jeudi 18 avril 2024
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Elections communales 2023 : Georges Marsan, une sixième fois, pour l’Histoire

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Dans la soirée du 19 mars 2023, L’Evolution Communale de Georges Marsan a remporté les élections communales. C’est la sixième fois depuis 2003 que la liste de Georges Marsan gagne ces élections, décrochant aussi, au passage, un record historique de longévité. Comme en 2019, une seule liste était en course. Le taux de participation a été de 39,66 %.

Evidemment, avec une seule liste engagée, le suspense n’avait pas sa place lors de ces élections communales 2023. Comme lors du scrutin précédent, en mars 2019, la liste de celui qui occupe le fauteuil de maire de Monaco depuis 2003, Georges Marsan, n’a pas eu d’opposants. Les regards se sont donc déportés du côté de la participation, devenue l’un des enjeux de ce scrutin. En effet, comme l’indique la loi électorale monégasque « nul ne peut être élu conseiller communal au premier tour de scrutin » sans réunir « la majorité absolue des suffrages exprimés » et un « nombre de suffrages égal au quart du nombre des électeurs inscrits ». Avec 7 605 électeurs inscrits, le quart du nombre des électeurs inscrits était donc de 1 902 pour ce scrutin. Conscient de cette problématique, Georges Marsan avait résumé les choses en quelques mots, en amont de cette élection, à l’occasion d’une conférence de presse le 6 mars 2023 : « Le droit de vote, et le devoir de voter ».

Lire aussi : Malgré une liste unique, Georges Marsan appelle au « devoir de voter »

Pour enfoncer le clou, la semaine dernière, un slogan a été ajouté sur l’affiche de campagne, en lieu et place des neuf points du projet politique porté par la liste L’Evolution Communale : « Le vote est un droit, ne passez pas à côté. » Suivi d’un court texte : « Il en va de la vie démocratique de notre pays, il en va de la force de notre institution. Dimanche 19 mars, un grand merci d’avance à chaque Monégasque qui prendra quelques minutes pour accomplir son devoir civique. » Interrogé par Monaco Hebdo le 8 mars 2023, Georges Marsan reconnaissait que « comme il y a quatre ans, sur le plan électoral, l’enjeu de ce scrutin sera encore la participation, puisque ma liste, L’Evolution Communale, est la seule liste à se présenter. Même si aujourd’hui le vote par procuration est devenu très étendu et très facile avec la nouvelle loi, on observe un désintérêt pour les élections en Europe. Monaco n’échappe pas à la règle. Nous allons sensibiliser chaque électeur d’ici la date du 19 mars 2023, et ce, au travers des réseaux sociaux, de la presse, et de notre soirée électorale du 15 mars à l’auditorium Rainier III. Et surtout, en parlant à chacun, pour que tous les Monégasques se sentent concernés. Il en va de la vie démocratique de notre pays. Il en va de la force de notre institution multiséculaire. »

Comme l’indique la loi électorale monégasque « nul ne peut être élu conseiller communal au premier tour de scrutin » sans réunir « la majorité absolue des suffrages exprimés » et un « nombre de suffrages égal au quart du nombre des électeurs inscrits ». Avec 7 605 électeurs inscrits, le quart du nombre des électeurs inscrits était donc de 1 902 pour ce scrutin

La semaine dernière, un slogan a été ajouté sur l’affiche de campagne, en lieu et place des neuf points du projet politique porté par la liste L’Evolution Communale : « Le vote est un droit, ne passez pas à côté ». © Photo Raphaël Brun / Monaco Hebdo

Longévité

Pour les élections communales du 17 mars 2019, le taux de participation avait été de 46,49 %. Dimanche 19 mars 2023, il a chuté de près de 7 points, à 39,66 %. Redouté, l’effondrement n’a pas eu lieu, mais le recul est tout de même notable. Cependant, les 15 candidats ont récolté suffisamment de suffrages pour valider leur élection. Comme cela arrive assez souvent dans ce type d’élection, celui qui a obtenu le moins de voix, c’est la tête de liste de L’Evolution Communale, Georges Marsan, avec 2 422 suffrages. En mars 2019, Marsan avait recueilli 2 723 voix, et avait terminé 13ème sur 15. A l’inverse, c’est Jacques Pastor qui en a obtenu le plus, avec un total de 2 634 voix [à ce sujet, lire notre encadré « Elections communales 2023 Les résultats », par ailleurs — NDLR]. Derrière lui, deux femmes complètent ce podium. Il s’agit de Chloé Boscagli Leclercq, avec 2 631 voix, et de Marjorie Crovetto, avec 2 618 suffrages.

Né le 20 mars 1957, Georges Marsan a fêté ses 66 ans le lendemain de sa victoire. Ce sixième succès d’affilée est historique dans la vie politique monégasque. Il fait de lui le maire qui affiche désormais la plus grande longévité à la tête de cette institution. Le précédent record était détenu par Jean-Louis Médecin, qui a été maire de Monaco pendant 20 ans, sans interruption (1971-1991), soit cinq mandats de quatre ans, devant Anne-Marie Campora, qui a occupé ce fauteuil pendant 12 ans (1991-2003), sans discontinuer. Au terme de cette mandature 2023-2027, Georges Marsan aura dirigé la mairie de Monaco pendant 24 ans. Et peut-être plus. En effet, interrogé par Monaco Hebdo, il n’écartait pas la possibilité d’être à nouveau candidat pour les élections de mars 2027 : « Si je suis élu le 19 mars 2023, en 2027, j’aurai 69 ans. Depuis 1991, la liste l’Evolution Communale a toujours instauré une limite d’âge à 80 ans pour se présenter. J’ai donc encore le temps. » En attendant, Georges Marsan deviendra officiellement maire de Monaco à l’occasion de la cérémonie d’installation du nouveau conseil communal qui se déroulera le 18 avril 2023.

Elections communales 2023 : les chiffres

Nombre d’électeurs inscrits : 7 605
Nombre de votants (enveloppes présentes dans l’urne) : 3 016
Taux de participation : 39,66 %
Nombre de bulletins blancs : 110
Nombre de bulletins nuls : 75
Suffrages exprimés : 2 941
Majorité absolue : 1 471
Quart des électeurs inscrits : 1 902

Elections communales 2023 Résultats
Source : mairie de Monaco
Historique des élections communales Monégasques
1) La Constitution de 1911 réforme la mairie de Monaco. La principauté est alors découpée en trois communes distinctes Monaco-Ville, la Condamine, et Monte-Carlo. Chacune de ces communes a un maire, nommé par le prince, et un conseil élu de neuf membres. Une commission intercommunale, dont le président est nommé par le prince, prend en charge les intérêts communs de ces trois communes. Après la première guerre mondiale, la commune « unique » est restaurée. Dans cette nouvelle configuration, le premier maire est élu le 7 avril 1918. Il s’agit de Suffren Reymond. Le mandat de Charles Bernasconi aurait dû prendre fin en 1933, mais la Constitution a été suspendue le 26 décembre 1930, à la suite de la « journée du 22 décembre 1930 ». Ces manifestations du 22 décembre 1930 font suite à l’arrivée à Monaco du prince Louis II (1870-1949). Il répondra ensuite aux reproches faits sur son action dans un petit opuscule nommé La Journée du 22 décembre 1930. « De ce fait, le pouvoir législatif et le pouvoir communal ont été suspendus à cette même date du 26 décembre 1930 », explique Thomas Blanchy, adjoint au directeur des archives et de la bibliothèque du palais princier. Concernant les noms des listes élues, en 1918, la liste gagnante s’appelle « Union monégasque ». En 1955 et en 1971 la liste d’« Action communale » s’impose, et en 1991 et en 2003, c’est au tour de la « liste pour l’évolution communale ».