jeudi 28 mars 2024
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Municipales à Cap-d’Ail : Xavier Beck brigue un cinquième mandat

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À l’occasion des élections municipales des 15 et 22 mars prochains, Monaco  Hebdo dresse un tour d’horizon de la situation dans les communes limitrophes à la principauté. Après Roquebrune Cap-Martin, c’est au tour de Cap-d’Ail, où deux listes ont été déposées.

Le maire Les Républicains (LR) Xavier Beck tente de briguer un cinquième mandat. Face à lui, Romain Pommeret, jeune candidat sans étiquette, qui s’est récemment lancé en politique.

Maire Les Républicains (LR) de Cap-d’Ail depuis 1995, Xavier Beck est candidat à sa réélection pour un cinquième mandat. Son seul et unique adversaire déclaré est Romain Pommeret, 33 ans, et gérant d’un salon de coiffure. Fils d’un ancien conseiller municipal de Xavier Beck, le jeune entrepreneur ne présente aucune expérience en politique. Qu’à cela ne tienne ! Affronter l’un des poids lourds de la politique azuréenne n’effraie pas outre mesure Romain Pommeret, qui se présente à cette élection sans étiquette et soutenu par aucune force politique : « Je pense qu’il arrive en fin de cycle et qu’il est temps qu’il y ait une nouvelle ère à Cap-d’Ail. Je pense que le changement n’apporte que du bien. Tout progrès passe inévitablement par le changement ».

Fin de cycle ?

Le discours du jeune candidat se veut volontairement offensif à l’égard du maire sortant. « On a une gestion qui est assez passéiste, avec un manque d’ambition pour la ville. Il n’y a pas de renouvellement. Les méthodes de gouvernance sont les mêmes depuis 1995, alors que le monde évolue, explique le jeune candidat. Il arrive peut-être à un âge, où il n’a plus l’envie, plus la motivation, poursuit Romain Pommeret. Et à force de vouloir briguer tous les mandats de la Côte d’Azur, peut-être qu’il n’a plus trop le temps de s’occuper de la ville de Cap-d’Ail ». Car, selon lui, les ambitions de Xavier Beck ne s’arrêtent pas à la mairie cap-d’ailloise : « Il oublie de citer qu’il se présente comme sénateur au mois de septembre 2020. Je trouve que c’est malhonnête vis-à-vis des Cap-d’Aillois de se présenter aux élections pour pouvoir placer un de ses adjoints six mois après, et partir de la commune ». « Faux ! » lui répond l’intéressé : « Non, je n’ai aucune appétence pour la fonction de sénateur, aucune, insiste Xavier Beck, Et quand bien même j’en aurais une, je n’ai aucune chance d’être sénateur un jour, compte tenu de mon profil. Les sénateurs sont en général des gens qui apportent des grands électeurs. Et je ne crois pas qu’avec mes 12 grands électeurs, je représente grand-chose dans le paysage politique départemental pour les sénatoriales… ».

« Récréer un vrai centre-ville »

Interrogé sur ses motivations, Romain Pommeret, fier de réunir sur sa liste Cap-d’Ail de demain des personnes « de toutes catégories sociales, de tous bords politiques et de tous âges », explique que « c’est le manque d’ambition de notre commune qui n’évolue guère », qui l’a poussé à se présenter aux élections municipales. Pour redonner de l’ambition à Cap d’Ail, le chef d’entreprise s’appuie sur un projet qui s’articule autour de trois grands thèmes : le dynamisme, le lien social et la proximité. Pour redynamiser et redonner de l’attractivité à une commune où « il ne se passe plus grand-chose », le jeune candidat entend notamment « relancer plusieurs associations, recréer des vies de quartiers », mais aussi « installer une navette électrique comme à Menton, qui pourrait aller chercher tous les gens dans tous les quartiers de la commune de Cap-d’Ail », et ainsi « récréer un vrai centre-ville qu’il n’y a pas actuellement à Cap-d’Ail ». Son ambition est également, à terme, de « créer un marché, des activités, des bals, des manifestations ». Pour favoriser le lien social, ce chef d’entreprise envisage aussi la création d’un pôle culturel pour les jeunes et les personnes âgées. Une manière de rapprocher des générations qui semblent éloignées aujourd’hui. Enfin, concernant la proximité, Romain Pommeret se dit prêt à mettre son activité professionnelle entre parenthèses pour s’engager à 100 % pour sa commune, « et ne pas être là un ou deux jours par semaine, comme c’est le cas actuellement ». Un énième tacle adressé à Xavier Beck, qu’il accuse aussi d’avoir instauré « une sorte de mini-dictature où le roi est là, et personne ne doit s’opposer à ce qu’il dit ». Des mots forts, que l’intéressé assume pleinement : « Je ne suis pas agressif, c’est la réalité des faits ». « Si vous faites de la politique, et que vous n’osez pas ouvrir votre gueule, restez chez vous !, lui répond Xavier Beck. Interrogez un peu autour de vous : je ne pense pas que j’ai la réputation d’être un dictateur ».

La jeunesse contre l’expérience

Face aux attaques répétées de son adversaire, l’actuel maire de Cap-d’Ail préfère relativiser : « Je sais que c’est une période où on peut dire un peu ce qu’on veut, mais il faut être un peu sérieux […]. C’est dommage qu’il n’accepte pas de débattre de façon tout à fait normale », regrette l’avocat de 66 ans, qui en a vu d’autres. « À la différence de mon adversaire, je ne me suis pas intéressé à la politique à l’âge de 32 ans. J’ai collé des affiches quand j’avais 15 ans, j’ai donc été militant très tôt. J’ai d’abord été conseiller municipal et j’ai fait 12 ans d’opposition dans une mairie communiste. Je peux vous dire que c’était une vraie bagarre ». A-t-il songé à se retirer comme son adversaire l’a suggéré au début de sa campagne ? « Je ne me suis jamais posé la question, avoue Xavier Beck, Je ne considère pas qu’à 66 ans, au moment où on parle de l’âge pivot à 64 ans, on dise qu’à 66 ans il faut arrêter tout. Il faut être sérieux. Tant qu’on a l’énergie et une certaine vision de Cap-d’Ail… ». Quant aux motivations qui le poussent à briguer un cinquième mandat, le maire sortant n’y va pas par quatre chemins : « S’il faut trouver une justification à ma candidature, c’est d’éviter que tous les margoulins du coin, et je peux vous dire que près de Monaco il y en a, viennent prendre Cap-d’Ail comme un terrain de jeu ». À bon entendeur…

Xavier Beck présente son bilan

Pour sa réélection, Xavier Beck peut notamment s’appuyer sur son bilan financier à la tête de la mairie. Cap-d’Ail est, selon Xavier Beck, la seule commune de plus de 1 000 habitants dans les Alpes-Maritimes à n’avoir jamais augmenté ses impôts locaux depuis 1995 : « On est la seule commune, à part Gourdon qui est une commune de 379 habitants, à avoir aujourd’hui des taux d’imposition inférieurs à ceux de 95 quand on a été élu. Puisque nous avons baissé deux années de suite les taux de la taxe d’habitation et de la taxe foncière », se félicite le maire. Quant à la dette, elle est « quasiment nulle, puisqu’on est à 22 euros par habitant, alors que la moyenne de la strate 5-10 000 est à 850 euros ». Autre motif de satisfaction, hormis les emprunts nécessaires pour l’acquisition et la restauration du château des Terrasses, qui ont depuis été remboursés, aucun emprunt n’a été contracté depuis : « Tout ce qu’on a fait comme équipements a été financé en autofinancement, sans emprunt ». D’ailleurs, Xavier Beck ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin, et espère poursuivre sur cette voie, s’il est réélu : « Ce qu’on se projette de faire pour les six ans à venir, c’est-à-dire la nouvelle crèche, l’aménagement des salles de maternelle dans l’école Saint-Antoine, ce sera également réalisé sans emprunt. Ce qui fait qu’on a une grosse capacité d’emprunt, si nécessaire ». Outre cette « grande fierté sur la fiscalité », Xavier Beck met en avant dans son bilan la réhabilitation complète de l’école André Malraux pour un montant inférieur à 1,3 million d’euros, l’aménagement d’un nouveau parking (parking Siccardi) de 23 places, la réouverture du sentier littoral aux promeneurs depuis deux ans, l’aménagement du jardin des douaniers, ou encore l’extension de la vidéo-protection. Mais l’autre grande satisfaction du maire sortant est, sans conteste, la création de nouveaux logements sociaux. Au mois de juin 2020, 46 nouveaux appartements sociaux seront livrés, auxquels viendront se rajouter 18 autres en 2021.

L’environnement, priorité de Xavier Beck

L’environnement est au cœur du programme de Xavier Beck. « Tout le monde doit être sensibilisé sur le sujet, souligne le maire de Cap-d’Ail, [qui] travaille avec la région sur la charte zéro plastique, et avec le département sur le Green deal de Ginésy [plan de transition écologique qui a pour objectif de préserver l’environnement d’exception des Alpes-Maritimes et de faire du département un leader en la matière – N.D.L.R.] ». « On travaille sur plein de choses, et c’est une ligne directrice pour les années qui viennent », prévient le candidat, qui annonce par ailleurs l’interdiction du tabac sur les plages cap-d’ailloises à partir de l’été 2020. Des cendriers urbains seront installés sur toutes les promenades au-dessus des plages pour les fumeurs. Autre projet phare de Xavier Beck : la création d’une réserve sous-marine. Cette zone de protection forte s’étendra du Cap Rognoso à l’épi Barraïa, pour une surface d’environ 280 hectares. La pêche y sera interdite, et un suivi scientifique sera mis en place pour contrôler le bon développement de la faune dans le périmètre protégé. Toujours au chapitre « écologie », des panneaux photo-voltaïques et solaires seront installés sur les futures tribunes de l’éco-stade Didier Deschamps, de manière à « assurer l’autonomie énergétique ». Cet équipement permettra d’alimenter le nouvel éclairage LED du stade, « moins énergivore », et de fournir l’eau chaude des vestiaires. Enfin, une nouvelle crèche verra le jour dans la ZAC Saint-Antoine en septembre 2021, alors que l’école maternelle « sera opérationnelle dès la rentrée de septembre 2020 », selon Xavier Beck.

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