jeudi 25 avril 2024
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Stade Louis II : les travaux devraient reprendre en 2023-2024

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L’étude du budget rectificatif 2022 a été l’occasion pour les élus du Conseil national de questionner le gouvernement monégasque à propos des travaux au stade Louis II qui ont débuté en 2017, avec un budget estimé à 355 millions d’euros.

Les travaux au stade Louis II vont continuer pendant « plusieurs années ». C’est ce qu’a indiqué, sans plus de précision, le gouvernement devant les élus du Conseil national, à l’occasion de l’examen du budget rectificatif 2022, dans la soirée du 13 octobre 2022. Inauguré le 29 janvier 1985 par le prince Rainier III, ce stade est l’objet de travaux depuis 2017. Le budget est estimé à 355 millions d’euros, avec pour principale difficulté de toujours pouvoir continuer à utiliser cet équipement, qui est non seulement fréquenté par les joueurs professionnels de l’AS Monaco football et basket, mais aussi par les scolaires de la principauté. Parmi les travaux déjà réalisés, on peut citer les loges VIP et la pelouse pour le football, l’éclairage du stade, la piste d’athlétisme, la piscine, et la salle omnisports Gaston Médecin. Interrogé par les élus, le conseiller-ministre pour l’intérieur, Patrice Cellario, a expliqué que des études étaient en cours, et que les travaux étaient, pour le moment, suspendus. Ils devraient reprendre en 2023-2024. Il a aussi rappelé que les premiers utilisateurs du stade Louis II, sont les scolaires. Et que, pour le gouvernement, le premier objectif a d’abord été de maintenir cet outil en fonctionnement, au fil du temps : « En 1985, l’exigence d’éclairage de la piste d’athlétisme du stade Louis II et de sa pelouse était de 1 200 lux. Aujourd’hui, cette exigence est passée à 2 200 lux. Pour la salle omnisports, les exigences étaient deux fois moindre par rapport à aujourd’hui. Tout ceci nécessite d’importants travaux de mise à niveau. La priorité a été donnée au maintien de la capacité de ce bâtiment à permettre l’activité sportive au quotidien, avec les scolaires de la principauté. Mais aussi avec les équipes professionnelles. »

« Le problème des arches est un problème superficiel. Les arches seront prises en compte dans le cadre de la restructuration du stade Louis II »

Patrice Cellario. Conseiller-ministre pour l’intérieur
Patrice Cellario
Patrice Cellario a rappelé que les premiers utilisateurs du stade Louis II, sont les scolaires. Et que, pour le gouvernement, le premier objectif a d’abord été de maintenir cet outil en fonctionnement, au fil du temps : « En 1985, l’exigence d’éclairage de la piste d’athlétisme du stade Louis II et de sa pelouse était de 1 200 lux. Aujourd’hui, cette exigence est passée à 2 200 lux. » © Photo Conseil National

Buvettes

De son côté, l’élue Priorité Monaco (Primo !) Nathalie Amoratti-Blanc est montée au créneau. Estimant que l’AS Monaco est une vitrine de la principauté, ce club de football devrait, selon elle, pouvoir évoluer dans un cadre « qui corresponde aux meilleurs standards européens ». Venant en soutien de sa collègue, le conseiller national Primo !, Marc Mourou, est rentré dans le détail. Il a estimé que les gradins du stade Louis II étaient « assez délabrés », et que les buvettes étaient dans un « état assez pitoyable ». Ce qui l’a conduit à demander au gouvernement si la priorité pourrait être donnée au déploiement de « conditions plus correctes » dans ce stade. Si Patrice Cellario n’a pas nié qu’il restait encore « beaucoup de travail », notamment pour la circulation du public dans les gradins, il a aussi jugé que « la vraie difficulté, c’est l’espace disponible. Les solutions sont excessivement compliquées à trouver, et les marges de manœuvre sont excessivement faibles. On y travaille. J’espère que l’on aura, et peut-être pour la saison prochaine, des nouveautés en la matière. Mais c’est un peu tôt pour pouvoir dire quoi que ce soit de tangible. » Le manque de place ne permet pas d’avoir beaucoup de liberté pour imaginer le stade Louis II de demain, a souligné le conseiller-ministre pour l’intérieur. Prenant pour exemple l’espace occupé par les buvettes de ce stade, Patrice Cellario a expliqué que, lors de sa construction, au début des années 1980, « il n’y avait pas d’autres places que celles-là. Donc, sauf si on restructure profondément le bâtiment lui-même, et donc la structure du bâtiment, les marges de manœuvre seront particulièrement réduites. » Seule certitude : les fameuses arches qui constituent l’identité visuelle du stade Louis II seront préservées. « Le problème des arches est un problème superficiel, a jugé Patrice Cellario. Les arches seront prises en compte dans le cadre de la restructuration du stade Louis II. »

« En termes d’infrastructures, le compte n’y est pas. Il faut établir un véritable programme de développement de nos structures d’accueil pour les activités sportives en principauté et en zone limitrophe. » Nathalie Amoratti-Blanc. Elue Primo !. © Photo Conseil National

« La vraie difficulté, c’est l’espace disponible. Les solutions sont excessivement compliquées à trouver, et les marges de manœuvre sont excessivement faibles. On y travaille. J’espère que l’on aura, et peut-être pour la saison prochaine, des nouveautés en la matière »

Patrice Cellario. Conseiller-ministre pour l’intérieur

« Etudes »

Nathalie Amoratti-Blanc a ensuite élargi la discussion à l’ensemble des établissements sportifs de la principauté, en réclamant au gouvernement un programme plus global : « En termes d’infrastructures, le compte n’y est pas. Il faut établir un véritable programme de développement de nos structures d’accueil pour les activités sportives en principauté et en zone limitrophe. Depuis dix ans que je suis élue, j’ai entendu beaucoup de projets imaginés, puis arrêtés, de plannings de restructuration du stade Louis II annoncés, puis modifiés. Des projets sur le gymnase des Moneghetti, qui est plus qu’une Arlésienne, hors de Monaco, sur le stade du Devens, sans qu’aucun programme global, cohérent, n’aboutisse au final. » Reprenant la parole, Patrice Cellario a rappelé avoir présenté aux élus du Conseil un document intitulé « la restructuration du stade Louis II », dans lequel il était aussi question des équipements connexes à cette restructuration, avec notamment le stade des Moneghetti, ainsi que celui du Devens. « Une programmation d’ensemble a donc été présentée. J’avais expliqué, à l’époque, que tout ne pouvait pas se faire rapidement, en claquant des doigts, a lancé Patrice Cellario. Par exemple, la salle Gaston Médecin n’a pas nécessité que 13 semaines de travaux. Il y a eu beaucoup d’études au préalable, puisqu’on réfléchissait à cette opération depuis le printemps 2020. On touche ici du doigt la difficulté de travailler sur des lieux qui sont « suroccupés » et vitaux pour l’activité. On ne peut pas démarrer une opération sans qu’une vision d’ensemble n’ait été dégagée. »

« Sauf si on restructure profondément le bâtiment lui-même, et donc la structure du bâtiment, les marges de manœuvre seront particulièrement réduites »

Patrice Cellario. Conseiller-ministre pour l’intérieur

« Réflexions »

Soulignant que le stade Louis II est l’un des plus grands bâtiments de Monaco, juste derrière le Grimaldi Forum qui est « enfoui sous terre pour les deux tiers », le conseiller-ministre pour l’intérieur a insisté : « Restructurer un tel bâtiment ne peut pas être fait en quelques mois ou en quelques années, et cela, quelle que soit la volonté que l’on y mette. Les opérations sont complexes à imaginer et à réaliser, puisqu’elles doivent permettre de poursuivre l’activité dans le stade. » Réfutant les critiques des élus, Patrice Cellario a contesté tout immobilisme du gouvernement dans ce dossier ouvert en 2017 : « On a réalisé ce qui était le plus facile dans le stade Louis II : le centre nautique et la salle omnisports Gaston Médecin, qui sont des entités quasi-autonomes. On ne peut pas dire que rien n’a été fait. La restructuration du stade Louis II a déjà commencé. Et vous en avez déjà quelques résultats. » Ce qui n’a pas empêché les conseillers nationaux de regretter de ne rien voir venir de réellement concret pour le stade des Moneghetti. En réponse, le conseiller-ministre pour l’intérieur a assuré avoir indiqué aux élus qu’il était « pertinent de coupler cette opération avec celle de l’Herculis. Parce que, là aussi, il faut que la réflexion soit globale, pour optimiser les terrains, mais aussi les réalisations ». Puis, reprenant de la hauteur sur le dossier de la restructuration du stade Louis II, Patrice Cellario a conclu : « Pour le moment, on n’a pas trop fait de bêtises. Il faut que l’on continue à maîtriser les choses. » Reste à savoir si cette approche a convaincu les élus.