mercredi 17 avril 2024
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Tensions au Jimmy’z

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Mauvaise nouvelle pour les noctambules. La Société des bains de mer a décidé de fermer pour travaux sa célèbre boîte de nuit, le Jimmy’z, pendant 5 mois. Dès 2019, cet établissement pourrait n’ouvrir que d’avril à octobre.

La vie nocturne à Monaco risque d’être bien monotone… En particulier durant la période hivernale. A partir du 1er décembre, le Jimmy’z, célèbre boîte de nuit de la Société des bains de mer (SBM) inaugurée en 1974, va en effet fermer ses portes durant 5 mois pour effectuer des travaux d’envergure. « Depuis 1974, le Jimmy’z n’a connu que des travaux de faible ampleur qui s’avèrent aujourd’hui insuffisants au regard de l’offre concurrentielle internationale ou locale », justifie la SBM, pour qui une « mise aux normes techniques et structurelles » est indispensable. Notamment la sécurisation du toit ouvrant. Mais cette fermeture temporaire pour travaux n’est pas la seule nouveauté. Cette entreprise souhaite en effet revoir sa stratégie et envisage une réouverture exclusivement « saisonnière » dans le futur, et non plus toute l’année. Concrètement, selon nos informations, les noctambules ne pourront retrouver la discothèque que de mai à septembre 2017. Puis à partir de mai 2018 à octobre 2018. À compter de 2019, l’établissement devrait ouvrir ses portes uniquement d’avril à octobre.

« Catastrophe »

Pour certains observateurs, cette fermeture hivernale, est clairement « une catastrophe » pour l’animation à Monaco. « Nous n’avons pas eu d’explications sur les raisons qui poussent à une ouverture uniquement saisonnière de l’établissement. L’activité est certes un peu moins dense en hiver, mais cela ne justifie pas une fermeture. Surtout que le Jimmy’z est la dernière réelle boite de nuit à Monaco. Si le Jimmy’z n’ouvre ses portes que 7 mois par an, est-ce que la clientèle suivra ? La SBM ne ferait alors que des contrats saisonniers », constate Jean-Luc Cloupet, délégué du personnel et président de la Fédération des syndicats de salariés de Monaco (F2SM). Car, au-delà de la vie nocturne qui en prendra forcément un coup, la dimension sociale de ce dossier est aussi sensible. Et pour cause. La fermeture de la boîte pour travaux et cette réorganisation des périodes d’activité, ont fortement inquiété les salariés. Des salariés prévenus très tardivement, le 13 octobre, que les travaux allaient débuter le 1er décembre… Que vont donc devenir les 24 employés qui gèrent l’établissement de nuit ? Au moment du bouclage de Monaco Hebdo le mardi 29 novembre, les salariés et le comité exécutif de la SBM étaient encore en train de négocier. Si aucun licenciement ne devrait intervenir, des reclassements étaient en revanche envisagés. « Pour le moment, les négociations ne se passent pas au mieux, confie une source proche du dossier. Tout est encore flou. La société propose en gros de compenser les différences de salaires en faisant faire à l’ensemble de la brigade des extras dans tout le resort. Il y a également un problème au niveau du partage des pourboires »(1).

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Plan

Mais actuellement, la question sociale à la SBM va bien au-delà du Jimmy’z. Récemment, cette entreprise a en effet proposé à l’ensemble des salariés — tous secteurs confondus — un plan de départs volontaires. Cette réduction des effectifs ne concerne que quelques catégories professionnelles très spécifiques. Notamment : barman, chargé d’accueil clientèle, chef de rang, disquaire, sommelier, voiturier ou encore superviseur caisse. Ce plan proposait aux salariés âgés de plus de 57 ans de bénéficier d’une indemnité spéciale de départ — calculée en fonction de l’âge du salarié et de son ancienneté — au moins égale à 30 000 euros et ne pouvant dépasser 100 000 euros. Quant aux salariés âgés de moins de 57 ans, la SBM a proposé une indemnité exceptionnelle de rupture, égale au double de l’indemnité classique de congédiement. Avec, en plus, un mois de majoration pour chaque enfant à charge. La SBM a aussi prévu, toujours pour les moins de 57 ans, un service d’accompagnement à la reconversion. C’est-à-dire une aide à la recherche d’emploi ou encore une aide à la création d’entreprise formation, d’un montant maximal de 3 000 euros. Les volontaires avaient jusqu’au 14 novembre pour faire savoir par courrier leur souhait de partir. Reste à voir combien de personnes ont accepté de quitter le navire…

(1) + d’informations à lire dans notre prochain numéro ou sur www.monacohebdo.mc.