mercredi 24 avril 2024
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Soldes?: des hauts et débats

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Soldes Janvier 2011
© Photo Monaco Hebdo.

«Tout va bien ». A première vue, les commerçants monégasques paraissent satisfaits de leurs soldes. Démarrés le 2 janvier, soit dix jours avant la France, ils semblent déjà contenter les professionnels. Le décalage entre la principauté et l’hexagone a permis aux boutiques du Rocher de bénéficier de l’afflux massif d’acheteurs français, bien entendu, mais pas seulement. « Nous avons eu beaucoup de clients italiens », confie-t-on au magasin Gant du centre Métropole. Comme tous les ans, le premier week-end a été celui des fortes affluences. La responsable du magasin André affirme avoir d’ores et déjà fait « mieux que l’an passé » et n’hésite pas à parler de « soldes fantastiques ». Sans atteindre un tel niveau de satisfaction, ils sont nombreux à se targuer d’une bonne saison que cette période de démarques vient confirmer. C’est le cas chez Morgan où l’on se félicite d’avoir eu « beaucoup de monde en semaine comme en week-end » ou chez Zara – qui refuse habituellement de communiquer à propos des promotions hivernales – où la responsable du magasin explique que « tout s’est bien passé ».

Pierre Brezzo, lui, confirme n’avoir eu « que des retours positifs ». S’il tempère l’enthousiasme de certains concernant une saison qu’il juge « difficile », le président de l’Union des commerçants et des artisans de Monaco (UCAM) se satisfait des soldes qui ont connu, « comme chaque année », un « bon démarrage », avec un premier volet de réductions allant de -30 à -70 %.

Zones commerciales oubliées

En ce début de semaine, pourtant, les magasins sont vides. Si certains parlent d’une simple « accalmie », une commerçante du Boulevard d’Italie déclare sans sourciller que les soldes « ne marchent pas ». Pour elle, « comme pour de nombreuses boutiques du quartier », la situation actuelle n’est pas bonne. « Nous avons mis en place des promotions depuis novembre et nous faisons constamment du phoning pour attirer nos clients », explique-t-elle, agacée. Elle ajoute que la zone de la ville dans laquelle se trouve son enseigne est tout bonnement « oubliée ».

Consciente du problème et afin de lutter contre, l’UCAM a proposé au ministre d’Etat, Michel Roger, la mise en place d’une commission du commerce chargée, selon Pierre Brezzo, de permettre aux quartiers de s’étoffer. « Plus on s’écarte de la zone du Casino, plus les commerces vivent du local et plus c’est difficile pour eux », concède-t-il. Reste désormais à savoir si les soucis de ces boutiques ne sont qu’un phénomène temporaire ou bien s’ils sont, comme certains l’affirment, le résultat d’une baisse « quantitative et qualitative » de la clientèle monégasque.

Par Romain Renner