vendredi 26 avril 2024
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Les bars et restaurants rouvriront
le 2 juin à Monaco

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Le gouvernement princier a annoncé, mercredi 20 mai 2020, que la phase 3 du déconfinement débuterait le mardi 2 juin 2020 en principauté, avec la réouverture d’un certain nombre d’établissements comme les bars et les restaurants. Une reprise d’activité qui s’accompagne, sans surprise, de mesures sanitaires strictes.

Après la réouverture des commerces le 4 mai et des écoles le 11 mai 2020, celle tant attendue des bars et restaurants sera donc effective le mardi 2 juin à Monaco. Le feu vert a été donné par le gouvernement princier et approuvé par le prince Albert II. Cette réouverture d’un certain nombre d’activités (voir le détail, par ailleurs) a été décidée et validée compte tenu de la situation sanitaire en principauté.

Une épidémie sous contrôle

Depuis plusieurs semaines maintenant, le nombre de cas positifs au coronavirus n’augmente plus — ou très peu — à Monaco. Trois cas positifs seulement ont été enregistrés en un mois. De plus, à l’heure où Monaco Hebdo bouclait ce numéro, mardi 26 mai 2020, une seule personne était hospitalisée en réanimation au centre hospitalier princesse Grace (CHPG). Autant d’éléments qui laissent à penser que la pandémie de Covid-19 semble aujourd’hui contenue en principauté. L’épidémie étant sous contrôle à Monaco, le gouvernement princier a donc décidé d’accélérer le déconfinement et de lancer sa phase 3. « Aucun marqueur n’indique un niveau d’alerte. Sur la base de ces éléments, et dans un esprit de volontarisme et prudence, nous avons suggéré d’envisager la phase 3 de levée du confinement en formulant des recommandations », a justifié le conseiller de gouvernement-ministre des affaires sociales et de la santé, Didier Gamerdinger. Celle-ci prendra effet à partir du mardi 2 juin 2020, « ce qui laisse suffisamment de temps aux acteurs éconimiques pour se préparer », a indiqué en conférence de presse le ministre de l’économie et des finances, Jean Castellini.

Mesures sanitaires strictes

Cette phase 3 d’un « plan très progressif de déconfinement » est marquée par la réouverture d’un certain nombre d’établissements. La plus attendue est sans aucun doute celle des restaurants et des bars, qui vont à nouveau pouvoir accueillir des clients. Une bonne nouvelle pour un secteur d’activité à l’arrêt quasi-total depuis le 14 mars 2020, qui souffre évidemment de la crise sanitaire (lire Monaco Hebdo n° 1151). Outre les bars et restaurants, d’autres secteurs d’activités vont pouvoir reprendre à partir du 2 juin. C’est le cas des salles de jeux, des musées et salles d’exposition, des centres de congrès, des plages ou encore des piscines sportives. Ces réouvertures s’accompagnent, sans surprise, de mesures sanitaires strictes (protocoles d’asepsie, respect des gestes barrières, distanciation sociale…) que les exploitants et les clients devront scrupuleusement respecter, a martelé le gouvernement. Car si, dans un premier temps, les autorités feront preuve de pédagogie, elles se réservent le droit de prendre des sanctions, pouvant aller jusqu’à une fermeture administrative, si la situation l’exigeait. Le ministre des affaires sociales et de la santé, Didier Gamerdinger, en a d’ailleurs appelé à la responsabilité et au civisme des clients et des exploitants quant au respect de ces règles sanitaires : « Nous ferons des contrôles. Et si la pédagogie ne fonctionne pas, nous serons amenés à en tirer des conséquences. Nous avons réussi jusqu’à présent la levée du confinement, nous ne voulons pas être en échec parce qu’il y aurait une absence de prise de conscience ».

Des établissements resteront fermés

Si un certain nombre d’établissements pourra donc à nouveau accueillir des clients et visiteurs dès le 2 juin 2020, d’autres, en revanche, resteront fermés. C’est le cas notamment « des activités qui mettent en jeu davantage de sudation, de transpiration et de proximité corporelle » comme les salles de sport, les boîtes de nuit, les piscines loisirs ou encore les saunas, hammams… Pour les salles de sport, le ministre des affaires sociales et de la santé estime qu’une réouverture est encore prématurée : « Autant le sport en extérieur, dans les grands espaces, pas de problème. Autant les salles de sport, les cours de sport collectifs… C’est trop compliqué à ce stade pour donner un feu vert ». Même chose pour les boîtes de nuit-discothèques où la transpiration et la trop grande proximité entre les clients représentent encore un frein à une reprise d’activité. Plus étonnant, alors que le cinéma en plein air a été autorisé par le gouvernement, les salles indoor ne pourront pas rouvrir début juin. Didier Gamerdinger en a expliqué les raisons en conférence de presse. « Les salles sont plus petites. Elles ont un système de ventilation mécanique. On reste longtemps à l’intérieur pour la projection, c’est un lieu assez confiné donc leur réouverture sera pour plus tard », s’est justifié le ministre sans préciser de date pour une éventuelle reprise.

© Photo Michael Alesi / Direction de la Communication

« Autant le sport en extérieur, dans les grands espaces, pas de problème. Autant les salles de sport, les cours de sport collectifs… c’est trop compliqué à ce stade pour donner un feu vert ». Même chose pour les boîtes de nuit-discothèques, où la transpiration et la trop grande proximité entre les clients représentent encore un frein à une reprise d’activité

« Pas d’arrêt brutal et unilatéral » des aides de l’État

Toutes ces mesures ne seront de toute évidence pas sans conséquences sur les finances des professionnels. En plus d’opérer une réorganisation de leur établissement et de leur effectif, certains devront engager des frais pour répondre à ces nouvelles règles sanitaires (plexiglas, produits désinfectants, masques…). Des investissements indispensables qui impacteront forcément leur chiffre d’affaires. Inquiets de ne plus être aidés au moment de la réouverture, certains exploitants n’avaient d’ailleurs pas hésité à tirer la sonnette d’alarme, à l’image de Riccardo Giraudi, propriétaire de dix restaurants à Monaco (lire Monaco Hebdo n° 1151). Mais ils peuvent être rassurés. Les aides de l’État mises en place pour soutenir l’économie locale continueront comme l’a confirmé le ministre de l’économie et des finances en conférence de presse : « Le soutien de l’État aux entreprises par le biais du chômage total temporaire renforcé (CTTR) et les aides accordées aux sociétés ne feront pas l’objet d’un arrêt brutal et unilatéral ». Le dispositif existant se poursuit avec le mois de mai payé au mois de juin. Une approche plus ciblée commencera au mois de juin pour le mois de juillet afin de venir en aide aux secteurs confrontés à une crise plus longue.

Reprise progressive

Les différents exploitants ont encore quelques jours pour se préparer. La reprise d’activité devrait se faire progressivement selon Jean Castellini : « Tous les établissements ne vont pas rouvrir le 2 juin. Même si nous laissons le temps aux professionnels, la reprise va être graduelle, progressive et elle permettra que le comportement civique que nous avons observé chez tous, clients et opérateurs économiques, pour les commerces nous l’observions également dans les activités comme la restauration, les bars et les salles de jeux ». Le ministre des affaires sociales, Didier Gamerdinger, a lui rappelé que le gouvernement allait accompagner et conseiller les professionnels dans leur reprise d’activité. Des fiches récapitulant les différentes mesures seront notamment mises à leur disposition sur le site Internet du gouvernement. « Reprendre une vie normale ne se fait pas du jour au lendemain », a insisté Jean Castellini en conférence de presse. Mais petit à petit, pierre par pierre, elle reprend ses droits en principauté, après plusieurs semaines de confinement. Cette phase 3 marque une nouvelle étape importante dans ce retour à une vie (presque) normale. Elle devrait permettre de relancer un peu plus une économie locale, en souffrance depuis le début de la crise sanitaire.

Un « Monaco Safe » pour attirer les clients

Fermés pendant sept semaines en raison de l’épidémie de coronavirus, les commerçants de la principauté attendaient avec impatience la réouverture de leurs établissements le 4 mai dernier. Malheureusement, les clients se font attendre. Pour quelles raisons ? Mesures sanitaires trop strictes ? Peur de la contamination ?… Impossible pour l’heure d’en connaître avec exactitude les raisons, mais les commerçants de la principauté peinent à retrouver une activité normale selon le conseiller de gouvernement-ministre des finances et de l’économie, Jean Castellini. « Les commerçants n’ont pas retrouvé leur activité d’avant-confinement. Les chiffres sont bons, l’activité reprend évidemment à des niveaux inférieurs et notamment de par l’absence, dans certains types de commerces, des touristes. Nous allons être encore pendant quelque temps dépendants de la clientèle locale », a déclaré le ministre en conférence de presse, mercredi 20 mai 2020. À l’heure où le tourisme est en effet à l’arrêt total et où de nombreux salariés de la principauté sont encore en télétravail, le ministre de l’économie espère en tout cas que la réouverture progressive d’un certain nombre d’établissements (restaurants, bars…) le 2 juin prochain contribuera à attirer les clients à Monaco : « L’activité de restauration est une convivialité supplémentaire et c’est aussi un peu une courroie d’entraînement, une espèce d’effet boule de neige positif avec l’activité commerciale ». De son côté, le ministre de la santé entend miser sur un « Monaco Safe » pour attirer la clientèle. C’est-à-dire faire de Monaco « un lieu de destination sûr ». « La clientèle est à la recherche de mesures de respect de la santé. Et mettre en œuvre les mesures du gouvernement devient un élément positif pour les exploitants, qui peuvent en faire un argument de vente. C’est une façon de retourner une contrainte en avantage », a expliqué Didier Gamerdinger.

Baux commerciaux : des cas « extrêmement minoritaires », selon le ministre de l’économie

C’est l’une des questions sensibles depuis le début de la crise sanitaire en principauté : les loyers commerciaux. Alors que nombre de commerçants continuent de se plaindre de propriétaires qui ne jouent pas le jeu, le gouvernement a tranché le sort de la proposition de loi n° 250 portant sur les « mesures en matière de baux à usage commercial, industriel ou artisanal et de baux à usage de bureau, pour faire face à la pandémie du virus Covid-19 » au cours de la huitième réunion du comité mixte de suivi. Il ne la transformera pas en projet de loi (lire Monaco Hebdo n° 1153). Interrogé en conférence de presse sur cette épineuse question, le ministre de l’économie et des finances, Jean Castellini, a évoqué des cas « extrêmement minoritaires ». « Les cas qui ont été portés à notre attention attestent que ce n’est pas la majorité ni du côté des propriétaires, ni du côté des locataires », a insisté le conseiller de gouvernement-ministre. Avant de préciser : « À chaque fois sur les dossiers que nous avons eus à traiter, un appel a été passé soit par l’agence qui s’occupe de la relation entre propriétaires et locataires, soit par un contact direct avec le propriétaire, et dans un certain nombre de cas, des réductions et des étalements de loyer ont été proposés. Ce qui permet au commerçant de bénéficier d’une bouffée d’oxygène au niveau de sa trésorerie ». Selon Jean Castellini, « quelque deux douzaines de cas ont été analysés de très près et plus de la moitié bénéficiait des aides de l’État. Ce qui était un autre moyen de pallier la réticence initiale du propriétaire à faire un effort », a assuré le ministre de l’économie et des finances. Pour toutes ces raisons, l’État a donc choisi de « privilégier la concertation et l’analyse de la situation au cas par cas » plutôt que de légiférer.