vendredi 19 avril 2024
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Horizon Monaco
durcit le ton

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Au Novotel le 21 janvier, les candidats de la liste menée par Laurent Nouvion ont une nouvelle fois détaillé une partie de leur programme électoral aux Monégasques. Une réunion de quartier au ton particulièrement critique.

Au Novotel le 21 janvier, dans une campagne déjà très tendue, le ton est encore une fois monté d’un cran. Entre deux propositions électorales (nous reviendrons sur les programmes des listes en détail dans le prochain numéro), les candidats de la liste Horizon Monaco n’ont pas hésité à brocarder l’équipe de Robillon et à répondre aux attaques adverses.

« Assertions délirantes »
C’est Pierre Svara, qui, le premier, a ouvert les hostilités. En ligne de mire : le fonds de réserve constitutionnel et souverain dont HM souhaiterait confier la gestion à un groupe de professionnels expérimentés, choisis par le gouvernement, et placés sous la tutelle du conseiller aux finances. « Contrairement à ce que dit la majorité sortante, ces professionnels ne seront pas des « copains » choisis par Horizon Monaco. » En clair, pas question pour HM de se mêler « au choix des gestionnaires. » « Ces professionnels n’investiront certainement pas non plus dans des produits toxiques, dans une équipe de foot ou dans de grands hôtels parisiens », a encore garanti l’élu-candidat. Avant de s’adresser directement au candidat Union monégasque Bernard Pasquier, et à « ses assertions délirantes. » « Nous ne voulons pas que le gouvernement fasse appel à des aventuriers de la finance mais à des professionnels compétents qui contrôleraient au plus juste les frais de gestion et les coûts de transaction. En bon père de famille. Il n’est en aucun cas question de jouer l’argent des Monégasques « au casino de la finance mondiale » comme ils disent. » Svara est ensuite revenu sur les « attaques personnelles » publiées dans le dernier journal d’information d’Union monégasque, concernant notamment « des indemnités extravagantes versées par la SBM » au candidat. « Ces affirmations sont fausses. J’y répondrai dans notre prochain journal et je me réserve le droit de saisir la justice. On n’a pas le droit d’écrire n’importe quoi dans une campagne », a-t-il indiqué.

« Européiste »
Autre sujet sensible remis sur le devant de la scène : les querelles sur les questions européennes. C’est Anne Poyard-Vatrican qui a lancé l’assaut. Premier élu ciblé : Jean-Charles Gardetto et sa proposition de loi sur la non-discrimination qualifiée de « risque majeur » pour les spécificités monégasques et pour la priorité à l’emploi. Deuxième élu en ligne de mire : Bernard Marquet qui a « demandé à plusieurs reprises la ratification de la charte sociale. » (Le binôme ayant été au passage rebaptisé par Christophe Steiner de « ligne Margetto »). Sans oublier le fameux épisode d’Anne Brasseur et la saisine du conseil de l’Europe qui a mis le feu aux poudres à Monaco. « Cerise sur le gâteau, Mme Brasseur va même venir surveiller nos élections ! », a lancé Anne Poyard-Vatrican. Dans la foulée, Jean-Michel Cucchi est intervenu au pupitre pour faire une annonce d’actualité : Jean-Charles Gardetto vient d’être élu vice-président de l’assemblée parlementaire du conseil de l’Europe (APCE) (1). Une occasion toute trouvée pour lui d’enfoncer le clou : « C’est une nomination pour le remercier d’avoir bien servi les intérêts des européistes et de sa copine Mme Brasseur… Leur vrai but est de nous faire rentrer totalement dans une démarche européiste et un système parlementaire. » Dans un meeting au ton globalement très rugueux, c’est Christophe Steiner qui, par un trait d’humour, a un peu détendu l’atmosphère. « François Mitterrand avait formulé 110 propositions pour la France. Monsieur Robillon en a 153 pour Monaco. C’est dire… ! »

(1) Jean-Claude Mignon a été réélu président de l’APCE à l’ouverture de la session d’hiver le 21 janvier.