jeudi 28 mars 2024
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Élections communales 2023 : malgré une liste unique, Georges Marsan appelle au « devoir de voter »

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Le maire sortant, Georges Marsan, a présenté à la presse sa liste « L’Evolution Communale » qui sera la seule à se présenter pour l’élection du 19 mars 2023. L’enjeu étant plus démocratique que politique, cette équipe insiste sur l’importance de se rendre aux urnes. Pour convaincre, elle a dévoilé ses projets et quatre nouveaux colistiers.

Pourquoi voter quand tout est joué ? Faute de liste adverse, Georges Marsan, maire de Monaco depuis 2003, est déjà annoncé vainqueur de l’élection communale, avant même le rendez-vous électoral du 19 mars prochain. Cette victoire n’est bien évidemment pas officielle encore, car le passage aux urnes est nécessaire, au moins pour la forme. Avec la condition sine qua non de faire participer au moins 25 % des votants, comme l’impose le code électoral monégasque. Si ce seuil n’est pas atteint, les électeurs devront revenir aux urnes la semaine qui suit, pour valider cette élection. L’enjeu n’est donc pas tant politique que démocratique. Il faut légitimer cette élection gagnée d’avance, ce que Georges Marsan résume avec cette formule : « Le droit de vote et le devoir de voter ». S’il n’y a bien qu’une seule liste, dénommée « L’Evolution Communale », elle ne se présente pas la fleur au fusil, et avance une série de nouveaux projets pour le prochain mandat, ainsi que quatre nouveaux colistiers sur un total de 15 candidats. Il y aura donc la possibilité de voter pour une équipe et pour ses projets, ou contre, par l’intermédiaire du vote blanc. Les Monégasques et résidents recevront d’ailleurs le programme détaillé de l’Evolution Communale dans leur boîte aux lettres, à compter du vendredi 10 mars.

De nouveaux visages

Dire qu’il existe une « crise » de l’engagement politique serait peut-être un peu fort, car de nouvelles personnes s’engagent pour cette élection. Pas assez pour qu’une seconde liste émerge, et trop difficilement, peut-être, pour inspirer un véritable sens du renouveau, mais ce problème n’est pas propre à l’élection communale, selon le maire sortant : « Sur vingt ans, pour les élections communales comme pour les élections nationales, nous avons perdu vingt points de participation avec Stéphane Valeri ». Deux femmes et deux hommes ont en effet choisi de rejoindre Georges Marsan et de « remplacer » les élus qui ne renouvelleront pas l’expérience. Il s’agit de Nada Lorenzi, chargée de mission au département des affaires sociales et de la santé, Nathalie Vaccarezza, retraitée de la fonction publique, Jean-Luc Puyo, directeur de l’aménagement urbain à la mairie de Monaco, et Georges Gambarini, chargé de mission à la direction des services numériques [à ce sujet, consulter notre trombinoscope, par ailleurs — NDLR]. Il s’agit de visages connus de l’administration monégasque, mais pas de la vie politique. Il reste désormais à convaincre les électeurs à se déplacer le 19 mars pour des idées et des projets. Et L’Evolution Communale semble avoir misé là-dessus.

Nouveaux projets

Pour les aînés, cette liste prévoit, entre autres, la création d’un nouveau service de rondes de nuit pour mieux surveiller les personnes les plus dépendantes, la gratuité des piscines dès 60 ans et non plus 65 ans, ou encore la création d’une journée de « bien-être » pour les aidants. Sur le volet « animations », il est prévu de créer un village d’été sur le port Hercule, des marchés itinérants dans tous les quartiers de Monaco, ainsi qu’un marché estival des artisans spécifiquement sur le Rocher, pour soutenir les commerces de Monaco-Ville. Sur le plan environnemental, on note le projet de réaliser un bilan carbone des services de la mairie, ainsi que l’intégration des parcs communaux dans le parcours de mobilité douce du gouvernement, sans oublier la labellisation du restaurant municipal. Pour le numérique, il est prévu de créer un poste de référent numérique au secrétariat général, mais aussi de développer les services numériques en ligne, notamment à l’État civil, tout en renforçant le partenariat avec le gouvernement et Monaco Télécom pour lutter contre la rupture numérique. La culture n’est pas en reste non plus, puisque L’Evolution communale projette des visites virtuelles du Jardin Exotique lorsqu’il rouvrira, probablement en 2024 selon le maire. L’Evolution Communale mise aussi sur la création d’un nouvel auditorium à l’académie Rainier III, ou encore sur la mise en place d’un réseau international d’étude pour l’école supérieure d’arts plastiques de Monaco (ESAP). Un nouveau jumelage est aussi dans les cartons avec la commune italienne de Dolceacqua, ainsi que l’évolution du marché de la Condamine, sur le volet patrimoine, pour assurer une « concurrence saine », comme le dit Georges Marsan, vis-à-vis du futur centre commercial de Fontvieille.

« Autonomie budgétaire »

Pour financer ces projets, comme celui de l’évolution du marché de la Condamine, Georges Marsan compte en grande partie sur la valorisation des biens immobiliers de la mairie. Il s’agit, en effet, de se reposer sur la récupération de mètres carrés, comme avec le projet Le Luciana, et de soultes. Ce type de contrats d’échange et de partage immobilier ont, par exemple, servi à financer intégralement des projets comme celui des travaux de rénovation de la Villa Lamartine, à hauteur de 7 millions d’euros : « Ce sont nos propositions, avec notre argent. Nous ne demanderons rien au gouvernement. Nous avons une autonomie budgétaire et administrative, et même une autonomie financière », explique Georges Marsan. Même si le maire sortant tempère : « Notre autonomie financière reste extrêmement relative, car c’est le gouvernement qui fournit les bâtiments à plusieurs millions d’euros. Mais nous pouvons supporter des projets limités. » Il ne devrait pas, non plus, être question de renforcer fortement les effectifs de la mairie, déjà forts de 800 personnes pour assurer les nouveaux services de la commune. Georges Marsan entend surtout « privilégier des postes spécialisés », comme c’est le cas pour le référent environnement, et demain pour le référent numérique. Des ajustements pourront toutefois être faits pour l’aide à l’enfance, au foyer, et sur le volet social dans son ensemble, qui sont financés par la mairie. À titre d’exemple, la nouvelle crèche du Testimonio, ouverte depuis le 3 janvier 2023 a nécessité le recrutement de 18 professionnels, pour un million d’euros financés par la mairie.

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