samedi 20 avril 2024
AccueilEconomieEtienne Franzi : « Aucune crainte concernant la solidité de notre place bancaire »

Etienne Franzi :
« Aucune crainte concernant la
solidité de notre place bancaire »

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L’impact économique du coronavirus fait craindre une nouvelle crise de la zone euro. Le secteur bancaire monégasque doit-il s’en inquiéter ?

Le président de l’Association Monégasque des Activités Financières (Amaf), Etienne Franzi, a répondu aux questions de Monaco Hebdo.

Le conseiller-ministre pour l’économie et les finances, Jean Castellini avait dit au début de la crise, « les banquiers sont avec nous » : que cela signifie-t-il, concrètement ?

Effectivement, depuis le début de la crise, la place s’est mobilisée pour accompagner le gouvernement dans les importants efforts qu’il déploie pour en atténuer, autant que faire se peut, les conséquences économiques. Ce sont nos membres qui assurent le relais entre les acteurs économiques et l’outil d’intervention de l’État qu’est le fonds de garantie, aux décisions duquel l’Association Monégasque des Activités Financières (Amaf) apporte sa contribution.

Y a-t-il des risques de faillite bancaire à Monaco ?

Il n’y a absolument aucune crainte à avoir en ce qui concerne la solidité de notre place bancaire.

Que pensez-vous de la doctrine du « whatever it takes » [« Tout ce qu’il faudra » — N.D.L.R.] (1) en temps de crise ?

C’est ce qui a été mis en œuvre — et a parfaitement fonctionné — lors de la crise de l’euro, et c’est ce qui est en train de l’être à nouveau aujourd’hui, avec des mesures monétaires et budgétaires d’une ampleur inégalée.

Que pensez-vous des “coronabonds” visant à mutualiser les coûts de l’épidémie à l’échelle européenne ?

Ce serait une excellente chose. Financièrement, ça viendrait utilement compléter l’action des banques centrales et des États. Psychologiquement, ça apporterait de la confiance dans le fonctionnement de l’Union européenne (UE) et dans sa capacité à faire preuve de solidarité.

Comment voyez-vous l’après-coronavirus pour le secteur bancaire ?

A la différence de celle de 2008, la crise n’a pas une origine financière. Je ne vois donc pas de grande évolution en perspective, sauf en matière d’organisation interne. Les circonstances exceptionnelles que nous vivons ont été l’occasion, spécialement dans le secteur bancaire, de « découvrir » tous les avantages du télétravail. A cet égard, il y aura un avant et un après.

1) En juillet 2012, Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), avait indiqué que, pour sauver l’euro, la BCF ferait « tout ce qu’il faudra », y compris le rachat massif de dette de pays en grande difficulté.