jeudi 18 avril 2024
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Élection nationale 2023 : les NIM affichent leurs ambitions, mais cherchent encore des adhésions

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Sous la houlette de Daniel Boeri, élu dissident de la majorité Priorité Monaco (Primo !) au Conseil national, le groupe des Non-inscrits monégasques (NIM), aimerait constituer une liste pour s’opposer à l’Union nationale monégasque (UNM) à l’élection nationale de février 2023. Mais les NIM ont besoin de davantage d’adhérents pour pouvoir présenter une liste de 24 candidats.

Ce n’est pas encore « béton », mais ils y vont. Daniel Boeri sort du bois, accompagné de ses deux soutiens de l’association des Non-inscrits monégasques (NIM), Jean-Michel Rapaire, trésorier, et Jean l’Herbon de Lussats, secrétaire général. En juillet 2022, l’élu dissident de la majorité Priorité Monaco (Primo !), au Conseil national, avait claqué la porte du parti majoritaire du président de l’hémicycle, Stéphane Valeri, qui a depuis transmis le flambeau à Brigitte Boccone-Pagès. Pourquoi ? Par divergence d’idées, selon Daniel Boeri. Cet événement est survenu quelque temps avant que ne soient désignés, en interne, les membres du bureau du nouveau mouvement de la majorité Primo !, appelé l’Union nationale monégasque (UNM). Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 1er novembre 2022, l’UNM était la seule liste politique de 24 candidats présentée officiellement, et en ordre de bataille pour le scrutin du 5 février 2023. Depuis que les cartes ont été distribuées, Daniel Boeri entend désormais faire bloc contre l’UNM, qui a absorbé les anciens opposants, d’Union Monégasque (UM) avec Jean-Louis Grinda, à Horizon Monaco (HM), avec Béatrice Fresko-Rolfo. Ces deux ex-membres de l’opposition disent avoir été convaincus par la nouvelle présidente du Conseil national, Brigitte Boccone-Pagès. Mais, pour faire front, il va falloir rassembler.

« Il y a un complexe d’auto-censure extraordinaire. Il ne faut pas cacher que ce n’est pas facile. Mais il n’est pas interdit de penser qu’on arrivera à présenter 24 candidats »

Daniel Boeri. Président du NIM

Gagner en visibilité

À l’heure où Monaco Hebdo bouclait ce numéro, le 1er novembre 2022, l’association des NIM rebaptisée « Nouvelles idées monégasques » pour l’élection nationale de février 2023, revendique une vingtaine d’adhérents. Mais tous ne souhaitent cependant pas s’afficher comme candidats de liste, admet Daniel Boeri : « Il y a un complexe d’auto-censure extraordinaire. Il ne faut pas cacher que ce n’est pas facile. Mais il n’est pas interdit de penser qu’on arrivera à présenter 24 candidats. » Comme l’exige la loi sur les élections nationales et communales, à Monaco il faut au minimum 13 personnes pour constituer une liste. Et, mathématiquement, il en faut 24, soit une liste complète, pour avoir une chance d’obtenir ne serait-ce qu’un siège à la Haute Assemblée. Les ambitions des NIM étant de « gagner et de battre l’UNM », il va donc falloir redoubler d’efforts avant la fin de l’année 2022, et la date limite du dépôt de liste, pour gagner en visibilité. D’où la conférence de presse organisée le 26 octobre 2022, au domicile de Daniel Boeri, pour présenter ces nouvelles idées que veulent incarner les membres des NIM, et les faire entendre. Parmi elles : accélérer le « zéro déchet », inciter à la sobriété énergétique, revoir l’aide au logement, fonder un théâtre national, réduire la dépendance des seniors, préserver l’urbanisme, ou encore, mener un projet de loi pour indemniser les propriétaires d’un bien dont la valeur pourrait être impactée par la construction d’un nouvel immeuble réduisant sa vue. Toutes ces idées s’inscrivant dans la volonté d’offrir un meilleur avenir à Monaco, et à sa jeunesse, dans dix ans. Et, si ces idées ne suffisaient pas à elles seules pour fédérer, une éventuelle alliance avec un autre groupe politique, qui se lancerait en campagne à son tour, pourrait être envisagée. Le conditionnel est décidément de rigueur.

« Il faut éviter que trois listes s’affrontent, sinon l’UNM gagnera toute seule »

Daniel Boeri. Président des NIM

Vers une alliance avec HM ?

Dans un communiqué du 19 octobre 2022, le mouvement politique HM explique en effet s’être désolidarisé de son ancienne tête de liste Béatrice Fresko-Rolfo, qui a donc rejoint l’UNM, et annonce son intention « d’informer prochainement les compatriotes sur ses positions assumées en vue d’échéances de février prochain ». Ce groupe, « propriété » de Laurent Nouvion, président du Conseil national de février 2013 à avril 2016, semble en effet s’activer pour monter également une liste face à l’UNM. Daniel Boeri affirme d’ailleurs avoir rencontré Laurent Nouvion, mais il tempère : « Les négociations sont des négociations. Je crois que nous ne sommes pas loin politiquement, et nous allons voir si nous pouvons faire quelque chose. Faire une liste commune n’est pas dans l’envie de tout le monde dans le pays. Des gens ont encore la dent dure et ce n’est pas gagné. Mais l’intelligence fera la différence. » Si alliance il y a, reste à savoir sous quelle étiquette, qui sera désigné tête de liste. Mais une chose est sûre : « Il faut éviter que trois listes s’affrontent. Sinon l’UNM gagnera toute seule », avance Daniel Boeri, qui estime aussi judicieux de repenser dans le futur la loi électorale. D’ici là, les NIM vont poursuivre le débat d’idées et le “brainstorming”, avec ou sans HM, avant d’entamer un travail de terrain : « Il y aura des meetings quand il y aura la liste, mais la liste est pour bientôt. J’ai une date, mais je ne peux pas la dire. Je pense que c’est avancé, mais je ne peux pas le garantir. » L’avenir sera sûrement plus clair dans quelques semaines.