jeudi 28 mars 2024
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Olivier Mura : « Faire de Monaco une terre de création d’entreprises »

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Olivier Mura est le nouveau président de la Jeune chambre économique de Monaco. Ce passionné d’automobiles de 34 ans dévoile sa feuille de route pour son année de mandat.

Le mandat est express. Un an seulement. Mais le nouveau président de la Jeune chambre économique de Monaco (JCEM), Olivier Mura, sait parfaitement la trajectoire et l’impulsion qu’il veut donner à ce mouvement qui regroupe des dizaines de cadres et de jeunes dirigeants de Monaco, mais aussi des communes limitrophes (1). « On a une année pour agir… C’est assez intense ! », reconnaît ce diplômé en droit qui succède à Thierry Chausse. Élu le 1er janvier et intronisé le 7 février, Olivier Mura a démarré son mandat sur les chapeaux de roues. Pas étonnant pour ce passionné de voitures qui a « l’automobile dans son ADN ». Après avoir travaillé à Nice dans l’entreprise automobile familiale, Olivier Mura a finalement choisi de faire ses armes dès 2011 à Monaco. D’abord chez Auto Koncept, puis chez Lotus, et actuellement chez My Way. Très vite, il sera séduit par le dynamisme de la JCEM : « Je suis rentré à la jeune chambre en janvier 2013. C’est un ami déjà membre qui m’a présenté le mouvement. Cette année-là, j’ai eu des soucis personnels, et le dynamisme des membres de la JCE m’a considérablement aidé. Ils ont été un vrai ressort. Cette présidence est donc l’occasion pour moi de leur rendre ce qu’ils m’ont apporté. »

Sur le ring

Depuis sa création en 1963, il y a 54 ans, la JCEM a toujours eu la même ambition : encourager les jeunes entrepreneurs et aider à la création d’entreprise. Dans la forme en revanche, ces forces vives de Monaco ne cessent d’innover. Au-delà du traditionnel concours de création d’entreprises, des petits déjeuners économiques ou encore des start-up week-ends, la jeune chambre propose aussi différentes formules. Exemple : les très originaux “Get in the ring”. Il s’agit d’un combat de pitch, un contre un, entre deux startups. « Après une rapide introduction, chaque candidat a 30 secondes par round pour défendre son projet autour des thèmes suivants : équipe, réalisations, type d’entreprise et étude de marché, stratégie financière et un sujet libre, explique la JCEM. Le combat est composé de 5 rounds et se termine par une session questions/réponses. Les juges et le public proclament le vainqueur. » Le tout… sur un ring de boxe. Autre concept original, cette fois destiné aux très jeunes générations : Graines d’entrepreneurs. « Au cours d’un après-midi, des chefs d’entreprises viennent rencontrer les lycéens du lycée Albert Ier. En groupe, les élèves doivent présenter un projet de création d’entreprises. Les idées sont parfois complètement folles, mais ils parviennent tout de même à mettre en place un business plan totalement viable. C’est une première approche avec le monde de l’entreprise avec des professionnels qui les accompagnent. Le projet le plus viable est désigné vainqueur », explique Olivier Mura qui souhaite étendre le concept au lycée technique et hôtelier ainsi qu’au lycée François d’Assises Nicolas Barré (FANB). « C’est en discussion avec l’Éducation nationale », assure-t-il.

Workshop

Tout aussi enrichissant, Olivier Mura a lancé l’année dernière le rendez-vous Paroles d’entrepreneurs : « Ce sont des chefs d’entreprises qui viennent nous parler de leur expérience. Nous avons déjà eu en juillet dernier Olivier Girardot, coordinateur du groupe Monaco Luxury Group. Et en octobre, Claude Solarz, le second du groupe Paprec, une entreprise de recyclage basée à Paris qui emploie plus de 4 500 employés en France. » Pour aiguiller les entrepreneurs, la JCE organise aussi des formations — des “workshop” — à 10 euros, d’une durée de deux heures environ. Un bon moyen pour les cadres et les jeunes dirigeants d’avoir des indications sur l’installation en Principauté, mais aussi des conseils en comptabilité, plan marketing, ou encore networking.

Moderniser

Pour cette année 2017, Olivier Mura souhaite aussi une refonte du concours de création d’entreprises. « C’est une belle initiative mais qui existe depuis longtemps. Il faut lui redonner un coup de boost en le modernisant et en améliorant la communication », estime le nouveau président qui a aussi les yeux braqués sur l’international. Notamment à Amsterdam où se tiendra, du 6 au 10 novembre, un congrès mondial des jeunes chambres économiques : « Plus de 120 nationalités seront représentées. J’envisage d’y organiser un business time pour présenter les atouts de la Principauté et encourager ces jeunes entrepreneurs à venir créer leur entreprise à Monaco. »

 

(1) Les membres doivent être âgés entre 18 et 40 ans. Cotisation annuelle de 130 euros pour les membres-candidats et de 230 euros pour les membres.

 

La pépinière d’entreprises : « Un tremplin idéal »

Certains élus du Conseil national souhaitaient que Monaco devienne un territoire “start-up friendly”… Un pas a été fait en ce sens puisqu’une pépinière d’entreprises – a priori sur 800 m2 — sera créée à Fontvieille dans les prochains mois. « C’est un tremplin idéal et un formidable outil pour les jeunes et les moins jeunes qui veulent créer leur entreprise », estime Olivier Mura qui avec la JCE souhaite aussi « faire le nécessaire pour que Monaco devienne une terre de création d’entreprises. Ceux qui ne connaissent pas forcément Monaco croient que la Principauté est inaccessible au niveau de la disponibilité des locaux ou du prix des loyers. Ils repartent avec leurs idées qui sont pourtant parfois excellentes… ». La pépinière sera donc peut-être un bon moyen de les retenir.

Marché de l’art et aides financières aux entreprises

Pour la première fois, la JCEM a décidé d’organiser un “business time” sur le marché de l’art. Ce sera le 6 mars à la Villa Sauber. Autre rendez-vous à retenir : après le télétravail et la cybersécurité, la JCEM organisera un nouveau petit-déjeuner économique le 17 mars sur un thème qui devrait tout particulièrement intéresser les entrepreneurs : les outils de soutien et de financement en faveur des entreprises. Un rendez-vous durant lequel toutes les aides financières accordées par l’Etat — aides parfois méconnues — seront détaillées. Notamment le fonds monégasque à l’innovation, le fonds monégasque EUREKA, l’assurance foire, l’aide à la commercialisation, la bonification d’intérêt, ou encore le fonds de garantie.