Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (en France) et Commission de Contrôle des Informations Nominatives (à Monaco).

 

L’Engelin : les élus consultés en amont sur les surfaces

Les travaux préparatoires de l’opération l’Engelin ont débuté le 12 novembre dernier au Jardin Exotique. Ce projet prévoit de livrer, d’ici janvier 2018, 135 logements domaniaux et des bureaux. « Comme nous l’avions demandé, des pénalités de retard conséquentes, de l’ordre de 200 000 euros par jour ont été prévues. Un tel montant ne laissant aucun doute sur l’engagement du promoteur à livrer dans les délais… », a lancé le président de la commission logement Horizon Monaco (HM), Jean-Michel Cucchi. Cette opération a aussi permis de tester une toute nouvelle méthode dans le dialogue institutionnel : il y a quelques jours, le gouvernement a transmis au Conseil national les plans initiaux de ce projet immobilier. « C’est quelque chose qui n’a aucun précédent. Jamais les élus n’ont été associés à la conception et au dessin des appartements dans les immeubles domaniaux », a expliqué le ministre d’Etat, Michel Roger. Objectif de cette méthode : optimiser en amont les besoins en surfaces des appartements et des futurs commerces. Et éviter ainsi, par exemple, de construire « des cuisines de quelques mètres carrés pour des appartements de 4 ou 5 pièces », a soufflé Cucchi. Reste à savoir si cette méthode sera systématiquement utilisée. S.B.

 

Opérations domaniales intermédiaires : trois pistes envisagées

Entre 2015 et 2018, il n’y aura pas de construction d’immeubles domaniaux de grande envergure. Pour combler cette absence de livraison, une autre méthode a donc été envisagée : construire des opérations de plus petite taille, de 20 à 30 logements, qui seront donc moins chères et livrables plus rapidement. En séance budgétaire, le président de la commission logement Horizon Monaco (HM), Jean-Michel Cucchi, a détaillé les pistes envisagées et sur le point d’être actées par le gouvernement et les différents promoteurs. Un premier projet est situé sur l’avenue de l’Annonciade : « Le projet prévoit la réalisation de 20 appartements mais un doute subsiste quant à sa faisabilité en raison d’une servitude de hauteur. » Une autre opération, plus avancée, est située entre la rue Grimaldi et la rue Baron Sainte-Suzanne, en partenariat avec un promoteur privé. « Les négociations sont en cours en vue d’une livraison courant 2018 d’une trentaine de logements, avec des parkings et trois commerces », a ajouté cet élu. Quant à la troisième piste envisagée, elle est située sur l’avenue Saint Roman. « Le gouvernement, ayant fait l’usage de son droit de préemption sur la Villa del Sole, on pourrait bâtir avant la fin 2017 un immeuble d’une trentaine de logements, avec des parkings. Cette opération ne semble pas poser de difficultés particulières », a estimé Jean-Michel Cucchi. A noter enfin qu’une quatrième petite opération a été envisagée sur l’avenue Crovetto Frères, mais a rapidement été enterrée par le gouvernement. La cause ? « L’Etat s’est récemment porté acquéreur d’un certain nombre de logements et entend poursuivre le mouvement pour, à moyen terme, remembrer et proposer une opération de plus grande envergure dans ce quartier », a indiqué le conseiller aux finances, Jean Castellini. Une vision à long terme approuvée par le Conseil national : « On n’allait pas obérer les possibilités d’un remembrement plus important pour livrer quelques logements avant la fin de la mandature… », a expliqué Cucchi. S.B.

 

Acquisition d’œuvres d’art : « 220 000 euros, c’est indécent ! »

« Le minimum serait de consacrer 1 million d’euros chaque année pour acheter des œuvres d’art. Et ce, sur 10 ou 15 ans, pour constituer une belle collection. Je trouve cela indécent de proposer 220 000 euros ! » Le 15 décembre, le président du Conseil national Horizon Monaco (HM) Laurent Nouvion a pointé du doigt sans langue de bois la politique d’achat des œuvres d’art à Monaco et les montants qui sont alloués. « Une politique d’achat de 220 000 euros, c’est dérisoire ! », a affirmé à son tour l’élu de l’opposition Union Monégasque (UM), Jean-Louis Grinda. Autre critique : les ateliers d’artistes sur le port qui sont, selon Laurent Nouvion, « extrêmement mal attribués. » Cet élu regrette que Monaco ne laisse pas assez de place à de jeunes générations. « On devrait créer une pépinière de jeunes artistes sur le quai. Il y a en un certain nombre dans les capitales européennes qui rêveraient d’être à Monaco. Ils pourraient laisser une partie de leurs œuvres au Nouveau musée national de Monaco (NMNM). Certains d’entre eux sont tout à fait atteignables, avec des œuvres entre 10 000 et 50 000 euros. Là aussi, il faut connaitre les meilleures galeries. C’est un petit milieu. Mettez donc Marie-Claude Beaud, la directrice du NMNM, dans le circuit. Les personnes qui dirigent ce musée ont de très bonnes relations sur le plan international. » « Je souscris pleinement à vos propos », a ajouté à son tour Jean-Louis Grinda. S.B.

 

Contrat de travail : rupture d’un commun accord ?

Faut-il ou non assouplir le contrat de travail à Monaco ? C’est en tout cas ce qu’a proposé l’élue de la majorité Horizon Monaco (HM), Sophie Lavagna, le 15 décembre, en séance budgétaire. « A Monaco, on peut divorcer d’un commun accord, mais il n’est pas possible de se séparer d’un salarié d’un commun accord. Ne serait-il pas temps, de le mettre à l’ordre du jour de notre contrat de travail ? Ce serait une simplification du licenciement, un assouplissement des règles, pour qu’il y ait moins de contentieux et pour gérer plus facilement ces situations. Avec moins d’hypocrisie. » En réponse, le ministre d’Etat, Michel Roger, a simplement indiqué que, pour le moment, les réflexions du gouvernement portaient sur « la représentativité » et que la prochaine étape sera effectivement le contrat de travail. « Quand vous parlez d’assouplir le contrat de travail, je rappelle que ce n’est pas du tout la volonté de nos partenaires syndicaux qui eux veulent qu’on examine le contrat de travail pour en faire un copier-coller avec la rigidité de la France. En particulier sur le licenciement et sur l’intérim », a répliqué Michel Roger. Sur ce sujet, le président HM du Conseil national, Laurent Nouvion, a ajouté : « Je rappelle que nous avons le plein emploi à Monaco et que nous n’avons pas de leçon à recevoir du pays voisin… » S.B.

 

Annonciade II : une nouvelle école à l’étude

« La tour Odéon va être livrée en 2015. Aux alentours de 2020, ce sera l’opération Testimonio II. A l’heure actuelle, il n’y a que l’école des Carmes… Est-ce que le gouvernement envisage de créer une nouvelle école primaire dans l’opération Annonciade II ? » C’est la question posée par le président Horizon Monaco (HM) de la commission éducation et jeunesse du Conseil national, Christian Barilaro. Le conseiller à l’équipement, Marie-Pierre Gramaglia, a confirmé que ses services étaient en effet en train d’étudier « la faisabilité pour intégrer une école » dans ce quartier. S.B.

 

Restructuration du stade Louis II : le gouvernement dit non à l’ASM

Faut-il lancer un plan de restructuration du stade Louis II ? Pour l’élu de la majorité Horizon Monaco (HM), Thierry Crovetto, si ce complexe sportif construit il y a 30 ans était à l’époque « très novateur », aujourd’hui « il n’est plus adapté aux standards internationaux et va devenir très vite obsolète par rapport aux stades français, construits ou rénovés en vue de l’Euro 2016. » Cet élu se demande donc s’il n’est pas temps d’investir pour sa rénovation, en créant notamment des loges haut de gamme « pouvant générer des recettes supplémentaires pour l’AS Monaco. Ce qui justifierait le paiement par l’ASM d’un loyer/redevance plus élevé à l’Etat. » Suite à cette question, le ministre d’Etat, Michel Roger, a précisé en séance budgétaire le 15 décembre que le président du club, Dmitry Rybolovlev, avait déjà présenté un projet de restructuration. Mais celui-ci a été refusé par le gouvernement pour deux raisons : « Ce projet prévoyait d’une part un aménagement des loges qui aurait nécessité le déménagement de l’Université internationale de Monaco (IUM). Or, le gouvernement a répondu qu’il fallait d’abord trouver un endroit pour reloger l’IUM. » Autre point qui pose problème : l’accès au stade. « Le projet prévoyait que l’entrée centrale soit réservée aux loges et que le public soit renvoyé sur les deux tours. Or, pour des raisons de sécurité, le public, qui est plus nombreux, doit pouvoir bénéficier de l’entrée la plus grande », a continué le ministre d’Etat. Pour le président HM du Conseil national, Laurent Nouvion, pas de doute : « Le stade Louis II est une infrastructure publique. Et le projet du président [Dmitry Rybolovlev] prenait surtout en compte des intérêts privés. C’est une des raisons pour lesquelles le gouvernement n’a pas donné suite. » De son côté, le conseiller pour l’Intérieur, Paul Masseron, a rappelé que 7 millions d’euros de crédits sont consacrés à l’entretien global du stade Louis II. « Un montant qui se renouvelle grosso modo chaque année. Ce stade a aujourd’hui un certain âge. Ce qui justifie régulièrement ces travaux de rénovation. » Un constat qui a poussé l’élu HM Jean-Charles Allavena à s’interroger sur l’opportunité de construire un nouveau stade : « L’accumulation de ces montants est bien le signe que ce stade commence à dater. Je n’ai pas en tête le prix du stade Allianz Riviera à Nice (1), mais sur 10 ans, on l’a payé… Je crois que l’on ne doit pas s’exonérer d’une réflexion pour le futur. » En réponse, le ministre d’Etat a indiqué que la seule possibilité de délocaliser le stade serait sur une extension en mer, à Fontvieille : « C’est le seul endroit où l’on aurait la place. Ce n’est donc pas pour tout de suite… ». S.B.

(1) A Nice, l’Allianz Riviera a coûté 245 millions d’euros. Ce stade de 35 624 places est ouvert depuis le 22 septembre 2013.

 

Un Monégasque à l’Ecole 42 de Xavier Niel

A la mi-janvier 2015, le conseiller à l’Intérieur Paul Masseron, le directeur de Monaco Telecom, Martin Peronnet et la directrice de l’Education nationale, Isabelle Bonnal, vont se rendre à Paris, à l’école 42. Cette école française d’informatique privée a été créée par Xavier Niel, le fondateur d’Iliad-Free, devenu aussi actionnaire majoritaire de Monaco Telecom. Objectif de cette visite ? « Savoir si cette école pourra accueillir des Monégasques ou des enfants de résidents et dans quelle mesure Xavier Niel pourrait nous aider à former les enseignants dans le domaine du numérique », a indiqué Paul Masseron. Rappelons que le gouvernement a défini un plan sur 5 ans pour équiper l’ensemble des établissements scolaires publics de tablettes, tableaux interactifs et de vidéoprojecteurs. Coût global de l’opération : 2,2 millions d’euros. A noter enfin qu’un élève monégasque a d’ores et déjà décroché une bourse pour intégrer cette école 42. S.B.