mardi 23 avril 2024
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« Rachida Dati avait une indépendance que je retrouve chez Gérard Spinelli »

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Philippe Valli, 44 ans, est le nouveau directeur de cabinet du maire de Beausoleil, Gérard Spinelli. Pour Monaco Hebdo, il raconte son parcours et détaille ses nouvelles missions.

Comment s’est passé votre recrutement ?

Je savais que le maire Gérard Spinelli n’avait pas de directeur de cabinet. Je lui ai fait part de mon intérêt pour un tel poste. Sur le coup, il n’avait pas pensé à prendre quelqu’un. Les contacts ont été pris en septembre dernier. Nous nous sommes rencontrés fin octobre et j’ai débuté à ce poste le 2 janvier dernier.

Quelles étaient vos motivations ?

J’ai exercé les mêmes fonctions pendant sept ans auprès du maire Les Républicains (LR) du 7ème arrondissement de Paris, Rachida Dati. Je connais donc ce travail de relationnel avec les administrés, la vérification des courriers ou la bonne communication avec les élus. Et j’avais la volonté de quitter Paris pour vivre sur la Côte d’Azur. Parce que j’ai une petite fille de 17 mois, des attaches à Antibes par mes grands-parents, des origines corses et que le cadre de vie à Paris ne me convenait plus.

Quel est votre rôle ?

Je dois apporter plus de fluidité entre les services et le cabinet du maire. Collaborateur direct du maire, j’assure le suivi inhérent à la mise en œuvre des décisions municipales, la supervision de l’agenda avec le secrétariat du maire, le traitement des principales correspondances, le suivi des démarches en faveur de la population. J’apporte aussi mon conseil aux élus dans leurs interventions publiques, l’exercice de leurs délégations.

Quoi d’autre ?

Je gère le service du courrier afin de répondre rapidement aux attentes des administrés. Je suis les démarches et actions de communication interne et externe de la ville auprès des médias, en lien avec la direction de la communication. Enfin, j’assure les relations avec les entreprises et les commerces.

Votre travail sera différent de celui mené à Paris ?

Je me retrouve dans une ville de plein exercice. Donc je pourrais suivre les dossiers de A à Z. Ce n’était pas les mêmes prérogatives dans le 7ème arrondissement puisque nous devions tout finaliser avec la mairie de Paris.

La population aussi est très différente…

C’est vrai que dans le 7ème arrondissement, la société est très homogène, avec des revenus assez élevés en moyenne. Même s’il y a aussi des personnes qui font des demandes de logements sociaux. A Beausoleil, la population est très cosmopolite. Musulmans, catholiques et évangélistes, mais aussi hindous ou bouddhistes s’y côtoient. C’est à la fois une chance et un défi. Ce ne seront peut-être pas les problématiques que j’ai connues. Mais on s’adapte.

Cela ne vous fait pas peur ?

Ce cosmopolitisme, c’est nouveau mais c’est un challenge qui ne fait pas peur. La relation avec les habitants reste la même. Je dois m’assurer que chaque demande reçoit un bon suivi. Quelle qu’elle soit, elle doit être traitée.

Les particularités qui vous ont marqué en arrivant ici ?

La ville a déjà une topographie particulière. Elle est aussi très liée à Monaco. On a l’obligation de travailler ensemble avec la Principauté. D’autre part, j’ai pu voir que le tissu associatif est très fort.

Vous avez travaillé pour une municipalité de droite et à Beausoleil, le maire est sans étiquette : ça vous pose un problème ?

Je ne suis pas encarté auprès du parti Les Républicains (LR). De plus, j’ai aussi bien travaillé auprès de personnalités de droite comme Jean-Louis Debré, Philippe Seguin, Serge Dassault, que de gauche comme Manuel Valls à Evry lorsque j’étais journaliste pour un journal hebdomadaire de l’Essonne. J’ai travaillé pour Le Républicain pendant sept ans et j’en suis même devenu le rédacteur en chef. Aujourd’hui, je travaille avec le seul maire non encarté LR du littoral des Alpes-Maritimes. Cela me convient parfaitement.

Le maire de Beausoleil attend son jugement dans une affaire de corruption présumée : vous n’êtes pas inquiet ?

Il m’en avait parlé et m’avait expliqué que dans l’attente de son procès, il était confiant. Donc je n’avais pas peur, j’étais en confiance. Cette affaire, j’en avais entendu parler depuis Paris en 2009 sans vraiment en connaitre les tenants et les aboutissants. Mais tous ceux que j’ai pu croiser à Beausoleil et dans le pays mentonnais étaient convaincus de son innocence. La suite leur a donné raison et à moi aussi. Je ne doute pas que la première décision sera confirmée en appel. Rachida Dati avait une liberté de parole et une indépendance que je retrouve chez Gérard Spinelli.

Vous êtes le nouveau directeur de cabinet de Beausoleil mais vous habitez à Carnolès : pourquoi ?

J’aurais préféré vivre à Beausoleil, mais les loyers des biens que je recherchais étaient trop élevés. Si certains se sont imaginés que je vivais au Cap Martin, je leur rappelle que c’est à Carnolès que j’habite avec ma famille.