mercredi 24 avril 2024
AccueilPolitiqueCovid-19 Une crise sanitaire et quelques cafouillages

Covid-19 Une crise sanitaire et quelques cafouillages

Publié le

Depuis que l’épidémie de Covid-19 a débuté, les gouvernements de beaucoup de pays se sont signalés par des cafouillages ou des contradictions que l’opinion publique a le plus souvent relevé. Monaco ne fait pas exception à la règle.

Alors que le monde entier se trouve plongé dans une crise sanitaire inédite depuis plusieurs dizaines d’années, l’exercice du pouvoir a rarement été aussi complexe. Difficile d’avoir tout bon du premier coup, alors que la pandémie de Covid-19 continue de se répandre sur la planète, et que les certitudes scientifiques sont loin d’être totales sur tous les sujets. Il n’est donc pas étonnant de voir les gouvernements accumuler cafouillages et contradictions. A Monaco aussi, depuis la propagation du coronavirus, certains sujets ont provoqué des incompréhensions, qui se sont matérialisées par des réactions plus ou moins vives de la part de la population sur les réseaux sociaux. Voici quelques dossiers dans lesquels tout n’a pas été toujours très clair.

© Photo Jessica Vanné / Monaco Hebdo.

« Des chantiers

devront être arrêtés. Les services de l’État veilleront à l’application des mesures et restrictions prises » Le prince Albert II, le 17 mars 2020

Chantiers : stop ou encore ?

C’est ainsi que Monaco Hebdo a titré un article paru dans son numéro n° 1144. A l’occasion d’une allocution télévisée le 17 mars 2020 en début de soirée, le prince Albert II a annoncé le confinement de la principauté, afin de limiter au maximum la propagation du Covid-19. Sur le plan économique, Albert II a tenu à se montrer rassurant : « Je veux dire à tous les entrepreneurs, aux employeurs, aux salariés, que mon gouvernement sera à leurs côtés pour que l’impact économique soit le plus limité possible. » Restait alors à trancher la délicate question des chantiers publics et privés qui se déroulent actuellement à Monaco. « J’ai demandé à mon gouvernement de traiter la question spécifique des chantiers à l’aune de la conformité des règles sanitaires qui s’imposent. Des chantiers devront être arrêtés. Les services de l’État veilleront à l’application des mesures et restrictions prises », a ajouté le prince Albert  II. En conséquence de quoi, tous les chantiers publics ont été fermés dans les jours qui ont suivi. Le gouvernement a alors suspendu les chantiers sous maîtrise d’ouvrage publique, qu’elle soit directe ou déléguée, à savoir l’Helios, les Jardins d’Apolline, le nouveau centre hospitalier princesse Grace (CHPG), l’Ilot Pasteur, la darse nord, le complexe du Larvotto, Honoria, Ida, Testimonio II, Picapeira, l’entrée de ville du Jardin Exotique, le 17, rue Princesse Florestine, ainsi que tous les travaux de voirie et d’espace public. Mais trois chantiers réalisés par Patrice Pastor se sont poursuivis après le 17 mars 2020 (lire l’interview de Patrice Pastor publiée dans Monaco Hebdo n° 1145). Dans le sillage de l’allocution du prince Albert II demandant l’arrêt des chantiers, le 17 mars 2020, la conseillère-ministre à l’environnement, l’urbanisme et l’équipement, Marie-Pierre Gramaglia a indiqué que le gouvernement envisageait « qu’une seule opération sous maîtrise d’ouvrage publique déroge à cette règle générale : le chantier du quai des États-Unis. Ce chantier doit continuer tant que la décision de reporter, ou d’annuler, le Grand Prix de Formule 1 (F1) n’aura pas été prise, car il conditionne la possibilité que celui-ci se tienne dans de bonnes conditions ». De son côté, l’Automobile Club de Monaco (ACM) a indiqué dès le 12 mars 2020 dans un communiqué que « les préparatifs de montage du circuit viennent de débuter » et que « les premières structures seront installées dans les jours à venir. L’ACM est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires qui pourraient s’imposer et continuera à respecter toutes les précautions sanitaires préconisées par les instances de santé. […] Aujourd’hui, il n’y a donc pas lieu de prendre une décision d’annulation de nos deux épreuves qui se dérouleront aux dates prévues. » Mais le 13 mars 2020, les nouvelles n’étaient déjà pas bonnes pour les fans de F1 : annulation de la première course de la saison, le Grand Prix d’Australie prévu le 15 mars 2020, puis report de la course de Bahreïn (22 mars), et du Vietnam (5 avril), qui devait faire une première apparition cette saison au calendrier de F1. Pourtant, le 16 mars 2020, dans un nouveau communiqué de presse, l’ACM insiste et assure que les Grands Prix de Monaco Historique (8 au 10 mai 2020) et de Formule 1 (21 au 24 mai 2020) sont « maintenus ». Mais trois jours plus tard, la tendance se confirme : le championnat de F1 doit aussi se mettre en retrait face au Covid-19. Le 19 mars 2020, l’information est officialisée : reporté dans un premier temps en compagnie des Grands Prix des Pays-Bas (3 mai) et d’Espagne (10 mai), le Grand Prix de Monaco est finalement annulé à 18h30, à cause de l’épidémie de Covid-19. De son côté, l’ACM prend acte, en évoquant « une situation sanitaire imprévisible, l’incertitude de la participation de toutes les écuries, les difficultés transfrontalières pour accéder en principauté », et aussi « la difficulté pour les entreprises de tenir les délais de montage du circuit à leur corps défendant ». En 48 heures, la volonté de poursuivre le chantier du quai des États-Unis a donc été annihilée par l’effondrement d’une saison de F1, qui a assez vite semblé inéluctable.

© Renzo Piano building workshop – Michel Desvigne paysagiste

« Après une longue période de confinement anxiogène, nous avons pensé qu’il serait important que tous les Monégasques et les résidents puissent profiter de l’espace balnéaire du Larvotto » Marie-Pierre Gramaglia. Conseiller-ministre pour l’équipement

Chantiers : le Larvotto fait débat

Douze jours plus tard, un autre chantier fait l’objet de débats enflammés sur les réseaux sociaux. A la surprise générale, le 31 mars 2020, la conseillère-ministre pour l’équipement, Marie-Pierre Gramaglia, appuyée par le ministre d’Etat, Serge Telle, annonce que le chantier public du Larvotto allait rouvrir. « Après une longue période de confinement anxiogène, nous avons pensé qu’il serait important que tous les Monégasques et les résidents puissent profiter de l’espace balnéaire du Larvotto », ce qui impliquait donc une reprise des travaux au plus tôt, afin d’espérer une réouverture début juillet 2020. De plus, un retard sur ce chantier décalerait la fin des travaux sur l’esplanade, ses commerces et ses divers aménagements, programmée pour juin 2021. Assurant que cette décision a été « mûrement réfléchie », Marie-Pierre Gramaglia a souligné que ce chantier a lieu « en extérieur, loin du cœur de ville », et qu’il est « très vaste, très bien isolé des espaces publics par les parois de protection phonique ». Pour appuyer cette décision, le gouvernement a mis en avant « des mesures particulières » afin de « rendre optimales les conditions de sécurité et de santé de tous ceux qui travailleront sur ce chantier ». Comme, par exemple, la présence d’un auditeur de sécurité envoyé par le bureau Veritas, qui a autorité pour stopper le chantier s’il le juge nécessaire. Une décision qui a donc beaucoup surpris en principauté, notamment chez certains professionnels du secteur du BTP, comme le président du conseil de l’ordre des architectes, Gabriel Viora (lire son interview publiée dans Monaco Hebdo n° 1148), qui estimait pour sa part dans un communiqué que la poursuite des chantiers signifiait « une prise de risque injustifiée des maîtres d’ouvrage, entreprises ou maîtres d’œuvre ».

Confusion autour des tests de dépistage

Outre les masques (voir ci-après), une certaine confusion a aussi régné autour des tests de dépistage en principauté. Si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait appelé, le 16 mars 2020, tous les pays à accentuer les programmes de dépistage en testant chaque cas suspect pour freiner la pandémie de Covid-19, les médecins du centre hospitalier princesse Grace (CHPG) et sa directrice Benoîte de Sevelinges avaient quelque peu pris le contrepied en déclarant au cours d’un point presse téléphonique, vendredi 27 mars 2020, qu’il n’y aurait pas de dépistage massif en principauté.

Une décision qui allait donc à l’encontre des recommandations de l’OMS. « Il faut tester à chaque fois que c’est nécessaire, mais le moins souvent possible. Car la capacité de réalisation des tests est limitée. Et on risque d’induire un délai trop long pour obtenir les résultats des gens hospitalisés, dont on a besoin de savoir rapidement ce dont ils souffrent », avait justifié Benoîte de Sevelinges. De son côté, le professeur Christophe Perrin, chef du service de pneumologie du CHPG, estimait que « le dépistage massif est une fausse sécurité ». Le CHPG pratiquait alors un dépistage ciblé, destiné aux « patients hospitalisés, à hospitaliser ou présentant des comorbidités sévères, qui vont faire l’objet d’un suivi médical rapproché et les professionnels essentiels dans la gestion de cette crise, à savoir les professionnels de santé, la police, les pompiers », avait précisé la directrice du CHPG. Avant d’annoncer que trois automates étaient disponibles à l’hôpital pour effectuer des tests de dépistage mais « ce qui manque, ce sont les réactifs ». « On attend la validation des autorités françaises et européennes prévue entre le 8 et le 15 avril », avait alors indiqué Benoîte de Sevelinges.

Quelques jours plus tard, le mardi 31 mars 2020, le conseiller-ministre aux affaires sociales et à la santé, Didier Gamerdinger, évoquait au cours d’un autre point presse la possibilité d’effectuer un dépistage massif de la population afin d’« avoir une vision la plus précise possible de la façon dont le virus a circulé en principauté de Monaco ». Et ce, « dès qu’il y aura les outils certifiés donc viables, de mettre en place un dépistage massif de notre population ». Le ministre de la santé faisait-il alors référence aux fameux automates évoqués par Benoîte de Sevelinges ? Parlait-il des tests PCR ou des tests sérologiques ? Impossible de le savoir précisément. Toujours est-il que cette déclaration de Didier Gamerdinger annonçant un futur dépistage massif de la population est venue semer le doute dans l’esprit de beaucoup de monde en principauté. Plus tard, le mercredi 29 avril, au lendemain de l’annonce de la stratégie de déconfinement, le conseiller-ministre aux affaires sociales et à la santé a détaillé les capacités de dépistage en principauté. « Nous avons désormais une capacité d’analyse en propre à Monaco. Le centre scientifique en fait 80 par jour, avec les automates et les réactifs qu’il a pu obtenir. Après, il y a les tests sérologiques, donc par prise de sang. On a soit la prise de sang classique, avec une analyse poussée, soit la goutte de sang au bout du doigt dans un petit réactif. Nous avons reçu 5 000 tests type Trod [Test rapide d’orientation diagnostique — N.D.L.R.], avec la goutte de sang, que nous avons commandé en Allemagne ; nous avons commandé en fait 30 000. On en a reçu 5 000 en avant-première, en quelque sorte. Depuis lundi [27 avril 2020 – N.D.L.R.], ils sont en cours d’expérimentation au labo du CHPG pour vérifier leur degré de sensibilité, de finesse et de spécificité. Et s’ils répondent à nos exigences, nous confirmons la commande et nous irons même au-delà », a expliqué Didier Gamerdinger. Entre temps, des doutes sur la fiabilité de ces tests sérologiques sont en effet apparues. Ce qui a eu pour conséquence de rajouter de la confusion à la confusion. Le gouvernement continue en tout cas d’avancer pour pouvoir rapidement mener une politique de dépistage à large échelle (1). Dans un premier temps, si les essais s’avèrent concluants, les personnes symptomatiques et les cas contacts seront prioritaires pour l’accès aux tests.

FRC : pas un budget bis ?

Dans un premier temps, ce sont surtout des garanties bancaires que prévoyaient l’État, afin de « voler au secours de la trésorerie des entreprises les plus en difficulté ». Jean Castellini, conseiller-ministre à l’économie et aux finances, a d’abord proposé que l’État se positionne en caution bancaire en dernier ressort, avec une contre-garantie à hauteur de 50 millions d’euros. Il était envisagé de faire une ouverture de crédit de cette somme lors du futur budget rectificatif. Or, les 50 millions paraissaient bien maigres face au choc annoncé, comme nous l’écrivions, dans Monaco Hebdo n° 1144, suite à cette visio-conférence du mardi 17 mars 2020. Puisque l’État monégasque ne recourt jamais à l’emprunt public, le Fonds de réserve constitutionnel (FRC) semblait tout indiqué pour servir de porte-monnaie dans cette période. La veille, Jean-Louis Grinda, élu Union monégasque (UM), et président de la commission pour le suivi du FRC, avait proposé de mobiliser ce fonds pour pallier les pertes à venir. Ce à quoi Jean Castellini avait répondu : « Il n’y a pas de raison à ce stade d’anticiper une mobilisation de somme au Fonds de réserve constitutionnel. Et comme le répète souvent M. Grinda, le Fonds de réserve constitutionnel n’est pas un budget bis. Le budget fera face à ses obligations. Il a des recettes, il a des dépenses. La procédure d’ouverture de crédits, même si elle a souvent un caractère exceptionnel peut avoir diverses causes. L’an dernier, c’était le logement, cette année, c’est cette crise. Mais nous sommes tout à fait en mesure d’y faire face par les procédures traditionnelles ». Aujourd’hui, un quart de la partie « liquide » du FRC a été mobilisé pour combler les recettes manquantes et les dépenses nouvelles, à hauteur de 477 millions d’euros. Un recours au FRC qui devrait se poursuivre, avec une marge de manœuvre restreinte, à mesure que les dépenses exceptionnelles se poursuivront, et que les recettes habituelles feront défaut.

Masques : d’utilisation non rationnelle à obligatoire dans divers lieux

Comme en France, la question des masques a été l’objet de nombreux rebondissements. Tout d’abord, il y a eu une incitation à réserver le port du masque pour les personnes présentant des symptômes. Le mardi 17 mars 2020, Didier Gamerdinger s’appuyant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de Santé publique France, déclarait : « Si vous êtes en bonne santé, vous ne devez pas utiliser un masque. Ou vous ne l’utilisez que si vous vous occupez d’une personne présumée infectée ou d’une personne plus fragile. Ne portez un masque que si vous toussez ou éternuez. Le fait de porter un masque alors que vous n’êtes pas malade et que vous ne vous occupez pas d’une personne malade ou fragile, est considéré comme une utilisation non rationnelle. » En effet, l’OMS écrit : « Si vous êtes en bonne santé, vous ne devez utiliser un masque que si vous vous occupez d’une personne présumée infectée par le 2019-nCoV ». Seulement, certaines personnes sont asymptomatiques. Alors, nous sommes passés d’une utilisation jugée non rationnelle à un port obligatoire dans de nombreux lieux, comme les transports et les commerces. Concernant les stocks, là aussi, la tâche fut ardue. La directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG), Benoîte de Sevelinges, avait annoncé avoir reçu une livraison de 40 000 masques chirurgicaux et de 10 000 masques FFP2 provenant de la réserve sanitaire française. Et ce, alors même que Didier Gamerdinger, conseiller-ministre aux affaires sociales et à la santé, avait déclaré quelques jours auparavant, lors d’un autre point presse, que « la France avait réquisitionné toute la production de ses propres unités françaises. Tous les producteurs de masques situés en France ont obligation de ne servir que la France. Donc impossibilité pour nous de s’approvisionner auprès d’eux ». Finalement, Monaco est parvenu à commander 400 000 masques en provenance de Chine. Comme en France, le masque a d’abord été jugé inutile en principauté, puis recommandé, malgré des approvisionnements qui tardaient, avant de devenir quasi-obligatoire, un peu partout.

Baux commerciaux : intervenir ou non ?

Le ministre d’Etat, Serge Telle, tout en nuances, s’était exprimé en séance publique, le 6 avril 2020, après le vote de la proposition de loi du Conseil national sur une réduction du loyer pour les locataires d’un bail commercial. Celle-ci proposait une réduction de 20 % du total, un échelonnement de 30 % sur deux trimestres, et le paiement des 50 % restants chaque mois. Le président du Conseil national, Stéphane Valeri, ainsi que le ministre d’État avaient alors salué les efforts fournis par de nombreux propriétaires envers leurs locataires en difficulté. La proposition de loi présentée ce soir-là par le Conseil national s’adressait donc aux propriétaires intransigeants, afin de préserver de la faillite des commerçants ne pouvant plus assumer la totalité de leur loyer. Voici ce que déclarait, en substance, Serge Telle, le 6 avril 2020 : « Nous entrons dans un domaine dans lequel généralement la loi ne s’immisce pas, il s’agit du domaine contractuel entre le bailleur et l’occupant d’un bien. Mais nous partageons l’objectif et la philosophie de la proposition de loi. Parce qu’effectivement nous ne souhaitons pas, et le prince souverain non plus, qu’à la sortie de cette crise, […] il n’y ait plus de commerces en principauté parce qu’ils auront fait faillite. […] Ce dialogue doit se poursuivre. Si ce dialogue ne devait pas aboutir, si un certain nombre de propriétaires ne devait pas comprendre que les mesures qu’ils prennent d’application immédiate et stricte des baux commerciaux qui les lient à leurs locataires, entraineraient non seulement la disparition de leurs locataires mais aussi la disparition d’un certain nombre d’activités, alors oui la loi est légitime dans ce domaine. […] Le gouvernement s’engage à transformer cette proposition de loi en projet de loi dans les meilleurs délais. » Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 12 mai 2020, la question n’était toujours pas tranchée. Lors de la dernière séance publique, mardi 5 mai 2020, le projet de loi n° 1014, déjà bien fourni, n’incluait pas d’amendements sur ce sujet.

© Photo Michael Alesi / Direction de la Communication

Le mercredi 4 mars 2020, l’AS Monaco basket jouait sa qualification pour les quarts de finale de l’Eurocoupe, dans une salle Gaston-Médecin vide. Le samedi 7 mars 2020, les Monégasques recevaient Dijon en championnat, dans une salle Gaston-Médecin quasi-comble. Que s’est-il passé en trois jours ?

Basket : huis clos, report et salle comble

Le mercredi 4 mars 2020, l’AS Monaco basket jouait sa qualification pour les quarts de finale de l’Eurocoupe, dans une salle Gaston-Médecin vide. Le samedi 7 mars 2020, les Monégasques recevaient Dijon en championnat, dans une salle Gaston-Médecin quasi-comble. Que s’est-il passé en trois jours ? Ce n’était pas le même organe décisionnaire en charge des modalités de déroulement de la rencontre. D’un côté l’Eurocoupe, et de l’autre la Ligue nationale de basket (LNB). « En raison de conditions sanitaires non garanties avec un public important et actif en milieu clos et chauffé, ayant une forte proximité durant un laps de temps important, le gouvernement princier a décidé que le match d’EuroCup opposant l’équipe de l’AS Monaco Basket à l’Unics Kazan de ce mercredi 4 mars 2020 devait être soit reporté, soit joué à huis clos », avait justifié l’ASM. Mais les instances dirigeantes de l’Eurocoupe n’étaient pas favorables à la première option, puisque d’autres matches de coupe européenne, notamment en France s’étaient déroulés normalement. L’AS Monaco Basket a choisi le huis clos pour valider sa qualification en quarts de finale européens à l’abri des regards ou presque. Les journalistes étaient présents pour retransmettre le match à la télévision… ainsi que les Roca Girls. Trois jours plus tard, après concertation avec la LNB, le public est cette fois autorisé. Décision surprenante, alors que le déplacement à Lyon-Villeurbanne du 1er mars 2020 avait été reporté. Et d’autant plus surprenante, que la vérité du 4 mars, n’était pas celle du 7 mars. Finalement, ce match contre Dijon sera le dernier à domicile, avec une victoire au bout. Le 10 mars, la Roca Team retournait à Villeurbanne jouer le match reporté, pour y concéder une défaite de 12 points. Mais elle demeurait première au classement à l’arrêt de la saison. A cette heure, la LNB n’a toujours pas décidé du sort de la saison 2019-2020. A l’instar de leurs hésitations à prendre une décision claire sur le maintien, ou non, du public dans les salles.

1) Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 12 mai 2020, le gouvernement devait organiser une conférence de presse le lendemain, afin d’évoquer sa politique de tests au Covid-19.