samedi 20 avril 2024
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Accrochage dînatoire

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© Photo Monaco Hebdo.

En marge de la première séance publique sur le budget primitif 2013, une altercation a eu lieu entre Christophe Spiliotis-Saquet et Jean-Charles Gardetto.

Le 10 décembre dernier, le sujet de la Société des bains de mer est bien évidemment revenu sur le devant de la scène. Mais cette fois-ci, les échanges houleux entre les élus ont eu des conséquences que personne n’aurait imaginées. Dès sa prise de parole, Christophe Spiliotis-Saquet a pris à parti le président du conseil national. « M. Robillon, depuis 3 ans, qu’avez-vous fait en dehors de grandes déclarations d’indignation ? Rien. Vous êtes un déserteur qui s’est mis à l’abri des balles en prétendant ne pas vouloir causer de « parasitage politique » ». Dénonçant au passage les responsables des maux de la société : le conseil d’administration, la direction générale, la direction des jeux et le gouvernement. Notamment sur la décision récente de fermer le Sun Casino en 2023. Quelques minutes plus tard, Guillaume Rose, tout en admettant que le candidat Horizon Monaco « n’avait pas tout faux », rappelle que « la SBM n’était pas le monopole de M. Spiliotis-Saquet ». Juste avant la pause, aux alentours de 22h, Jean-Charles Gardetto lance lui aussi une pique à l’élu de l’opposition : « Vous qui aimez donner des leçons à tout le monde, et qui parlez sans arrêt de la SBM, je n’oublie pas qu’à la commission mixte de la SBM en 2012, vous aviez estimé qu’avoir des croupiers chinois, c’était plutôt une bonne idée. »

Réactions en chaîne
Visiblement, ces paroles ne sont pas passées du côté de Christophe Spiliotis-Saquet. Le candidat HM interpelle Guillaume Rose dans les couloirs du conseil national. Avant d’aller trouver Jean-Charles Gardetto dans la salle de restauration du 4ème étage. L’élu de la majorité assure alors avoir été agressé physiquement et verbalement, durant la pause, Christophe Spiliotis-Saquet lui « renversant dessus le contenu de l’assiette et le verre de vin (qu’il avait) à la main. » Et ce devant les membres du conseil national et du gouvernement, le ministre d’Etat, et les journalistes présents. Si personne n’a vu la totalité de la scène, on en a vu les résultats : une assiette qui a volé en éclat, et un verre de vin qui a vu son contenu terminer sa course au plafond, près d’une borne de sortie de secours…
Dès la reprise de la séance publique, Jean-François Robillon dénonce des « agissements profondément contraires au respect de notre institution et au respect des élus des Monégasques » et rappelle qu’« une telle attitude n’a pas sa place au conseil national de Monaco ». Christophe Spiliotis-Saquet, lui, a quitté l’hémicycle…

« Excuses politiques »
Le lendemain, lors d’une conférence de presse tenue par Horizon Monaco, Spiliotis-Saquet « reconnait les injures » portées à l’encontre de Gardetto, mais réfute toute agression physique, avançant que « M. Gardetto a jeté en l’air son assiette et son verre ». D’après ce dernier, « la réponse (de Gardetto, N.D.L.R.) a provoqué chez (lui) un mouvement d’humeur tout à fait regrettable » et présente ses « excuses sur un plan politique » : « Affirmer que j’aurais été favorable à l’embauche par la SBM de salariés chinois est une contre-vérité qui s’inscrit dans une stratégie désormais bien établie de désinformation et de déformation systématique de mes propos. »

Dépôt de plainte
Si l’élu promet d’adopter « un comportement adéquat », cet événement n’en restera pas là. Le soir-même, en séance publique, Jean-François Robillon, a fustigé le comportement de l’élu de l’opposition (qui n’a pas pipé mot) : « Les actes perpétrés par monsieur Spiliotis verbalement et physiquement ne sont pas acceptables. Ils sont indignes d’un élu et indigne d’un Monégasque. En agressant monsieur Gardetto, monsieur Spiliotis a porté atteinte à l’institution toute entière. Ce soir je veux apporter mon soutien le plus ferme à Jean Charles Gardetto. Nous soutiendrons toutes les démarches qu’il jugera bon d’entreprendre pour obtenir réparation. »
Le président du conseil national a d’ailleurs saisi le procureur, et demandé des sanctions politiques. Jean-Charles Gardetto a, quant à lui, porté plainte pour injures, diffamation et voie de fait.
De son côté, le gouvernement, via un communiqué, a indiqué avoir pris « acte des excuses publiques de M. Christophe Spiliotis-Saquet », et a également rappelé qu’il « est de l’intérêt du pays que les discussions au sein du conseil national se déroulent dans la plus grande sérénité, dans le respect de tous et de chacun ».