jeudi 25 avril 2024
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Comité mixte de suivi Covid-19 : Le test « massif » de la population validé

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Septième réunion pour le comité mixte de suivi Covid-19 qui réunit gouvernement et Conseil national. Demandé par les élus depuis le 30 mars 2020, le test de la totalité de la population a été validé par le gouvernement.

C’est sans doute l’une des décisions que les élus du Conseil national attendaient le plus dans cette crise sanitaire : le 7 mai 2020, lors d’une septième réunion pour le comité mixte de suivi Covid-19, le gouvernement monégasque a indiqué qu’il avait débuté la mise en place d’un dispositif « ciblé de testing de la population, avec pour objectif de tester graduellement l’ensemble de celle-ci ». De leur côté, les conseillers nationaux ne se sont pas privés de rappeler par le biais d’un communiqué de presse qu’ils réclament cette mesure depuis le 30 mars 2020. Plus d’un mois après, ils ont donc été entendus, ce qui a été l’occasion pour souligner, une fois encore que leur demande était appuyée et légitimée par une recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui estime qu’il est urgent de « tester, tester, tester ». « Ce qui est fait ailleurs, en Islande, ou plus récemment au Luxembourg, où une politique massive de tests a été mise en place avec efficacité, doit pouvoir se faire à Monaco pour l’intégralité de la population et des actifs de la principauté, vu la taille de notre pays et le nombre total de personnes à tester », ont écrit les élus dans ce communiqué de presse daté du 9 mai 2020. Persuadés que cette politique de dépistage massif est « plus que jamais nécessaire pour accompagner le déconfinement par une maîtrise efficace de la circulation du virus », les conseillers nationaux ont pris acte de la décision du gouvernement. Ils demandent désormais à ce que ce dispositif soit « déployé dans son intégralité dans les meilleurs délais, pour que chaque personne qui le souhaite puisse se faire tester ».

Sur-mesure

Débuté le 4 mai 2020, le déconfinement se passe bien à Monaco, selon le gouvernement qui jugeait, avec seulement quatre jours de recul, que le bilan était alors « satisfaisant ». « La circulation automobile reprend progressivement, sans générer de difficultés particulières », souligne le gouvernement dans un communiqué daté du 7 mai 2020. Soulignant « l’important travail, très apprécié » des agents de la sûreté publique « sous la responsabilité du département de l’intérieur », les élus ont aussi salué l’efficacité de la coordination avec les forces de l’ordre françaises. En ce qui concerne le volet économique de cette crise sanitaire, les discussions ont notamment porté sur le « phasage des aides » de l’Etat, afin de soutenir les différents acteurs de la principauté. « Ces aides ont été rendues possibles par le vote unanime des conseillers nationaux, d’un premier budget rectificatif le 21 avril 2020. Elles sont indispensables pour sauvegarder notre tissu économique et social, et doivent se poursuivre compte-tenu de l’évolution de la crise et du caractère très progressif de la reprise des activités », ont souligné, pour leur part, les élus du Conseil national. Mais les conseillers nationaux souhaitent que la principauté n’oublie vraiment personne, et fasse du sur-mesure, si nécessaire : « Monaco doit être capable au cas par cas, pour des demandes légitimes, d’apporter une réponse, pour ne laisser personne sur le bord du chemin. Dans l’attente de la réunion de la Commission d’Assistance aux Entreprises en Difficulté (Comed), des premiers dossiers sont actuellement étudiés de façon conjointe entre le conseiller-ministre des finances et le président de la commission des finances du Conseil national. » A ce sujet, le gouvernement entrouvre la porte et indique de son côté que la problématique des salariés du monde du spectacle, durement touchés à cause de cette épidémie de Covid-19, a été abordée, sans donner plus de détails, pour le moment.

Transports

La France a donc lancé sa phase de déconfinement le 11 mai, soit très exactement une semaine après Monaco. Très logiquement, la question des déplacements des résidents de la principauté sur le territoire français a été abordée, le souci du gouvernement étant de pouvoir leur assurer une « sécurité juridique suffisante ». Quant à l’épineux dossier des transports (lire à ce sujet notre dossier publié dans Monaco Hebdo n° 1151), le gouvernement assure qu’« à ce jour, les parkings publics de la principauté sont très loin d’être utilisés à leur pleine capacité. Quant à l’offre de transports, elle aussi progresse graduellement. Les bus de la Compagnie des Autobus de Monaco (CAM) proposent une rotation habituelle en journée, quant à la SNCF, elle devrait accroître son offre ferroviaire desservant Monaco dans les prochains jours ». Désormais, il faudra suivre l’évolution de la fréquentation dans les transports en commun, que ce soit dans les bus de la CAM, dans les bus de la ligne 100 Monaco-Nice-Menton ou encore dans les TER de la SNCF. Car c’est bien sûr le nombre d’usagers des transports en commun qui constitue le nœud principal de ce dossier sensible. Tant qu’une partie des plus de 57 867 salariés de la principauté continue à faire du télétravail, ou se trouve au chômage forcé pour cause de cessation temporaire d’activité, on peut penser que les bus et les trains seront en mesure d’absorber les flots d’usagers. En revanche, lorsque ces deux paramètres seront invalidés, et ils le seront sans doute dans les semaines à venir, il deviendra alors quasiment impossible de transporter les usagers en leur garantissant une sécurité sanitaire optimale. Ce sujet, et l’inquiétude qui va avec, pourrait donc n’être que décalé dans le temps. En attendant, une huitième réunion de ce comité mixte de suivi Covid-19 se déroulera le 14 mai 2020.