Le maire Les Républicains (LR) de Cap d’Ail, Xavier Beck explique pourquoi sa mairie a déposé deux recours contre le projet de construction d’une trémie sur sa commune (1).
Pourquoi une concertation publique est-elle nécessaire pour que débutent les travaux et quand devrait-elle aboutir ?
L’engagement d’une concertation avec le public est obligatoire, en raison de la nature des travaux et de leur importance. Elle doit donner lieu à la mise à disposition de documents explicatifs pendant une période d’un mois minimum, à la tenue d’un registre à disposition du public et à l’organisation d’une réunion publique.
Pourquoi ces travaux risquent-ils d’occasionner une gêne pour Cap d’Ail, et pourquoi estimez-vous que la Métropole Nice Côte d’Azur ne l’a pas pris en compte ?
Tous types de travaux sur l’avenue prince Rainier III, sur la moyenne corniche, quelle qu’en soit la durée, ont un impact considérable sur la circulation, qui est déjà fortement saturée entre 7 heures et 9 heures, et, à un degré moindre, l’après-midi dans le sens Monaco-Nice, à partir de 17 heures. Les travaux de construction d’une trémie doivent durer entre 12 et 18 mois, et vont donc naturellement aggraver la situation. D’ailleurs, les services de la Métropole, lorsque le projet fut présenté pour la première fois en 2015, m’avaient conseillé d’émettre un avis défavorable à ces travaux. L’argumentation avancée aujourd’hui par la Métropole Nice Côte d’Azur est différente de celle développée dans la motivation de la délibération du 6 octobre 2022, qui fait l’objet de notre recours. Initialement, la Métropole Nice Côte d’Azur faisait état des difficultés d’accès au centre méditerranéen ou au tennis club de Monaco. Aujourd’hui, l’ouvrage est présenté comme une nécessité pour la sécurisation du tunnel Rainier III. La dernière version du projet, qui était présenté comme une trémie à double sens, ne comporte plus qu’une seule voie dans le sens Nice-Monaco.
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Le gouvernement monégasque et la Métropole Nice Côte d’Azur vont-ils compenser la perte de 30 000 euros de recette annuelle générée par des places de parking pour Cap d’Ail ?
Il faut tout d’abord rappeler que lors d’une présentation en mairie de Cap d’Ail du projet d’aménagement du giratoire de l’hôpital, j’avais été surpris de constater qu’il n’y avait qu’une voie sortante en direction du Jardin exotique, et j’avais proposé que nous abandonnions la zone de stationnement pour permettre la réalisation d’une deuxième voie entrante en principauté. Cette proposition a été accueillie avec enthousiasme par le service des travaux publics, pour lequel les mesures compensatoires ne faisaient pas de doute en termes de places de stationnement pour le quartier des Salines supérieures et de recettes pour la commune. Depuis, mon idée a bien été actée. Mais j’attends toujours les propositions monégasques. Christian Estrosi me dit de ne pas m’inquiéter, et que nous trouverons bien une solution. Mais je préfère que la solution soit trouvée avant, plutôt qu’après !
Sous quelles conditions pourriez-vous retirer votre recours ?
Nous ne posons pas de conditions. Nous entendons simplement retrouver la qualité des relations que la commune de Cap d’Ail a toujours entretenu avec les services de la principauté de Monaco. Ces relations se sont à mon sens dégradées il y a deux ans, lorsque le gouvernement monégasque a considéré qu’il était plus simple de traiter directement avec la Métropole Nice Côte d’Azur, gestionnaire de la voirie. Je souhaite simplement que nous reprenions les bonnes pratiques antérieures.
1) Contacté par Monaco Hebdo, le gouvernement monégasque n’avait pas donné suite à nos sollicitations, alors que la rédaction bouclait ce magazine, le 23 mai 2023.
