jeudi 18 avril 2024
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Passation de pouvoir à l’UP

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AG de l'UP
© Photo UP

Après trois années passées à la tête de l’UP, Anne Poyard-Vatrican a décidé de ne pas briguer une nouvelle présidence. C’est Patrick Rinaldi, 59 ans, qui a repris officiellement le flambeau depuis le 19 avril.

Une nouvelle page politique se tourne au sein de l’UP. A la tête du mouvement depuis 3 ans, Anne-Poyard Vatrican a décidé de céder son fauteuil de présidente. Le suspense a été ménagé jusqu’au bout. Ce n’est qu’à 22h, à l’issue de l’assemblée générale du parti le 17 avril dernier, que la passation de pouvoir a été annoncée. Devant une centaine d’adhérents réunie au Novotel. « Etre présidente de l’UP n’est pas une fin en soi. Je ne cultive pas le culte de la personnalité. En période électorale, il ne faut pas mélanger les genres et cumuler les fonctions, a justifié la désormais ex-présidente du mouvement. Il faut répartir les forces, avec d’un côté, une équipe au conseil national qui, dans cette année électorale, va avoir beaucoup de travail. De l’autre, un parti fort et autonome, qui mène la campagne. Pour cela, j’ai besoin d’avoir un comité directeur, un président fort, sur lequel je puisse m’appuyer. » Soit peu ou prou la même logique récemment avancée par l’UDM, Jean-Sébastien Fiorucci ayant remplacé Alexandre Bordero à la tête du parti majoritaire.

Rinaldi pas candidat
C’est donc un homme encore peu connu du grand public qui a pris les rênes politiques de l’UP (1). Seul candidat au poste, Patrick Rinaldi, 59 ans, inspecteur de permis de conduire, est membre de l’UP depuis l’origine. « Je fais de la politique depuis 1976. Je fais partie de ceux qui ont organisé le mouvement réformateur. Je n’ai jamais été sur le devant de la scène mais j’ai décidé de franchir le Rubicon car j’ai toujours aimé mon pays, et participé à la vie politique. Avoir la charge de la présidence, c’est aussi prendre des coups. J’en ai conscience. Mais je le fais pour l’UP », indique-t-il avant de se positionner clairement pour les prochaines échéances électorales?: « Je n’ai pas pour objectif de me présenter aux élections à titre personnel. » Et lorsqu’on lui demande si Anne Poyard-Vatrican a été poussée vers la sortie… c’est évidemment un « non » clair et franc qui émane de la bouche du nouveau président, pour qui il est « logique » de ne pas cumuler présidence d’un parti en campagne et travail d’élu.

« Arrêter les divisions »
Reste à savoir si l’UP fera ou non cavalier seul pour les prochaines élections. Ou si alliance il y aura avec l’actuel parti majoritaire. Il faut dire que la scission de mars 2011, où?11 conseillers nationaux UP avaient claqué la porte du mouvement pour fonder l’UDM, a laissé des traces. « Il ne faut pas se voiler la face. Le parti a été affaibli mais l’on n’est pas mort non plus. On veut encore faire entendre notre voix. En tant que militant de base, ces défections ont été pour moi une déception. Une déchirure. Le mot trahison serait peut être un peu fort. Car je suis un profond démocrate. J’ai mes valeurs et je respecte celles des autres. Ils ont décidé de faire un autre groupe, c’est leur choix, je le respecte », explique le nouveau président. Un discours plutôt mesuré. Avec, même, quelques signaux d’ouverture. « Il est évident que nous sommes plus proches de l’UDM que de R&E. A l’UDM, ce sont d’ailleurs tous des fils de l’UP, indique-t-il. Avant de discuter de la répartition des postes, ce que je souhaite profondément c’est que l’on parle d’un programme, et que l’on parle aux Monégasques. Arrêter les divisions intestines et se rassembler. »

« Mascarade de démocratie »
A contrario, pendant l’AG, Anne Poyard-Vatrican ne s’est pas privée de la tribune qui lui était offerte pour tirer à boulets rouges sur ses anciens compagnons et régler ses comptes. « Est-ce important de reparler de la dernière assemblée générale, des élus qui avaient fui par la petite porte pour éviter de vous regarder en face, vous les adhérents. Faut il se souvenir que ces mêmes élus sont partis avec l’argent de l’UP, avec le fichier des adhérents, avec l’impunité des gens qui, une fois au pouvoir, pensent avoir tous les droits, a-t-elle lancé devant les adhérents. Devons-nous nous remémorer cette séance publique indigne où la doyenne de l’hémicycle m’insultait en direct à la télévision, où mon micro a été coupé à distance pour éviter que je parle, que je porte votre message. Est-ce utile d’égrener la litanie des brimades que j’ai dû subir au conseil national, des courriers détournés, des infos pas données, de la parole confisquée?? Je laisse à d’autres les calculs, la haine et les mesquineries de bas étages. L’UP est historique et intouchable. » Un rappel des « vilenies » selon le terme choisi par l’intéressée qui ne devrait pas franchement arranger les relations avec les membres de la majorité. L’ex-présidente de l’UP a parallèlement qualifié la commission législation confiée au leader de R&E Laurent Nouvion comme une « mascarade de démocratie ». « R&E pense-t-il vraiment qu’il va pouvoir travailler dans cette commission?? Croient-ils encore au père Noël?? » Quant à une alliance pour les prochaines élections, elle n’est pas exclue. Reste à savoir avec qui. « Notre position est simple, nous avons des valeurs que vous avez choisies en nous élisant en 2003 et en 2008, nous allons faire un programme ensemble. Si d’autres se reconnaissent dans ces valeurs, dans ce programme, alors elles seront les bienvenues au sein du parti. Ou à côté en union avec nous », indique simplement Poyard-Vatrican. A suivre.

(1) Officiellement élu par le comité directeur le jeudi 19 avril.