samedi 20 avril 2024
AccueilPolitiqueUnion Monégasque : 24 candidats en scène

Union Monégasque : 24 candidats en scène

Publié le

Meeting d'Union Monegasque
© Photo Agence Réalis – Stéphane Danna

Le 23 octobre, la liste Union Monégasque a présenté ses 24 candidats à l’Auditorium Rainier III. Une réunion politique de deux heures durant laquelle Horizon Monaco en a pris pour son grade.

Ils sont entrés de plain-pied dans la bataille électorale. Avec une nouvelle bannière Union Monégasque et un nouveau slogan : « Une chance pour chacun. Un avenir pour tous », les 24 candidats de la liste menée par Jean-François Robillon se sont réunis au grand complet à l’Auditorium Rainier III devant 500 adhérents (chiffre avancé par les organisateurs.) Un meeting de deux heures avec écrans géants, discours sur scène ponctués de vidéos de candidats tournées dans les jardins Saint Martin… Et surtout un ton plus offensif. Voire acerbe à l’égard des opposants, qualifiés tantôt de « notables et d’oisifs sous influence » tantôt de « club des démissionnaires » par Jean-François Robillon. « En face de nous, que trouvons-nous ? Pas des valeurs, des arrangements. Pas d’idéaux : des compromis. Pas de bilan : le silence et l’abstention. Pas de projet pour la Principauté : seulement des ambitions personnelles. Ils croient que personne n’a rien vu. Qu’on ne s’est rendu compte de rien. Ils croient que personne ne s’est aperçu de leur inertie. Que les ennemis d’hier se font passer pour les amis d’aujourd’hui. Ils nous vendent leur union de façade et ils croient qu’on va l’acheter. Mais pour qui se prennent-ils ? », a lancé bille en tête le président du conseil national dans son discours. Avant de fustiger le bilan de l’opposition au parlement. « En 5 ans, au conseil national, qu’ont-ils fait ? Rien ! Je pourrais vous détailler les propositions de lois qu’ils ont proposées en 5 ans. Rassurez-vous cela ne prendra pas beaucoup de temps : il n’y en a eu que deux et une a été retirée. »
« Le spectre du parlementarisme »
Taxé régulièrement par l’opposition d’avoir ces derniers mois multiplié les dérives parlementaristes, Robillon a une nouvelle fois lâché les coups : « Nos adversaires ont brandi le spectre du parlementarisme pour vous faire peur, en vous faisant croire que nous rêvons d’un parlement tout-puissant, maître à bord. Cette accusation est totalement absurde, a-t-il lancé. Je sais bien que nos adversaires racontent partout dans Monaco qu’ils ont déjà gagné. Déjà ils se distribuent les bureaux et choisissent la couleur de la moquette. Quel mépris pour les Monégasques et pour nos institutions. »
D’autres candidats n’ont pas été non plus avares de piques et de bons mots à l’égard du camp Nouvion. C’est le cas notamment de l’UNAM Michèle Dittlot : « Nous avons face à nous une opposition dont la vision opportuniste peut présenter un vrai risque qui peut conduire au blocage de nos institutions par manque de discipline politique ! » Dans un discours très applaudi, Bernard Pasquier y est allé aussi de son petit commentaire : « La majorité élue en 2003 et reconduite en 2008 a essayé, et souvent réussi, à insuffler un vent de modernité. Cette majorité s’est fragmentée. Il y a eu des défections, des fractures, des ambitions personnelles, dont ont profité les forces conservatrices, les défenseurs du statu quo et du repli sur soi. » Avant d’ajouter : « Ne me méprenez pas ! Il y a des candidats pour lesquels j’ai beaucoup d’estime sur l’autre liste, et je regrette que certains ne soient pas parmi nous ce soir. Mais ils ont fait à mon avis le mauvais choix. Je pense avoir fait le bon en rejoignant cette liste car Jean-François Robillon est un homme intègre, droit dans ses bottes. Cela compte pour moi. »

« Gouvernance déplorable »
A la tribune, le consultant de la Banque mondiale a passé en revue tous les dossiers chauds du moment. La SBM notamment et son malaise social récemment déploré par plusieurs syndicats. « Cette société phare du pays, perd de l’argent pour la première fois depuis des décennies. Et ne semble pas avoir de stratégie claire pour sortir de l’ornière. La gouvernance est déplorable. Bien sûr qu’il y a un malaise des employés ! Comment pourrait-il en être autrement ?, a souligné l’ex-président du Parti monégasque. Je pourrais vous proposer une véritable stratégie pour la SBM, décrire une politique d’attractivité qui fait plus que d’essayer d’attirer quelque super riches au coup par coup, dessiner avec vous une politique industrielle qui regarde vers l’avenir plutôt que de soutenir à bouts de bras quelques canards boiteux. Vous le savez aussi bien que moi, il y a un trait commun entre tous ces sujets, c’est la bonne gouvernance qui nous fait défaut. »
Celui qui déplore des « déficits chroniques depuis 2008 » et une place financière qui fait du « surplace depuis 10 ans » a également pointé du doigt une jeunesse monégasque très diplômée mais qui ne trouve pas d’emploi à la mesure de ses compétences, et qui, du coup, s’expatrie. « Quand ils essaient ensuite de revenir, ils ne retrouvent pas à Monaco les valeurs qui leur ont permis de si bien réussir à l’étranger : le mérite, l’initiative, le goût du risque, la compétence, l’effort et l’expérience. »

Biotechnologie
Deux autres candidats ont fait leurs premiers pas en politique. Du haut de ses 2 mètres, Arnaud Giusti, le président de l’ASM basket a pour sa part souligné que sa simplicité et sa jeunesse « seront des atouts pour comprendre les plus jeunes. » Avant de plaider notamment pour la création d’un club house au stade Louis II — lieu où pourraient se retrouver toutes les associations monégasques — ou encore d’une salle des fêtes pour les grands évènements de la vie : baptême ou mariage. Dans un tout autre style, Maurice de l’Arbre, directeur général d’un groupe hôtelier, également spécialiste en biologie médicale, a de son côté plaidé pour la création d’un pôle bio-technologique à Monaco.

Jean-Louis Grinda :
« Des motivations humaines avant tout »

Devant l’assistance, Jean-Louis Grinda a une nouvelle fois fait la démonstration de ses qualités d’orateur. Très à l’aise dans son nouveau costume de candidat, le directeur de l’Opéra de Monte-Carlo depuis 2007 a justifié son engagement politique : « Ce sont avant tout des motivations humaines qui m’ont poussé. J’ai été séduit par la personnalité de Jean-François Robillon. Sa droiture, son honnêteté, sa vision du pays. A 52 ans, c’est aussi le moment de faire un point sur ce que l’on veut faire de sa vie. Etant véritablement très gâté par l’existence, par mon travail, par ma famille, j’éprouvais réellement le besoin de me mettre aujourd’hui au service de mon pays. » Sans cacher une certaine hésitation au départ à sauter le pas : « Ce n’était pas de la crainte. C’était surtout une question d’honnêteté. Aurais-je le temps, la disponibilité et la capacité de m’intéresser à ce vaste programme que sera la prochaine législature ? Mais Jean-François a su trouver les mots qu’il fallait pour me convaincre et je le remercie car aujourd’hui, je suis tout à fait prêt à assumer ces fonctions, si vous voulez bien me les confier. » Celui qui se dit vouloir « être utile » pas seulement dans le domaine de la culture mais aussi dans les sujets de société, ou encore pour la jeunesse, a enfin rendu hommage à ses « amis » dans la liste : le directeur général du tourisme Guillaume Rose, la présidente de la commission culture Michèle Dittlot et la doyenne du conseil national : Nicole Manzone-Saquet « qui (l)’a connu dans le ventre de (sa) mère. » Avant de conclure : « Mes enfants sont heureux de ma démarche, qui est tout à fait personnelle et indépendante. »