jeudi 25 avril 2024
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Vaccination :
Les élus réclament une accélération

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À l’occasion de ses vœux à la presse, le président du Conseil national s’est prononcé en faveur d’une accélération de la vaccination en principauté, et d’un élargissement aux résidents et aux salariés, soit un bassin de population d’environ 80 000 personnes.

C’est une tonalité volontairement positive qu’a affiché devant la presse, et à l’occasion de ses vœux, le président du Conseil national, Stéphane Valeri, le 18 janvier 2021. « La situation reste compliquée, mais les perspectives de sortie de crise dans les prochains mois semblent se préciser, notamment avec la vaccination massive des populations », a lancé le président de l’assemblée monégasque. Avant d’ajouter : « L’union nationale entre nous, ainsi que l’unité des institutions entre le gouvernement et le Conseil national, sous l’autorité du prince, et dans l’intérêt de la population et du pays, permettent à Monaco de faire face avec efficacité et pragmatisme à cette crise. Et après 24 réunions du comité mixte de suivi Covid-19, instauré fin mars 2020 par le prince souverain, dont la dernière s’est tenue vendredi 15 janvier 2021, j’ose affirmer que notre pays s’en sort bien mieux que beaucoup d’autres. » On se souvient qu’à l’occasion d’une longue interview accordée à Monaco Hebdo et publiée dans notre n° 1180, le ministre d’État, Pierre Dartout avait évoqué la qualité de ses relations avec le Conseil national. Il avait rappelé que « Monaco est une monarchie constitutionnelle, ce n’est pas une monarchie parlementaire. Je ne suis donc responsable que devant le prince. Mais il est évident que nous avons une obligation de dialogue permanent avec le Conseil national. Ce que nous faisons en dehors des sessions avec les élus, notamment dans le cadre du comité mixte de suivi pour le Covid-19. » À son tour, Stéphane Valeri s’est exprimé sur ce même sujet, indiquant que, « dans notre système institutionnel, nous ne sommes pas en compétition avec le gouvernement. Nous faisons partie de la même équipe, celle de l’État, celle de Monaco. Chacun à sa place, chacun dans son rôle, nous sommes bel et bien des partenaires institutionnels. C’est d’autant plus vrai dans cette période si inédite. Pour autant, l’unité ne signifie pas l’uniformité, comme l’union nationale ne signifie pas absence de débat entre les conseillers nationaux. »

« Capacités de vaccination »

Se positionnant comme un « relais des inquiétudes et des attentes légitimes des Monégasques et des résidents » et une « ressource institutionnelle pour aider le gouvernement à rapprocher ses décisions des besoins immédiats de la population », le Conseil national, par la voix de son président, a mis l’accent sur la vaccination : « L’attente principale de la population qui s’adresse aux élus est, ici comme ailleurs, le calendrier et la rapidité du déploiement de la vaccination. » Estimant que la « logistique actuelle de vaccination se déroule dans d’excellentes conditions d’accueil et d’administration des doses », Stéphane Valeri a milité en faveur d’un élargissement de la vaccination : « Ce que je souhaite, en tant que président du Conseil national, c’est que tous les Monégasques et les résidents d’abord, puis tous les salariés de notre pays, qui souhaitent se faire vacciner, puissent avoir accès au vaccin dans les délais les plus courts. En effet, pour des raisons d’efficacité puisqu’ils sont présents au quotidien sur notre territoire, mais aussi par solidarité vis-à-vis d’eux, les salariés pendulaires, qui contribuent à l’activité économique de notre pays, ne doivent pas être oubliés. » Une logique qui suppose donc un scénario dans lequel il faudrait être capable de prendre en charge la vaccination d’environ 80 000 personnes. Insistant sur le caractère non obligatoire de la vaccination, le président de l’assemblée a rappelé qu’il était personnellement en faveur d’une vaccination la plus générale possible, car « c’est bien le seul moyen de mettre un terme définitif à cette terrible pandémie et à ses conséquences désastreuses sur les plans sanitaire et économique. Nous avons donc demandé au gouvernement de tout faire pour augmenter nos capacités de vaccination, et pour réduire les délais au minimum ». Stéphane Valeri a aussi plaidé en faveur d’une « communication plus complète et pédagogique » pour que la population puisse suivre en toute transparence l’évolution de la pandémie de Covid-19 en principauté. Pour cela, il a demandé que soit publié quotidiennement « le nombre de lits de réanimation Covid occupés par rapport à la capacité totale, le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas positifs en une semaine pour 100 000 habitants, le R effectif, c’est-à-dire le taux de propagation du virus (si le R est supérieur à 1, l’épidémie se développe), et bien sûr, l’évolution du nombre de personnes vaccinées ».

Sauvegarde de l’emploi

Comme le ministre d’État Pierre Dartout l’a indiqué dans l’interview publiée dans Monaco Hebdo n° 1180, le chômage total temporaire renforcé (CTTR) est prolongé jusqu’à fin mars 2021, mais « si c’est nécessaire sur le plan économique, nous n’excluons pas de le prolonger ». Une annonce qui n’a visiblement pas échappé aux élus du Conseil national, et qui les a satisfaits. Alors que les salariés de l’hôtel Fairmont ont été informés le 15 janvier 2021 qu’un plan social concernant 72 salariés sur un total de 413 allait être lancé, la sauvegarde de l’emploi se pose avec encore un peu plus d’acuité en principauté. Dans un contexte social qui se tend donc un peu plus encore, Stéphane Valeri a avancé trois leviers à actionner : « Faire de la Commission d’accompagnement de la relance économique (Care) un outil qui aide davantage de structures et dans des proportions plus importantes, reporter à 2022 du remboursement des prêts garantis par l’État (PGE), et faire une communication mensuelle des investissements effectifs des différents fonds de relance, afin que les crédits votés soient réellement injectés dans notre économie. » Le président du Conseil national a conclu son intervention devant la presse en évoquant le programme législatif de l’année 2021. « Pour ne citer que quelques sujets essentiels qui seront étudiés, je mentionnerai la transmission de la nationalité monégasque par mariage, la modernisation du statut des fonctionnaires, des textes importants pour le développement du numérique, le futur projet de loi pour lutter contre le harcèlement scolaire, le projet de loi sur l’annualisation du temps de travail, ainsi que le texte pour la sauvegarde à long terme du secteur protégé d’habitation », a énoncé Stéphane Valeri. Autre sujet à suivre de près, le projet de loi qui concerne la reconnaissance des enfants du pays : « Nous le voterons aussi, en l’amendant », a promis le président du Conseil national, sans en dire plus. Les élus garderont aussi un œil attentif sur la poursuite du plan national pour le logement, qui prévoit la livraison de plus de 600 appartements domaniaux neufs avant la fin de 2023.

Économie des médias : Stéphane Valeri appelle le gouvernement au soutien

La question du soutien aux médias monégasques a de nouveau été abordée par le président du Conseil national. Stéphane Valeri a une nouvelle fois rappelé son attachement à la « formidable diversité des médias monégasques, exceptionnelle et unique pour une ville-État de notre dimension », ainsi qu’« à la liberté de la presse, celle qui constitue l’essence même de ce métier, si important pour une société moderne et démocratique ». Fortement touché par la crise sanitaire liée au Covid-19, le secteur des médias souffre. En effet, les revenus publicitaires sont en chute libre. En France, selon les prévisions de France Pub, le marché publicitaire est désormais estimé à 26,3 milliards en 2020, soit une chute de 7 milliards par rapport à 2019. La baisse de recettes est donc d’environ 22 % pour les médias traditionnels, avec une baisse moindre, de l’ordre de 4 %, pour la publicité digitale, qui résiste donc mieux. Face à ce constat, Stéphane Valeri a estimé que le « paysage médiatique monégasque a fait ses preuves avec cette crise. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé au gouvernement, qui ne nous a pas entièrement entendus lors des débats budgétaires, ce que je regrette, de continuer à soutenir les différents supports qui font cette diversité des canaux d’informations à Monaco. Nous le rappellerons cette année encore, lors de l’étude du budget rectificatif 2021 ».