jeudi 25 avril 2024
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La campagne est (presque) lancée

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« Nous avons vocation à être majoritaire dans deux ans?! », estime Marc Burini. © Photo Monaco Hebdo.
« Nous avons vocation à être majoritaire dans deux ans?! », estime Marc Burini. © Photo Monaco Hebdo.

Le 18 janvier, Rassemblement & Enjeux avait donné rendez vous à ses militants. Avec la volonté évidente de se mettre en ordre de bataille pour 2013.

A deux jours de la galette des rois de l’UP, programmée le 20 janvier, les militants de R&E se sont donné rendez-vous au Novotel pour tenir leur AG. L’occasion pour les ténors du parti, élus ou non, de lancer dès maintenant les hostilités en vue des élections nationales de 2013. Morceaux choisis?: « En 2013, nous devons obtenir l’alternance et que le conseil national redonne une image digne de cette principauté que nous aimons », tonne Joëlle Pastor. « Nous avons vocation à être majoritaire dans deux ans?! Pourquoi?? Tout simplement parce que nous ne siégeons pas pour n’être qu’une force de nuisance destinée à ne pas voter les budgets. Mais nous exerçons ce droit quand la situation le requiert », insiste le parlementaire Marc Burini. Qui ajoute?: « Ce fut le cas lors du vote du budget rectificatif 2009 qui engageait les deniers publics à hauteur de 500 millions d’euros pour l’opération de la Tour Odéon en faisant fi de nos prérogatives institutionnelles… »

« L’institution fonctionne mal »

Car au-delà de l’élection du nouveau comité politique, l’assemblée générale de la formation d’opposition a servi à tirer à boulets rouges sur la situation politique actuelle. Pour le secrétaire général Jean-Charles Allavena, c’est bien simple, depuis que Stéphane Valeri a quitté la présidence du conseil national, « dans sa logique de recherche du pouvoir, la situation est calamiteuse. On se rend compte que tout ce bel édifice reposait sur un seul homme, professionnel de la politique, qui voyait tout, dirigeait tout. Lui parti, tout explose, les ambitions des uns et des autres s’expriment, les clans se forment, l’institution fonctionne mal… » Quant au gouvernement, à entendre ce responsable de R&E, il changerait de conseillers comme de chemises?: « Il n’y a pas si longtemps, à Monaco, un conseiller de gouvernement, ça durait dix ou quinze ans, c’était inoxydable. Rappelons nous de Louis Caravel, Raoul Biancheri ou Bernard Fautrier… Depuis le début des années 90, c’est devenu un produit beaucoup plus périssable, deux ou trois ans, parfois moins. » Et de s’interroger?: « Est-ce une bonne chose pour Monaco que de copier cette habitude de nos voisins?? Avons-nous le personnel politique suffisant pour nous permettre un tel rythme de changement?? »

« Les chiens aboient la caravane passe »

Et ce n’est pas la situation économique qui risque de rassurer les élus de R&E. A ce sujet, Christophe Steiner est saignant. Comptabilisant « sur la période 2002-2009, 6 années déficitaires sur 8. Soit un déficit cumulé de 261,4 millions d’euros malgré deux années positives. En y ajoutant le déficit prévu par le rectificatif 2010 et le primitif 2011, nous pourrions atteindre 8 budgets déficitaires sur 10 et un déficit cumulé de 451 millions d’euros. Soit 53,4 % des recettes prévus au primitif 2011. » Après cette succession de chiffres, Christophe Steiner ajoute la cerise sur le gâteau?: « Comme vous pouvez le constater, il y a de quoi s’interroger sur la pérennité de notre modèle économique, d’autant plus que les rendements du FRC pour l’année 2010 devraient être au niveau des pâquerettes. » Et d’autant que selon l’élu, le consensus actuel entre majorité et gouvernement ne pourra guère régler la situation?: « La majorité a mis en pratique le proverbe « les chiens aboient la caravane passe », à la très grande satisfaction du gouvernement, transformant le conseil national en chambre d’enregistrement. » Des propos qui seront certainement commentés à l’occasion de la galette des rois de l’UP. Le premier rendez-vous politique du mouvement majoritaire avant son assemblée générale, censée se tenir au premier trimestre 2011. Du moins, on le suppose. Compte tenu des tiraillements existant au sein du mouvement, il serait en effet bon de connaître le nom du président de l’UP avant l’élection du président du conseil national en avril prochain.